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Le dépistage du cancer du col de l’utérus sera systématisé en 2018

Ces tumeurs entraînent chaque année un millier de décès. Les femmes âgées de 25 à 65 ans seront invitées à effectuer un frottis tous les trois ans. Le dépistage organisé permettrait d’éviter neuf cancers du col de l’utérus sur dix.

Par  (avec AFP)

Publié le 23 janvier 2017 à 02h03, modifié le 23 janvier 2017 à 10h25

Temps de Lecture 4 min.

Un dépistage organisé du cancer du col de l’utérus se met en place en France et devrait être généralisé en 2018. Ce programme public est annoncé, lundi 23 janvier, dans un numéro du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) entièrement consacré à ces tumeurs, qui touchent environ 3 000 femmes par an sur le territoire et entraînent plus d’un millier de décès. Parallèlement, l’Institut national du cancer mène une vaste campagne de communication à l’occasion de la Semaine européenne de prévention et de dépistage du cancer du col de l’utérus, du 22 au 28 janvier.

Ces tumeurs féminines présentent la particularité d’être en grande partie évitables par deux stratégies complémentaires : d’une part, les frottis cervico-utérins qui permettent de déceler – et donc de traiter – des lésions précancéreuses et des cancers à un stade précoce ; d’autre part, la vaccination contre le papillomavirus humain (HPV). Transmis par contacts sexuels, ces virus constituent en effet le principal facteur de risque des cancers du col utérin.

40 % des femmes de 25 à 65 ans ne font pas de dépistage régulier

Pratiqué de longue date dans un cadre individuel, le dépistage par frottis a permis, depuis les années 1980, de réduire sensiblement la fréquence des tumeurs du col, et la mortalité qu’elles induisent. Mais les pratiques sont loin d’être optimales.

D’abord, comme le soulignent François Bourdillon, directeur général de Santé publique France, et Norbert Ifrah, président de l’Institut national du cancer, dans leur éditorial du BEH, ce dépistage individuel laisse de côté près de la moitié de sa cible.

Alors que le frottis est recommandé tous les trois ans chez les 25 à 65 ans, soit 17 millions de femmes en France, 40 % n’en font pas régulièrement. « Et cette proportion est d’autant plus élevée qu’elles sont éloignées du système de santé et de faible catégorie socioprofessionnelle », soulignent-ils.

A l’inverse, d’autres femmes en font trop souvent, tous les ans. Une étude a par ailleurs montré que plus d’un tiers des jeunes femmes de moins de 25 ans ont eu un frottis, alors que ce n’est pas recommandé à cet âge. De plus, quand cet examen était anormal, les médecins pratiquaient une recherche de papillomavirus, pas plus recommandée à cet âge.

Une « positivité [au HPV] conduit à proposer l’exérèse par conisation [une ablation par intervention chirurgicale], geste qui n’a rien d’anodin puisqu’il peut être responsable d’accouchements prématurés ou de fausses couches », regrettent les éditorialistes du BEH.

Dès 2007, le Haut Conseil de la santé publique a souligné la nécessité d’organiser le dépistage des cancers du col utérin, comme c’est le cas pour ceux du sein et du côlon-rectum. Cette stratégie a été inscrite dans le plan cancer 2014-2019.

Expérimentation dans treize départements

Une expérimentation a été menée dans treize départements. Les résultats, publiés dans le BEH, sont « très encourageants » estiment les professeurs Bourdillon et Ifrah. « Le taux de couverture global du dépistage a été amélioré de 12 points, pour atteindre 62 % de la population cible. Toutefois, il faut noter une très grande variabilité selon les départements, allant de 41,6 % à 72,5 %. Les jeunes femmes (moins de 35 ans) se font davantage dépister que les plus âgées (60-65 ans) », résument-ils.

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Nathalie Beltzer, pour Santé publique France, et les autres auteurs de l’étude notent que « la qualité du prélèvement était bonne, la proportion de frottis non satisfaisants ne dépassant pas le seuil de 2 % ». Au total, 5 125 lésions précancéreuses de haut grade, 55 tumeurs in situ et 323 cancers invasifs ont été dépistés.

Une évaluation médico-économique a également confirmé l’intérêt du dépistage organisé. Il permet de réduire l’incidence des cancers du col utérin de 13 % à 26 %, avec des gains d’espérance de vie.

Le cahier des charges national du programme sera publié fin 2017 pour une généralisation effective en 2018. Reste à savoir s’il réussira à toucher les femmes qui ne faisaient pas le dépistage individuel.

L’autre pilier de la prévention de ces cancers, la vaccination contre le HPV, est pour l’instant un échec. Mis sur le marché il y a dix ans, ce vaccin dont la balance bénéfices/risques ne fait pas l’unanimité reste boudé. En 2015, seule une jeune fille sur sept avait complété la vaccination.

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