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« La créativité est un muscle qui se cultive »

Face à l’automatisation annoncée de nombreux métiers et tâches, la créativité devient une compétence nécessaire. Voici des extraits et vidéos de notre conférence interactive « La créativité, ça s’apprend ? », lors d’O21/s’orienter au 21e siècle à Lille.

Le Monde

Publié le 27 janvier 2017 à 10h12, modifié le 30 janvier 2017 à 14h36

Temps de Lecture 4 min.

« La créativité, ça s’apprend ? », c’est le thème de l’une des huit conférences interactives d’O21/s’orienter au 21e siècle.

Dans quelle mesure la créativité est-elle nécessaire dans le monde du travail qui vient ? Peut-on apprendre à devenir créatif ? Comment les écoles y sensibilisent-elles leurs étudiants ? Voici quelques extraits des échanges sur ce thème, lors d’O21/s’orienter au 21e siècle, nouvel événement du Monde destiné aux lycéens et étudiants, dont la première édition était organisée à Lille, les 6 et 7 janvier. Une conférence sur le même sujet, avec d’autres invités, est prévue lors d’O21 Cenon (près de Bordeaux), O21 Villeurbanne et O21 Paris, en février et mars (inscriptions gratuites).

Vincent Textoris, fondateur de Décathlon Création, qui a contribué à l’invention de la tente qui s’ouvre toute seule : « J’ai commencé par une fac de sports mais ce que je voulais, c’était faire des choses ; dès que j’ai pu, j’ai commencé à travailler et dès que j’ai commencé à travailler, j’ai interrogé les finalités de mon travail. C’est ainsi que j’ai occupé beaucoup de postes et qu’aujourd’hui je me consacre au développement de nouveaux produits (…) Ce qui est fondamental, c’est de travailler en équipe avec des gens très différents. Pour moi, la créativité est intéressante quand un savoir-faire y est associé. Travailler avec des ingénieurs, c’est très bien, mais, souvent, ils ne se mettent pas du tout à la place des utilisateurs ; nous, on s’efforce d’être au contact des utilisateurs des sports tout le temps, on les écoute, on les regarde et on part de leurs besoins pour inventer des produits dans des équipes pluridisciplinaires. »

Voir aussi notre entretien vidéo avec Vincent Textoris, réalisé juste avant la conférence, où il explique que « tout le monde est créatif ».

Elaine Benoit L’Anglet, coach en créativité, Boostera : « La créativité, c’est un muscle qui se cultive, c’est comme le sport, il faut l’entraîner en permanence, sortir, lire, s’ouvrir, s’ouvrir.
Et ce qu’il y a de bien, c’est que la créativité est une posture joyeuse, personne ne fait la tête en disant, “j’ai une idée”. »

« Pour moi, il y a quatre étapes. L’exploration : on va chercher des infos, on ouvre les champs, c’est le brainstorming. Ensuite, la mise à l’eau : on apprend en faisant, on expérimente, on a le droit de se tromper, c’est la phase alchimie ! La 3e étape est analytique : quels sont les défauts et les qualités de mon travail ? Et enfin la phase conquérante, qui consiste à apprendre à piocher son idée pour donner envie. »

Voir aussi, en vidéo, les conseils donnés pour augmenter sa créativité durant la conférence de Pierre Clause, enseignant et consultant en créativité, et d’Emilie Chapuis, du collectif Strategy Scenarists :

Caroline Roussel, directrice académique de l’Ieseg, école de commerce postbac sise à Lille et Paris : « La créativité, c’est une dimension importante de nos enseignements, qui nécessite de la transdisciplinarité. Nous avons décidé de proposer un enseignement au développement personnel et à la pratique artistique. On donne aussi à nos étudiants des occasions de pratiquer, en se confrontant à des problématiques réelles d’entreprises. Et nous considérons que l’intelligence collective est très, très importante. C’est pourquoi nous associons aussi nos étudiants aux stratégies pédagogiques de l’école. »

Caroline Tisserand, directrice générale de Rubika, école d’animation réputée située à Valenciennes : « Contrairement à ce qu’on entend partout, je trouve qu’en France les lycéens sont plutôt bien préparés à la créativité, car ils sont préparés à travailler de façon autonome et en groupes. Cela, plus qu’ailleurs.
Au sein de Rubika, qui est une école de création, a priori tous nos élèves sont créatifs
(…) Notre mission consiste aussi à cadrer la créativité : par exemple, expliquer à des étudiants ce qu’est un cahier des charges, qui représente une contrainte. Une dimension importante chez nous est la “multiculturalité” ; nous avons créé une école en Inde et nous faisons travailler nos étudiants des deux entités ensemble. »

Céline Dubois Duplan, directrice marketing d’Yncréa (écoles d’ingénieurs HEI, ISA et ISEN Lille) : « Je voudrais rassurer ceux qui ne se sentent pas créatifs ; il faut décomplexer les gens. Il y a plein de façons d’être créatif, notamment en groupe ; cela se cultive et tout le monde peut le devenir. Dans nos écoles, on va libérer du temps pendant trois mois ; durant cette période, il n’y a pas de cours ; on va constituer des équipes d’étudiants et leur proposer des ateliers avec des exercices de créativité. On les invite aussi à travailler sur les usages, tout en restant encadrés par leurs profs. »

Julien Roche, directeur de l’Illiad, la nouvelle bibliothèque universitaire de Lille-I : « On s’est rendu compte qu’en matière de créativité, il y a des facilitateurs, et notamment des lieux ; dans ce contexte, on a essayé de créer un lieu propice. Pour notre bibliothèque, on a créé des dizaines d’espaces de travail en groupe, car on sait que la créativité est collective. On a aussi conçu plus d’espaces de rencontre et de sociabilité car la créativité se déploie beaucoup dans les moments informels. On a aussi créé un espace de valorisation de la recherche dans une logique de sérendipité. Et enfin, on a créé un espace événementiel qui permet aux gens de se rencontrer et de croiser tous nos publics. »

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