Benoît Hamon a remporté la primaire de la gauche, ce dimanche 29 janvier. Le verdict est franc et cruel pour l’ancien Premier ministre : “Manuel Valls giflé par le peuple de gauche”, titre ainsi la Tribune de Genève ce soir. “La pilule va être dure à avaler pour Manuel Valls qui tout au long de cette très courte campagne s’est posé en seul recours pour le PS en vue de la présidentielle”, assure le quotidien suisse.

“Les Socialistes se rangent derrière le petit homme aux grandes idées”, titre The Times, pour qui Benoît Hamon est “la nouvelle et inattendue star du parti socialiste au pouvoir”. Selon le journal britannique, une des clés de succès de Hamon est qu’il a réalisé sa campagne “avec une vision optimiste du futur, en opposition avec la réalité sombre prêchée par M. Valls mais aussi par leurs opposants de droite, Marine Le Pen du Front national et François Fillon des Républicains conservateurs”.

La victoire de “l’Astérix européen”

Le quotidien El Pais surnomme le nouveau candidat de la gauche “l’Astérix européen”, celui qui “refuse que la société tourne autour du travail et du ‘mythe’de la croissance”. Pour le journal espagnol, après les succès électoraux de Jeremy Corbyn au Royaume-Uni, de Syriza en Grèce et de Podemos en Espagne, “c’est au tour de la France” d’avoir une gauche prenant un virage radical.

Mais le plus dur commence pour le nouveau candidat, avec une campagne nationale qui s’annonce compliquée, selon The Times. “M. Hamon sait qu’il n’a qu’une faible chance d’atteindre l’Élysée, affirme le quotidien britannique. Il mise sur le contrôle prochain d’un parti fracturé qui n’a jamais mis en adéquation son état d’esprit marxiste avec les méthodes modérées qu’il a utilisées au pouvoir.”

Désormais, ce ne sera donc pas au candidat du PS de défendre le bilan de François Hollande, Benoît Hamon ayant fortement contesté les gouvernements en place depuis deux ans, assure Le Temps. Le journal suisse analyse ce que cela signifie pour la campagne :

Paradoxalement, la défense du bilan du quinquennat écoulé retombera alors sur les épaules d’Emmanuel Macron, dont la candidature a été vécue par une blessure par le Chef de l’État qui l’avait recruté à l’Élysée comme conseiller dès son entrée en fonction. Les partisans de Manuel Valls pourraient d’ailleurs être tentés de le soutenir.”

“Le patient est mort”

La Suddeutsche Zeintung se veut encore plus pessimiste pour le Parti socialiste français après cette primaire et pense même que, “maintenant que l’opération est terminée, on peut le dire : le patient est mort”. Pour le journal de gauche allemand, “les vieilles cicatrices du PS sont rouvertes à jamais, la campagne a déchiré le parti et créé de nouvelles blessures”. Reste désormais à attendre les résultats de la présidentielle, estime la SZ, et “voir après les élections si le parti peut renaître de ses cendres tel un phénix et où il choisira de se poser”.