Votre navigateur est obsolète. Veuillez le mettre à jour avec la dernière version ou passer à un autre navigateur comme ChromeSafariFirefox ou Edge pour éviter les failles de sécurité et garantir les meilleures performances possibles.

Passer au contenu principal

La drôle de primaire du PS sans réel vainqueur

Les échanges ont été nourris. Et les interactions nombreuses entre les sept candidats à la primaire de gauche. Pour le dernier des trois débats, et à trois jours du premier tour de scrutin, les candidats de gauche à la succession de François Hollande étaient à la fois plus détendus et plus mordants. C'était le dernier tour de carrousel médiatique pour Sylvia Pinel du Parti radical de gauche, pour Jean-Luc Bennahmias du Front démocrate et pour François de Rugy du Parti écologiste (ex-EELV). Dimanche, il n'en restera que deux et ces deux sont à chercher parmi les anciens ministres Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Vincent Peillon.

Une drôle de primaire

Encore une fois, ce débat n'a pas désigné de clair vainqueur. Bien que Benoît Hamon, très en vue lors de cette campagne, a été mis en difficulté. Il était la cible du soir. Son idée de revenu universel ne passe définitivement pas auprès de ses adversaires qui n'ont cessé d'évoquer cette «gauche qui a renoncé à gouverner» et cette «gauche qui promet à crédit et qui se discrédite», selon la formule assassine de Manuel Valls.

Le contexte de cette primaire à gauche restera dans les annales. Ainsi François Hollande, le président qui a renoncé face à son impopularité, a encore savonné la planche pour ses successeurs. Il a avoué ne pas avoir regardé le premier débat en entier. Et a été au théâtre lors du second. Le patron de la gauche n'a donc rien fait pour mobiliser un peuple de gauche qui a le moral en berne.

La gauche s'élimine à trois…

Par ailleurs, alors que les candidats bataillent lors de cette campagne éclair, il a beaucoup été question des futurs ralliements. De nombreux élus socialistes ont déjà annoncé à demi-mot qu'ils se préparaient à rejoindre Emmanuel Macron selon les circonstances. En un mot, cette primaire n'a pas soudé et remobilisé la gauche. Au contraire, elle a même exacerbé les antagonismes.

Ce dimanche, le 1er tour désignera donc les deux finalistes du scrutin du 29 janvier. Lors de l'entre-deux tours, un grand débat TV permettra encore aux deux candidats d'exposer leur programme. La primaire de droite en novembre avait fait se déplacer quelque 4 millions de participants (à deux euros le tour) dans 10 000 bureaux de vote. La Belle alliance populaire (le PS et ses alliés) a prévu 7600 bureaux et espère dépasser les deux millions d'électeurs, qui verseront un seul euro par tour de scrutin. Aussi la participation sera scrutée. Elle sera un indicateur fiable de l'état du Parti socialiste. Et permettra notamment de déterminer si le sursaut de mobilisation que le secrétaire-général du PS, Jean-Christophe Cambadélis, appelle de ses vœux a eu lieu. Au soir du 29 janvier, le vainqueur de cette primaire de gauche devra tenter quelque chose pour que la gauche soit au 2e tour de la présidentielle (lire ci-dessous). Il sera temps de prendre langue avec le tribun de l'extrême gauche Jean-Luc Mélenchon (crédité de 14 à 15%) et avec l'ex-ministre de l'Economie Emmanuel Macron (crédité de 19 à 21%).