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PSA Peugeot Citroën va faire son retour en Inde

Le groupe automobile français va créer une coentreprise avec le conglomérat local CK Birla.

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Par Julien Dupont-Calbo, Maxime Amiot

Publié le 24 janv. 2017 à 01:01

« Namaste Chennai », bonjour Madras. L'annonce du retour en Inde était attendue, symbolique et, surtout, stratégique pour la croissance future de PSA. Selon nos informations, le constructeur français a noué une alliance avec le conglomérat familial indien CK Birla Group, pour se rouvrir les portes de ce marché au potentiel énorme. Si PSA se refuse pour l'heure à tout commentaire, les détails de l'opération doivent être dévoilés mercredi matin par Carlos Tavares, le patron du groupe, lors d'une conférence de presse avenue de la Grande-Armée, à Paris.

D'après le schéma retenu, les nouveaux partenaires vont créer ensemble un joint-venture. Celui-ci intégrera une usine d'Hindustan Motors, l'un des plus vieux constructeurs automobiles indiens - sa marque Ambassador est réputée -, propriété de la famille Birla. L'usine, située à Madras, produit actuellement quelques Mitsubishi et affiche, selon le site Web d'Hindustan, une capacité de 12.000 véhicules par an. Un volume qui pourrait être amené à décupler avec l'arrivée de PSA.

L'heure du retour

Pour PSA, c'est donc l'heure du retour dans un pays qui pourrait, selon les analystes, atteindre les 6 millions d'unités en 2020, contre 3 millions actuellement. A vrai dire, le géant français avait déjà tenté l'aventure il y a vingt ans, en s'associant avec le groupe local Premier Automobiles, pour assembler et écouler des Peugeot 309. Faute de client, la tentative avait tourné court en 1997. En 2011, PSA avait déjà envisagé un redéploiement sur place. Philippe Varin, le prédécesseur de Carlos Tavares, avait même signé en grande pompe un contrat avec l'Etat du Gujarat pour l'installation d'une usine à 650 millions d'euros, dotée d'une capacité initiale de 170.000 unités par an. PSA prévoyait alors de vendre dans un premier temps des Peugeot 508, puis dans un second une berline Peugeot de taille moyenne. Ce grand projet a fait long feu avec la crise financière qui a frappé le groupe peu après.

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Dans le cadre de son plan stratégique Push to Pass, dévoilé en avril, Carlos Tavares avait annoncé vouloir revenir sur place avant 2018, pour une commercialisation d'ici à 2021. Objectif : augmenter de 50 % les ventes en cinq ans. L'an dernier, PSA a distribué 20.000 voitures dans la zone Inde-Pacifique. En concrétisant dès à présent le top départ de son plan, le patron de Peugeot Citroën pourrait faire mieux que sa visée initiale, même si l'Inde est tout sauf un boulevard. Entre l'océan et l'Himalaya, la concurrence est sévère, tant les acteurs nationaux - Tata, Mahindra ou Maruti Suzuki - sont imposants et coriaces. Pour faire son trou, il faut aussi proposer des véhicules abordables, adaptés à la faiblesse du réseau routier et en phase avec les normes du cru : à plus de 4 mètres de longueur pour une voiture, la fiscalité est telle qu'il n'est plus envisageable de faire des affaires. C'est bien pour cela que Renault parvient à percer en Inde avec sa Kwid, mais qu'il avait échoué avec sa Logan.

Lire aussi :

> PSA limite la casse grâce à l'Iran mais souffre sur le crucial marché chinoishttp://www.lesechos.fr/industrie-services/automobile/0211681380564-psa-limite-la-casse-grace-a-liran-mais-souffre-sur-le-crucial-marche-chinois-2056505.php

Maxime Amiot Julien Dupont-Calbo

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