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Des skis Rossignol aux vélos Solex, en passant par les jouets Smoby, les relocalisations de production de l'Asie vers la France, souvent annoncées en fanfare, restent symboliques et n'ont finalement que très peu d'impacts en matière d'emplois. Trois ans après en avoir fait l'annonce aux côtés du ministre du Redressement productif d'alors Arnaud Montebourg, le fabricant de vélos à assistance électrique (VAE) Easybike a fêté ces derniers jours à Saint-Lô, en Normandie (ouest), « le retour en France » du mythique Solex, auparavant fabriqué en Chine par la société Cible qui lui a vendu la marque. Plus exactement, Easybike vient de commencer à assembler à Saint-Lô ses tout premiers VAE de marque Solex, qu'elle compte commercialiser « fin janvier-début février ».
La plupart des pièces détachées sont importées et, côté emploi, difficile pour l'heure de parler de création. L'usine normande, qui emploie une trentaine de personnes, est née en effet du rachat par Easybike en 2013 de Mobiky, une société locale qui employait alors moins d'une dizaine de personnes, et de l'activité VAE de Largardère, qui, selon Easybike, comprenait une quarantaine de personnes à Romorantin (Loir-et-Cher, centre). Si l'usine de Saint-Lô n'emploie que 30 personnes, qui jusqu'alors ne produisaient que des VAE Matra et vont désormais aussi en fabriquer de marque Solex, c'est qu'elle est « plus efficiente » que ne l'était celle de Matra dans le Loir-et-Cher, précise le directeur de l'usine de Saint-Lô, Benoît Carrelet.
Robotisation
Autre relocalisation très médiatisée en son temps, Rossignol avait annoncé en 2010 rapatrier la fabrication de 60 000 paires de skis de Taïwan à Sallanches (Haute-Savoie, est), ce qui devait permettre d'y consolider les 200 emplois du site à l'époque. Une performance qui lui avait valu fin 2011 la visite de Nicolas Sarkozy, alors président de la République, et candidat à sa réélection. Aujourd'hui, la direction du groupe ne souhaite plus communiquer sur le sujet. « On ne peut pas dire que les volumes ramenés de Taïwan ont créé des emplois. Il y a peut-être eu 27 ou 28 embauches sur le moment, mais depuis les effectifs baissent, par non-remplacement des départs. On est 138 » contre 200 en 2010, assure un délégué CGT de Sallanches qui ne veut pas que son nom soit publié. Le syndicaliste est d'autant plus inquiet que, selon lui, la fabrication des skis traditionnels, qui demande le plus de main-d'œuvre, est en train d'être transférée de Sallanches en Espagne. De son côté, la direction annonce un effectif de 147 à Sallanches et dément tout projet de réduction du personnel.
Moins médiatisée, la relocalisation de Smoby n'en est pas moins réelle. Le fabricant de jouets, qui dit réaliser 65 % de son chiffre d'affaires en France, assure être progressivement monté à 70 % de fabrication française contre 55 % en 2008. Le reste est produit à 10 % en Espagne et à 20 % en Asie, selon la direction. L'entreprise table sur une légère montée des effectifs cette année, mais après une baisse de 450 en 2012 à 420 CDI aujourd'hui par non-remplacement des départs à la retraite. « Avec la montée en puissance de la robotisation, les postes évoluent. La relocalisation n'est qu'un facteur parmi tant d'autres sur l'emploi », explique Thomas Le Paul, directeur général de cette entreprise bénéficiaire basée dans le Jura. Smoby appartient depuis 2008 à la société familiale allemande Simba, qui avait alors repris 360 salariés sur 900.
Impact marginal
Chez Heller-Joustra, 80 % des jouets sont fabriqués en France, alors qu'ils venaient à 100 % de Chine en 2009, selon Yvonne Demorest, directrice du site de production à Trun (Orne, ouest). L'usine menacée de disparition en 2006 a vu ses effectifs remonter à 45 en 2015, mais elle a dû en supprimer 15 l'an dernier à la suite de gros problèmes de trésorerie. Pour un impact significatif sur l'emploi, « il aurait fallu que nos politiques réfléchissent avant d'ouvrir nos marchés à la Chine », avance Thomas Le Paul.
Selon El Mouhoub Mouhoud, professeur à Paris-Dauphine, 150 sociétés ont annoncé des relocalisations en France depuis 2005, soit 5 % des entreprises qui ont délocalisé. « Ce n'est pas énorme. Et les emplois créés sont relativement marginaux. Pour dix emplois délocalisés, on en relocalise un. C'est normal puisque les relocalisations concernent principalement des activités robotisables », explique l'universitaire, qui s'apprête à publier une version actualisée de son livre Mondialisation et délocalisations des entreprises.
Un reportage diffusé à la TV française sur la fabrication en France de jeans montre à la fois que cela existe mais aussi la place marginale actuelle.
Selon le jeune Tuffery de Florac, c'est possible grâce...
"... Au calcul de marge ! Chez Levis il est indécent, chez Tuff’s il est raisonnable ! Un Levis qui coûte 10 fois moins cher à produire au Vietnam est vendu au même prix ou plus cher que le Tuff’s... "
Tant que les conditions économiques qui ont amené la délocalisation de la fabrication dans des pays à bas coût de main-d’œuvre resteront si défavorables, la relocalisation de la production restera marginale (pour les jeans, quelques centaines de milliers sur 70 millions annuels en France).
Il n'en reste pas moins que c'est le passage obligé pour résoudre bon nombre de problèmes dans notre pays, le chômage, économiques, stabilité sociale et culturelle. Tous les bricolages fort ruineux qui ont été mis en place depuis la fin des années 1970 ont démontré leur totale inutilité. Nos gens privés d'emplois ce comptent par millions, notre dette explose, nos caisses sociales sont vides, les espoirs des jeunes réduits à néant, des familles dans la misère ; c'est cela que l'on veut pour notre pays.
Comme le confirme encore cette étude, le protectionnisme, vanté par Trump, le FN, Montebourg ou Mélenchon, ne crée pas d'emplois, mais soit :
- une hausse des prix
- des robots
Rappelons-le, toutes les études démontrent que, dans tous les pays industrialisés, 90% des emplois industriels qui disparaissent sont remplacés par... Des robots !
C'est l'évolution technologique inévitable !
Mais d'autres emplois sont créés ailleurs, dans les services surtout, si bien que l'Allemagne, qui a quatre fois plus de robots que la France, a aussi... Deux fois moins de chômage !
En plus, l'Allemagne a un excédent commercial de 250 milliards de dollars, alors que la France à un déficit commercial de 150 milliards !