Mise à jour du 28
janvier.
L’intérêt pour le site de
Manuel Valls ne croît plus guère, moins que celui pour le site de Benoît Hamon.
Sur les réseaux sociaux, Benoît Hamon continue d’accentuer son avantage. Sa
communication au cours des sept jours écoulés a suscité plus de 200 000
interactions, alors que celles de Manuels Valls sont en baisse. Dans
l’ensemble, B. Hamon suscite 4,5 fois plus d’interactions que Manuel Valls. Sur
Facebook cela monte à 5,6 fois et sur Twitter c’est désormais 2,8 fois plus de
retweets, réponses, commentaires. On s’oriente vers un score à la Fillon pour
le deuxième tour si l’on se fie à ces données.
Les communications comparées de Benoît Hamon et Manuel Valls
dans l’arène numérique éclairent de façon instructive l’analyse des résultats de
la primaire socialiste. Benoît Hamon conserve son avantage sur Manuel Valls pour
l’audience de son site web et accroît son impact sur les réseaux sociaux.
L’analyse plus détaillée de quelques posts Facebook et des tweets le soir du 22
janvier et le lundi 23 met en évidence les deux modes de communication des
finalistes et leur impact très différent.
Source des données : ©Alexa et BarowebAB
Sur les sites web, le graphique montre que le rang l’audience
du site de Benoît Hamon reste nettement devant celui du site de Manuel Valls,
malgré une remontée du site de l’ex-premier ministre.
Maj pour la période du 21 au 27 janvier
Sur les réseaux sociaux, B. Hamon continue sur sa lancée
comme on peut le voir sur les histogrammes ci-dessus. B. Hamon poursuit une
communication active. Il distance nettement M. Valls sur Facebook comme sur
Twitter, et sur YouTube, bien sûr puisqu'il est le seul à avoir créé un chaîne sur ce réseau. L’impact de cette communication est de plus en plus important, désormais
plus de trois fois supérieur à celui de M. Valls. La communication du probable
candidat socialiste a un impact également près de trois fois supérieur à celle
d’E. Macron. Loin de créer un boulevard pour E. Macron, ces données
suggèrent que la perspective de la candidature B. Hamon mobilise le peuple de
gauche non seulement aux dépens de J.-L. Mélenchon mais aussi aux dépens d’E. Macron.
Le score de B. Hamon au premier tour de la primaire n’est
pas le fruit du hasard, il a mené la campagne la plus active et ses
propositions se sont retrouvées au cœur des débats. La comparaison de quelques
posts sur Facebook et tweets permet de mieux saisir la différence des styles de
communication entre Hamon et Valls et de leur impact.
Pour Facebook, on se limitera à la façon dont les deux
candidats ont communiqué dans la soirée du 22 janvier.
Post
Facebook
|
||
M.
Valls
|
Manuel Valls : videoPosted at: 21:39 (Jan 22,
2017)
|
Vidéo
de la déclaration télévisée le soir du 22 janvier
|
B.
Hamon
|
Benoît Hamon : photoPosted at: 22:54 (Jan 22,
2017)
|
Message :
« Je remercie les Françaises et les Français pour leur participation au
bel exercice démocratique qu'est la primaire. Leur soutien m'oblige et me
touche. Je continuerai à défendre notre projet de progrès social et
écologique, le seul à même de rassembler la gauche et de préparer la victoire
à la présidentielle. »
|
Total
engagement
|
Taux
d'engagement (%)
|
Réactions
|
Partages
|
Commentaires
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|
Post
Manuel Valls
|
2508
|
2,38
|
1575
|
269
|
664
|
Post
Benoît
Hamon
|
10753
|
15,90
|
9009
|
968
|
776
|
Source des données : ©Semrush et barowebAB
Le tableau montre deux formes de communication. Un post
accompagné d’une photo pour B. Hamon, la vidéo de sa déclaration télévisée
pour M. Valls. On remarquera que dans son post, B. Hamon se situe bien dans la
perspective de la victoire à la présidentielle, contrairement à ce que Valls et
nombre d’observateurs ont affirmé. L’impact des deux communications est très
inégal. La vidéo de M. Valls provoque en tout 2508 interactions, contre 10753
pour le post de B. Hamon. Le taux d’engagement, c’est-à-dire le nombre
d’interactions divisé par le nombre de fans n’est que de 2,38 % pour Valls,
contre 15,90 % pour Hamon. Autrement dit, un tout petit pourcentage de l’audience
en nombre de fans de l’ex-premier ministre continue à le suivre.
