Les Français préfèrent les PME aux grands groupes
EXCLUSIF + DOCUMENT et VIDEO - Selon le baromètre de la confiance du Cevipof, plus de 80 % des Français font confiance aux PME. Un score qui tombe à 43 % pour les grands groupes.
Par Marie Bellan
Les Français aiment l’entreprise. Et plus précisément les petites et moyennes entreprises. Selon réalisé par OpinionWay, 81 % des personnes sondées déclarent avoir confiance dans les PME. Seuls l’hôpital et l’armée affichent des scores plus élevés. « Ce chiffre s’explique par la dimension de proximité incarnée par les PME, explique Martial Foucault, directeur du Cevipof et professeur à Sciences po. « On peut personnifier le chef d’entreprise d’une PME, on en connaît forcément dans son entourage. »
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C’est d’ailleurs pour les mêmes raisons que les Français, en politique, font davantage confiance à leur maire ou leur conseiller régional qu’à un député européen, par exemple. Cet enthousiasme des Français pour les PME tient aussi au fait qu’elles sont considérées, à juste titre, comme des pourvoyeuses d’emploi, un thème qui reste l’une des préoccupations majeures de l’opinion.
Les sondés ne sont, en revanche, que 43 % à faire confiance aux grandes entreprises privées et 46 % aux grandes entreprises publiques. Un score qui peut paraître modeste, mais qui est tout de même bien au-dessus de la confiance qu’inspirent les partis politiques (11 %), les médias (24 %) ou encore les syndicats (29 %). Pour un pays que l’on dit souvent rétif à l’économie de marché, les entreprises, et pas seulement les PME et TPE, ont plutôt une bonne cote.
« Ces chiffres traduisent une petite révolution culturelle sur le terrain des idées économiques. Les Français ont désormais conscience que les entreprises, y compris les grands groupes, ne sont pas responsables de tous les problèmes économiques auxquels leur pays est confronté », analyse le directeur du Cevipof.
Les banques inspirent peu confiance
Au contraire, elles sont vues comme des acteurs importants pour la croissance économique du pays et 63 % des Français estiment que l’Etat devrait leur faire plus confiance et leur donner davantage de liberté. En revanche, les Français sont beaucoup plus sévères avec les banques qui n’inspirent confiance qu’à 30 % des sondés. « Dans l’imaginaire des Français, la crise économique, qui a débuté en 2009, leur est entièrement imputable et les PME en sont les victimes », poursuit Martial Foucault. Elles restent les figures du grand capital jugé non productif. Ce qui n’a pas échappé à plusieurs candidats à la primaire du PS. Ainsi Arnaud Montebourg, qui entend infliger une surtaxe de 5 milliards d’euros aux banques pour financer la transition écologique et numérique.
On trouve aussi chez les candidats des mesures pro-PME : le fait de leur réserver 80 % des marchés publics (Arnaud Montebourg), ou de leur appliquer un taux d’impôt sur les sociétés plus favorable qu’il ne l’est déjà (Vincent Peillon). Des mesures censées séduire les Français, mais dont l’efficacité économique est parfois contestée.
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