Voies sur berges : une hausse de 50 % de la pollution !

Le 3e rapport sur l'impact de la fermeture des berges sur la qualité de l'air est accablant. Suffisant pour convaincre Mme Hidalgo ?

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Voies sur berges : une hausse de 50 % de la pollution !
Voies sur berges : une hausse de 50 % de la pollution !

Temps de lecture : 3 min

Il va devenir très difficile pour la maire de Paris de nier effrontément l'évidence. Alors que chaque Parisien ou, hélas, visiteur étranger constate par lui-même les effets accrus de la pollution à proximité des voies sur berges rive droite, un troisième rapport à charge vient confirmer que ce n'est pas qu'une impression. Commandé par la Région Île-de-France et donc par sa présidente Valérie Pécresse, ce document, comme les autres, se veut indépendant de tout parti pris politique. Pour cela, un collège d'experts représentatifs, présidé par le Pr Pierre Carli, médecin-chef du Samu de Paris, a été constitué à l'été 2016 et c'est lui qui a rendu son 3e rapport d'étape ce 19 janvier.

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Et c'est un échec total qui est dressé (1), accumulant le triste constat d'une dégradation de la qualité de l'air, de l'augmentation des bouchons et de l'aggravation de la pollution sonore. Le comité s'est appuyé sur les données collectées entre septembre et décembre 2016, qu'il a comparées avec les données des 8 premiers mois de l'année 2016 et celles des 4 derniers mois de 2015. Ce 3e rapport confirme également la nécessité d'élargir l'étude d'impact de la mairie de Paris au-delà de Paris et de son périphérique, comme le réclament depuis plusieurs mois la présidente de région et de nombreux élus franciliens.


Par rapport à la période allant de septembre à décembre 2015, les experts constatent que les émissions en matière d'oxyde d'azote ont augmenté au taux effarant de 53 % tandis que les particules fines ont enregistré une hausse de 49 % sur les quais hauts rive droite. Confirmation éclatante est ainsi donnée que des voitures roulant au pas sous les fenêtres des Parisiens polluent bien plus que celles passant auparavant à allure normale, sans avoir à subir les aléas des embouteillages devenus permanents.


Bruit en hausse de 125 %

Car on ne roule plus à Paris, on fait du sur-place. En effet, selon les temps de parcours relevés avant et après, il apparaît, selon les données de la préfecture de police, qu'ils se sont allongés de 25 % le matin et de 92 % le soir sur les quais hauts, entre novembre 2015 et novembre 2016. Sur le boulevard Saint-Germain, les chiffres sont de + 31 % le matin et de + 87 % le soir. Accablant.

Si l'on observe le boulevard Saint-Germain, la situation est moins mauvaise pour la pollution, mais le reste néanmoins puisque l'augmentation est de 18 % pour l'oxyde d'azote et de 15 % pour les particules fines. Par ailleurs, et c'est une autre source de pollution, le bruit a plus que doublé la nuit sur les quais hauts, selon Bruitparif, qui a enregistré une hausse de 3,5 dB (soit + 125 %) sur les quais de la Mégisserie.

La hausse du bruit atteint 125 % quai de la Mégisserie !
La hausse du bruit atteint 125 % quai de la Mégisserie !


Outre l'évaluation des effets sur la circulation, le bruit et la qualité de l'air, le comité dresse également dans son rapport des solutions inédites d'aménagement et de piétonisation des quais.


Trois scénarios alternatifs


« Le comité ne défend pas une thèse », a tenu à affirmer Pierre Carli, ajoutant qu'il convient d'être « vigilant » alors que la phase de test se poursuit jusqu'au 1er mars. Le comité a ainsi résenté trois scénarios alternatifs pour améliorer la coexistence des differents modes de locomotion sans léser l'un ou l'autre.

« Nous voulons examiner la situation en prenant de la hauteur et en étant le plus objectifs possible, a souligné pour sa part Valérie Pécresse. Les résultats qui nous ont été transmis par le comité d'experts sont préoccupants et montrent que nous sommes face à un effet de diffusion de la congestion automobile. C'est pourquoi nous nous inscrivons dans une démarche de concertation et entendons être constructifs en proposant trois scénarios d'aménagement et de piétonisation alternatifs. »

Pas sûr que ce discours venant de la Région Île-de-France soit entendu à Paris, où l'administration municipale s'entête à avoir raison contre tout le monde. La mesure prise sur les voies sur berges avait pourtant été annoncée comme « réversible », mais c'est au contraire la stratification de la circulation que semble rechercher Mme Hidalgo, contre l'avis même des usagers.

(1) Pour lire le rapport complet, cliquer ici
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Commentaires (32)

  • azimut62

    Si vous avez fait autre chose qu'un bac littéraire, vous savez que :
    . Une voiture au ralenti ou qui redémarre consomme et pollue plus qu'une voiture à vitesse convenable 70 ou 90 et constante
    et fait moins de bruit
    . La pollution (la puanteur en fait) c'est 50 m à droite, 50 m à gauche, regardez les cartes spécialisées de pollution. Autant que ce soit sur les quais que Bd St Germain
    . La pollution c'est P x T, la pollution multipliée par le temps. Embouteillages = temps de pollution en plus
    Bref intellectuellement tout faux.

  • citoyen sceptique

    Madame la belle Hidalga a réussi son exercice : démontrer que la circulation automobile est LA responsable de la pollution urbaine. Et peu importe que ses décisions locales en soient le catalyseur ou l'accélérateur, peu importent les conséquences en matière de santé : haro sur l'auto ! Prochaine étape : interdire la circulation sur les quais hauts à Paris, puis sur les Grands Boulevards, puis compter sur le Grand Paris enfin à sa botte pour financer cette politique d'idéologue, avec l'appui de tous nos bien-pensants bénéficiant d'un ausweis de circulation.

  • helpme

    Il faut simplement que les électeurs parisiens ne commettent pas la même erreur lors de la prochaine consultation électorale. Encore un peu de patience. Que faire d'autre ?
    Ils ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes.