« Dimanche prochain, nous voterons Benoît Hamon et nous appelons les électeurs de gauche à se mobiliser nombreux », écrivent Martine Aubry et vingt autres signataires dans un communiqué envoyé à l’Agence France-Presse (AFP) lundi 23 janvier. La maire de Lille sort ainsi de sa réserve concernant la primaire de la gauche, alors que son entourage avait annoncé au début de janvier qu’elle se mettait en retrait de la vie politique quelques semaines pour des raisons médicales.
Au lendemain d’un premier tour qui a placé en tête M. Hamon et Manuel Valls, Mme Aubry et vingt parlementaires et anciens ministres annoncent donc qu’ils choisissent le député des Yvelines et invitent les électeurs à faire de même « pour lui donner la force, demain, de rassembler les gauches que nous n’avons jamais crues irréconciliables (…) et, après-demain, l’énergie pour conduire la France vers une société plus juste, plus forte et plus durable ».
Les députés Jean-Marc Germain, François Lamy et Marylise Lebranchu (ancienne ministre de la fonction publique), l’ancien maire de Toulouse Pierre Cohen ou encore le président du conseil général de Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, font notamment partie des signataires de cet appel.
Retrouvez l’intégralité du communiqué ci-dessous :
« Le choix d’une gauche solide »
« En plaçant Benoît Hamon en tête du scrutin, avec 36 % des suffrages exprimés, les électeurs des primaires ont adressé un message clair, le choix d’une gauche solide sur ses valeurs, lucide sur le défi social-écologique, porteuse d’une Europe refondée, et innovante sur ses solutions d’avenir », expliquent encore les signataires de l’appel.
Un appui qui ne les empêchera pas de soutenir M. Valls si ce dernier venait à l’emporter lors du second tour, dimanche 29 janvier, expliquent-ils :
« Dès lundi, personnellement, nous nous engageons, et appelons tous les socialistes [à en faire de même], à [nous] rassembler autour du candidat élu, et à [nous] ouvrir aux autres forces de gauche et de l’écologie pour battre la droite et son projet de régression. »
Pour Benoît Hamon, le soutien de la maire de Lille, dont il a été membre du cabinet au ministère de l’emploi et figure tutélaire de la gauche du Parti socialiste, pèse lourd. Une semaine avant le premier tour, il confiait que le revenu universel avait été la raison pour laquelle elle ne l’avait pas soutenu plus tôt.
« C’était divisé » entre Montebourg et Hamon
« Nous nous réjouissons que [Martine Aubry] fasse ce choix clair pour le second tour », a réagi sur RTL le député Pascal Cherki, proche de Benoît Hamon. Interrogé par l’AFP, Jean-Marc Germain a répondu que les aubrystes auraient apporté leur soutien à Arnaud Montebourg si celui-ci était arrivé au second tour face à Manuel Valls. « Nous estimions important d’entendre le message des électeurs (…). C’était divisé [au sein des aubrystes] entre les deux [Benoît Hamon et Arnaud Montebourg] », a-t-il expliqué.
« Il fallait que chacun fasse ses preuves, convainque les Français (…). Il y a un message clair qui ressort des urnes, on souhaite l’amplifier. »
Interrogé sur les conséquences du soutien de Mme Aubry à M. Hamon dans cet entre-deux-tours, Philippe Doucet, porte-parole de M. Valls, estime « que ça n’a aucune espèce d’importance ». « Les électeurs et les électrices aujourd’hui sont libres et chacun va se déterminer dimanche prochain. Ça vaut aussi par exemple pour l’appel d’Arnaud Montebourg », ajoute-t-il.
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