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A la tête d’Uber, on s’étripe entre pro et anti-Trump

Le CEO d’Uber a décidé, comme d’autres grands patrons, de coopérer avec Donald Trump, mais cela n’est pas du tout du goût de son CTO (directeur technique), anti-Trump déclaré.

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Donald Trump est le sujet de tension dans la Silicon Valley, entre les opposants et les conciliants
Publié le 27 janv. 2017 à 15:33

C’est la guerre des chefs dans la Silicon Valley, sur fond d’opposition à Donald Trump. Une opposition qui se cristallise au sein même de la direction d’Uber. Le CTO de la boîte californienne, Thuan Pham, aurait affirmé sa ferme opposition à Donald Trump, dans un e-mail envoyé à une poignée de salariés peu après les élections.

C’est Business Insider qui a révélé cette information mercredi. Le mail incendiaire circule en interne depuis plusieurs mois. Dans son message, il traite le nouveau président de “personne déplorable” et ajoute “je ne l’accepte pas comme leader”. Pour lui, son élection est un grand pas en arrière. Il va jusqu’à le comparer au dictateur chinois Mao Zedong ou aux Khmers Rouges cambodgiens.

CTO vs CEO

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Le problème, c’est que le directeur général d’Uber, Travis Kalanick, est devenu entre temps l’un des membres du conseil économique de Donald Trump. Ce forum lancé en décembre est avant tout un espace de conseils pour le nouveau président. Plusieurs grands patrons de la Silicon Valley ont été invités à le rencontrer régulièrement. L’objectif : travailler ensemble à relancer l’emploi dans le pays.

Au moment de sa nomination, Travis Kalanick avait expliqué qu’il voulait collaborer avec quiconque dans le monde serait prêt à œuvrer pour l’amélioration des transports publics. En même temps que lui, deux autres PDG célèbres ont rejoint le comité : le patron de Tesla et SpaceX Elon Musk et la présidente de PepsiCo Indra Nooyi.

La Silicon Valley majoritairement contre Trump

Cette opposition à la tête de l’entreprise de VTC illustre parfaitement la cristallisation du débat qui fait rage dans la Silicon Valley. D’un autre côté, certains patrons appellent à la conciliation. Mais une large majorité d’entrepreneurs s’oppose fermement à Donald Trump. Dès l’annonce de son élection en novembre, certains avaient remis au goût du jour un vieux rêve, à coups de hashtags comme #Calexit : l’indépendance de la Californie.

Ce dernier camp est d’ailleurs plutôt soutenu par la population de l’Etat, majoritairement démocrate. La preuve : vendredi dernier, le 20 janvier, les employés d’Uber à San Francisco ont été accueillis par des manifestants anti-Trump.

Ingrid Falquy

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