Sur Twitter, Manuel Valls ne communique pas le soir du 22
janvier, alors que Hamon diffuse quatre tweets.
Tweets
de B. Hamon
|
Total
engagement
|
Taux
d’engagement
|
Likes
|
Retweets
|
Réponses
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|
linkPosted
at: 21:44 (Jan 22, 2017)
|
Le
29 janvier, j'appelle tous les électeurs de gauche à amplifier cette
dynamique, première étape du rassemblement… https://t.co/KeVXKJUWpH
|
2339
|
0,85
|
1,419
|
898
|
22
|
linkPosted
at: 21:36 (Jan 22, 2017)
|
J'adresse
à tous les candidats de #PrimaireGauche un message d'amitié, notamment à
@montebourg pour son soutien cla… https://t.co/eN1VCV6g4l
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1423
|
0,52
|
939
|
481
|
3
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linkPosted
at: 21:33 (Jan 22, 2017)
|
Je
continuerai à défendre la priorité donnée à la question sociale, à la
conversion écologique et au renouveau démo… https://t.co/q1F42aIVBX
|
1826
|
0,67
|
1,104
|
712
|
10
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linkPosted
at: 21:30 (Jan 22, 2017)
|
Je
tiens à remercier les Francais pour ce bel exercice démocratique
#PrimaireGauche, qui est désormais incontournab… https://t.co/GBZhT7sivE
|
1421
|
0,52
|
920
|
500
|
1
|
Source des données : ©Semrush et barowebAB
On observe que le taux d’engagement des tweets est nettement
plus faible que celui des posts de Facebook. Twitter est un réseau social plus
sélectif. Il faut attendre lundi soir pour que les tweets du compte Valls
reprennent alors qu’il est interviewé par TF1, ce qui signifie probablement que
son équipe gère son compte. Le taux d’engagement varie entre 0,02 % et 0,07 %,
soit un taux très faible. Beaucoup de ses nombreux followers théoriques ne le
suivent plus… Hamon tweete tout au long de la journée de lundi, 11 fois en tout,
et son taux d’engagement varie entre 0,10% et 0,37%. Donc de faibles taux qui sont
cependant supérieurs à ceux de M. Valls.
Ces éléments montrent une nouvelle dimension des données
numériques. Il y a une masse de data, que nous ne faisons qu’effleurer. Ces
données ne sont pas seulement quantitatives, elles sont aussi qualitatives. Le
contenu des posts, tweets et vidéo est une mine pour l’analyse du discours
politique et de sa réception par les citoyens.
En attendant, ces quelques observations montrent à quel
point la communication de B. Hamon est plus dynamique et efficace que
celle de M. Valls. La campagne de M. Valls a semble-t-il peu d’efficacité, malgré
certains médias qui répliquent le discours de Valls sur l’opposition entre une gauche de
gouvernement et une gauche d’opposition. Quant au boulevard que Hamon ouvrirait pour
Macron, en s’appuyant notamment sur les pronostics hasardeux des instituts de
sondages, il semble plutôt commencer à se dessiner pour B. Hamon.
À force de faire peu de cas des raisons des électeurs, les
médias ne font que creuser la défiance à leur égard à l’image de celle dont
pâtissent les institutions politiques. Les médias traditionnels, et notamment
la télévision, restent une arène privilégiée pour entendre et voir les candidats,
mais les électeurs trouvent désormais avec les réseaux sociaux des scènes
complémentaires et alternatives. Les
« social » media concurrencent de plus en plus efficacement ceux qui
prétendent exprimer et surtout fabriquer l’opinion. Après François Fillon, Benoît
Hamon l’a compris. Manuel Valls ne semble pas avoir tiré les leçons de l’échec
d’Alain Juppé sur cette nouvelle donne dans les campagnes politiques.
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