Numérique. Comment la SNCF poursuit sa révolution

Philippe Créhange

Par Philippe Créhange

En quinze ans, la SNCF s'est complètement transformée avec l'explosion du numérique. Dans la relation client, mais aussi dans le quotidien de ses salariés.

« Il y a une volonté très forte d'accélérer cette transformation », souligne Emmanuelle Saudeau (à droite), « chief digital officer » du Groupe SNCF.
« Il y a une volonté très forte d'accélérer cette transformation », souligne Emmanuelle Saudeau (à droite), « chief digital officer » du Groupe SNCF. (Photo P.C.)
La transformation numérique ? Une révolution qui bouleverse le quotidien de toutes les entreprises. De la plus petite au plus grand groupe. Et, pour se faire une idée des changements radicaux opérés depuis quelques années dans le monde professionnel, rien ne vaut l'exemple de la SNCF. Une entreprise qui, en quinze ans, a radicalement changé sa relation aux clients, les usagers que nous sommes. « Voyages-sncf.com a été créé en 2000. Aujourd'hui plus de la moitié des ventes sont réalisées sur le portail », souligne Emmanuelle Saudeau, chief digital officer - en résumé Madame numérique - du Groupe SNCF.

Un billet vendu chaque seconde sur smartphone


Invitée à l'assemblée générale du pôle de compétitivité Images et Réseaux, à Nantes, la jeune femme a d'abord rappelé à quel point les technologies mobiles avaient été intégrées par les voyageurs. « Dix millions d'applications ont déjà été téléchargées et un billet par seconde est vendu sur mobile. » Sans parler des 100.000 clients avec lesquels la SNCF est en contact, chaque année, sur les réseaux sociaux. Mais le numérique ne se résume pas à ces nouveaux usages clients. C'est aussi une nouvelle organisation des services, et des métiers, au sein même du groupe ferroviaire.

Développer des prototypes en quelques semaines


La moitié des 160.000 cheminots est, aujourd'hui, équipée d'une tablette ou d'un smartphone. « Pour accéder à de l'information, géolocaliser, enrichir des bases par de la photo..., liste Emmanuelle Saudeau. Et il y a une volonté très forte d'accélérer cette transformation. » La SNCF a également ouvert des lieux de partage aux équipes « métiers », pour accélérer tous les types de projets. Leur nom : les 574, en référence au record de vitesse sur rail. « On en a un à Nantes, un autre à Toulouse. On en ouvre un à Lyon. Ils nous permettent de développer des prototypes en quelques semaines. » Mais les lieux d'échange sont aussi virtuels. Un réseau social d'entreprise, permettant de partager des centres d'intérêt et des problématiques communes, réunit quelque 30.000 utilisateurs. Une plate-forme web, appelée en interne « Le Store », s'adresse plus particulièrement aux développeurs internes qui travaillent sur des débuts de solution et en appellent à la communauté pour avancer. « 300 applications sont disponibles et certaines deviennent nationales. Car ce qui est utile à Lille peut l'être à Nantes ou Strasbourg », fait valoir Emmanuelle Saudeau. Et de citer en exemple ce conducteur de la région Nord qui a développé une application permettant de mieux organiser les roulements entre cheminots. « Aujourd'hui, 10.000 utilisateurs sont sur cette application. Il était conducteur, il ne s'occupe désormais plus que de cela. » Histoire de démontrer, s'il le fallait, que la transformation numérique peut véritablement changer la vie de milliers de salariés.

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