Les océans monteront d'au moins 30 cm d'ici 2100, même dans le scénario le plus optimiste - et de moins en moins probable - où l'humanité parviendrait à pratiquement éliminer ses émissions de gaz à effet de serre (GES).

Et dans le pire des scénarios, une hausse de 2,5 mètres est maintenant possible, ce qui engloutirait des zones côtières où habitent des centaines de millions de personnes.

C'est ce qui ressort d'un nouveau rapport de l'agence océanographique et atmosphérique des États-Unis, la National Oceanic and Atmospheric Administation (NOAA).

L'agence a revu à la hausse sa fourchette de prévisions pour le siècle à venir. Elles variaient entre 10 cm et 2 m, selon une précédente étude, intégrée dans le National Climate Assessment, un rapport fédéral publié en 2014.

Cette révision à la hausse est attribuable à la publication récente de nouvelles recherches sur l'instabilité des calottes glaciaires en Antarctique et au Groenland.

« L'effondrement de certains secteurs de la calotte de l'Antarctique est peut-être devenu inévitable avec le réchauffement de l'océan, affirme-t-on dans le rapport. Pendant ce temps, au Groenland, il y a des indices que des processus déjà en marche augmentent le risque d'une fonte proche du haut de la fourchette. »

La NOAA cite des observations publiées depuis trois ans qui montrent qu'au Groenland, les impuretés à la surface de la calotte affaiblissent son pouvoir réfléchissant, ce qui augmente la fonte l'été.

Par ailleurs, « à la base de la calotte, des changements importants dans la dynamique de la glace sont en train de se produire, avec l'apport de l'eau de surface et le réchauffement de l'océan », ce qui rend les grands glaciers du Groenland plus vulnérables.

À cela, note la NOAA, il faut ajouter de nouvelles données sur l'expansion thermique des océans, qui pourrait à elle seule se traduire par une hausse de 50 cm, plutôt que 30 cm.

Selon la NOAA, une hausse de 35 cm se traduira par des inondations destructrices 25 fois plus fréquentes dans la plupart des 90 localités côtières étudiées, et ce, dès 2030 pour le scénario le plus pessimiste, et au plus tard en 2080 selon le scénario le plus optimiste.

Hausse des océans

• Depuis 1880 : 21 à 24 cm

• Depuis 1993 : 8 cm

• Prévue d'ici 2100 : 30 à 250 cm