Renvoyée, une ex-employée de maison des Balkany se rebiffe

 Giverny (Eure). Une ancienne employée des Balkany, à leur service au moulin Cossy, conteste son licenciement économique.
Giverny (Eure). Une ancienne employée des Balkany, à leur service au moulin Cossy, conteste son licenciement économique. (Paris Normandie/Boris Maslard.)

    Des mises en examen en cascade, une instruction colossale et des sommes qui donnent le vertige. Cerné par les juges chargés d'enquêter sur son patrimoine, le couple Balkany est aussi poursuivi… devant le conseil de prud'hommes. Une toute petite affaire au regard du dossier de blanchiment de fraude fiscale et corruption instruit à Paris. Mais quand même, voici de nouveaux tracas pour les élus de Levallois-Perret.

    Enfin, ni Patrick Balkany, député-maire (LR) de Levallois, ni son épouse et première adjointe ne sont déplacés ce mercredi au conseil de prud'hommes de Louviers (Eure) où ils étaient convoqués, ainsi qu'une de leurs ex-employés, pour une audience de conciliation, comme le révèle le quotidien Paris Normandie. Il n'y a pas eu conciliation. Les avocats de Patrick et Isabelle Balkany plaideront donc début juillet.

    Au service des Balkany au moulin de Cossy, à Giverny (Eure), pendant six ans, l'employée remerciée au début de l'année dernière, conteste son licenciement. Plus exactement son motif : économique. Pour elle, le licenciement économique est «abusif». Il faut comprendre qu'elle estime les Balkany suffisamment à l'aise pour la garder à leur service.

    «Un licenciement sans cause réelle et sérieuse»

    Témoin de leur train de vie, celle qui a «fait les courses, la cuisine, travaillé pour les dîners, les soirées qu'ils organisaient pendant des années», comme elle le confie au Parisien, ne peut entendre l'argument de l'argent qui ferait défaut. C'est donc «un licenciement sans cause réelle et sérieuse», avance son avocate, qui entend récupérer des dommages et intérêts. De même qu'elle espère faire reconnaître le «harcèlement moral» dont sa cliente estime avoir été victime.

    Me Grégoire Lafarge, avocat de Patrick et Isabelle Balkany, ne voit pas du tout en quoi il y aurait harcèlement. Plus concrètement, sur le licenciement économique, il est limpide : les Balkany n'ont plus les moyens de maintenir un staff de six ou sept personnes pour le quotidien et l'entretien de leur demeure de près de 1 000 m², avec piscine chauffée, sauna, jacuzzi, etc., dans un parc de plus de cinq hectares.

    D'après l'avocat des Balkany, ses clients sont «asséchés» financièrement

    Une demeure qui n'est plus la leur. D'abord parce qu'ils ont fait donation de la propriété à leurs enfants, en 1997. Mais surtout parce que la justice a saisi le moulin pour garantir le remboursement de la fraude fiscale si un tribunal correctionnel en décidait ainsi. Pour Grégoire Lafarge, l'employée de maison «a été licenciée pour une raison très simple : avec des comptes bancaires bloqués par des avis à tiers détenteurs, à cause du fisc», ses clients sont «asséchés».

    D'après son avocat, le compte d'Isabelle Balkany n'est créditeur que de «625 €» quand celui de son mari affiche un solde de «2 250 €». Ils n'ont plus les moyens de garder leur personnel, dont ils ont licencié une partie «à regret». Voilà pourquoi l'avocat annonce qu'il contestera l'ensemble des arguments de l'ancienne employée de maison.