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Valls défait, ses militants ne savent pas quoi faire

Comme la semaine dernière, Manuel Valls avait donné rendez-vous à la Maison de l’Amérique latine pour la soirée électorale. Reconnaissant sa défaite, l’ancien Premier ministre a félicité Benoît Hamon. "Je vais prendre le recul nécessaire", a-t-il déclaré. Dans la salle, les militants présents attendent la suite pour se décider.

Anne-Charlotte Dusseaulx , Mis à jour le
Manuel Valls lors de son discours dimanche
Manuel Valls lors de son discours dimanche © Reuters

 

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Manuel Valls lors de son discours dimanche. Reuters

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Ce n’était pas l’ambiance des grands soirs à la Maison de l’Amérique latine, QG du soir de Manuel Valls . Beaucoup de journalistes, peu de militants. A la cafétéria, deux étages plus bas, certains organisateurs et soutiens du candidat prennent un dernier casse-croûte. On se salue, quelques accolades appuyées, alors que les premières tendances donnent leur candidat loin derrière Benoît Hamon. 20h45, dernier test micro, dans la salle où le pupitre est installé. 20h50, "le candidat arrive dans trois minutes". "Trois minutes, trois minutes", entend-on comme en écho.

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Lire aussi : Hamon veut "construire une majorité de gouvernement" avec Mélenchon et Jadot

Manuel Valls pénètre dans la salle. Au premier rang, le maire d’Evry Francis Chouat, le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas, mais aussi la mère de l’ancien Premier ministre. "Benoît Hamon l’a emporté, je tiens d’ailleurs à le féliciter", débute le finaliste, qui affirme l’avoir appelé juste avant de prendre la parole. Très vite, Manuel Valls évoque l’après. En deux temps. D’abord la suite de la campagne présidentielle. "J’ai depuis longtemps le sens de l’action collective et de la loyauté. […] Benoît Hamon est le candidat de notre famille politique. Je veux lui souhaiter bonne chance", déclare celui qui l’a dirigé dans son gouvernement. Comme pour mieux mettre un terme aux rumeurs de ces derniers jours.

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"Une page se tourne aussi pour moi"

Avant de passer au point numéro 2, à savoir son avenir personnel, Manuel Valls défend le bilan du quinquennat et rappelle plusieurs mesures prises. Il dit appartenir à "cette gauche qui fait de l’exigence de la vérité la conduite de l’exercice du pouvoir". L’occasion pour le candidat de s’opposer une nouvelle fois au programme de Benoît Hamon. Sur deux points : le travail - "une gauche qui voit dans la société du travail, toujours une perspective d’avenir" - et la laïcité.

La suite, c’est l’avenir de Manuel Valls . "Les défaites font partie de la vie politique. […] N’en portons aucune rancœur, c’est un sentiment qui m’est étrange", assure l’ancien Premier ministre, alors que Benoît Hamon a de son côté, à la Mutualité, commencé son discours. Une erreur, reconnaîtront ses proches et le vainqueur lui-même. "Une page se tourne aussi pour moi. […] Je vais prendre le recul nécessaire, réfléchir, me réinventer, apporter davantage d’attention aux miens, à mes enfants, à Anne [Gravoin, son épouse, NDLR], à mes amis", indique Manuel Valls. "Je reste l’élu d’Evry, ma sève et ma source", poursuit-il, avant de conclure : "Je continuerai à donner pour la France et pour chacun d’entre vous."

Un militant : "Mon engagement s’arrête ce soir"

Dans la salle, un mot revient dans la bouche des militants présents : la déception. Tous disent être dans l’attente. Certains attendent que le programme de Benoît Hamon évolue. "Il nous propose un futur désirable, j’espère qu’il va se donner les moyens de nous le rendre désirable", estime Fabrice. "Le compte n’y est pas aujourd’hui. Mon engagement s’arrête ce soir", renchérit Jérémy, 30 ans, qui ne fera pas la campagne du vainqueur du soir, mais n’exclut rien. Antoine Lesieur non plus n’exclut rien et espère surtout que Benoît Hamon "se recentrera sur l’échiquier politique". "Il ne faut pas lui fermer la porte définitivement, il ne faut pas non plus fermer définitivement la porte à Emmanuel Macron", dit celui qui est le président du pôle des jeunes réformateurs, qui regrette la victoire du "frondeur en chef".

Si le nom d’Emmanuel Macron revient, les avis sont partagés. Pierre, étudiant en management international de 18 ans, ne choisira pas le leader d’En Marche. "Je pense que je voterai pour Benoît Hamon, car c’est le choix de mon parti, mais ce ne sera pas un choix très enthousiaste." A 76 ans, Henry regrette, lui, qu’il n’y ait pas eu "plus d’hommes de droite pour voter pour Manuel Valls". "On avait de l’espoir", ajoute-t-il. La suite? "On va réfléchir à la situation et voir." "Il y a des différences, mais pas de fossé", estime pour sa part un autre sympathisant vallsiste.

A quelques mètres de la Maison de l’Amérique latine, rue de Solferino, au siège du PS, une tente extérieure a été aménagée pour la photo de "famille" entre les deux candidats. Autour de Jean-Christophe Cambadélis, Manuel Valls et Benoît Hamon s’y sont rejoints. Le patron du Parti socialiste lève le bras du second - comme à la boxe - pour désigner le vainqueur de la primaire. Une nouvelle campagne débute dès lundi.

Source: leJDD.fr

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