Emmanuel Macron (g) et Manuel Valls, le 8 avril 2015 à Paris

Pour certains soutiens de l'ancien Premier ministre, pas question de soutenir Benoît Hamon, sorti vainqueur de la primaire organisée par le PS. Ici, Emmanuel Macron (g) et Manuel Valls, le 8 avril 2015 à Paris.

afp.com/PHILIPPE WOJAZER

Il y a ceux qui attendent de voir et ceux qui ne perdent pas de temps. Alors que le Parti socialiste s'apprête à vivre une semaine cruciale qui pourrait voir son aile droite se mettre "en marche" au côté d'Emmanuel Macron, quatre parlementaires PS ont annoncé leur ralliement à l'ancien ministre de l'Economie, sitôt l'annonce de la victoire de Benoît Hamon dimanche soir.

Publicité

Le "cousin" Macron préféré au "faux frère" Hamon

L'hypothèse du départ des vallsistes vers la candidature d'Emmanuel Macron était redoutée à Solférino. C'est en passe de devenir une réalité. Alain Calmette, député du Cantal, a annoncé dès dimanche soir -à peine plus d'une heure après l'annonce des résultats- qu'au vu du résultat de la primaire à gauche, il se ralliait à l'ancien locataire de Bercy, parti en solo à la conquête de l'Elysée.

Une annonce qui semble avoir fait des émules puisque trois autres parlementaires ont également fait leur coming-out macroniste dans la soirée. A l'image de Marc Goua, le député de Maine-et-Loire, qui a annoncé son ralliement après du Courrier de l'ouest: "C'est un peu bizarre que les mêmes disent aujourd'hui qu'il faut se plier à la majorité. Je confirme que je vais voter Macron", a-t-il expliqué, face au camp des frondeurs, sorti finalement victorieux de la primaire à gauche.

Une démarche similaire à celle du sénateur Maurice Vincent qui a également officialisé son soutien à En marche!, un peu plus de deux semaines après s'être mis en congé de la fédération PS Loire. Idem pour Dominique Baert: le député-maire PS de Wattrelos (Nord) a assuré préférer son"cousin" Macron au "faux frère" Hamon.

Les macronistes veulent gardeur leur cap

Des preuves d'amour qui pourraient pourtant ne pas suffire à leur faire une place de choix dans leur nouvelle écurie. Richard Ferrand, secrétaire général du mouvement En Marche!, a jugé ce lundi que si "tous les soutiens sont les bienvenus", Emmanuel Macron "entend bien garder (son) cap". Comprendre: pas question de donner l'impression que le mouvement va recycler tous les déçus du PS.

LIRE AUSSI >> Macron est-il en train de tuer le PS?

"Nous soutenir ne signifie pas venir infléchir ce que nous souhaitons faire [...] Et pour les parlementaires, le fait de venir soutenir la candidature d'Emmanuel Macron n'est pas en soi un passeport pour l'investiture de la part d'En Marche!" aux législatives de juin, a-t-il prévenu le député du Finistère sur France Inter.

Reste que du côté du PS, les envies d'ailleurs risquent de se payer cash. Jean-Christophe Cambadélis a en effet plusieurs fois menacé d'expulser ceux qui rejoindraient Emmanuel Macron. Et certains fidèles de Manuel Valls font déjà savoir que l'excode annoncée ne devrait finalement pas avoir lieu: "Je pense que la majorité ne suivra pas [...] Peut-être même moins" d'une dizaine de députés pourraient être concernés, a estimé ce lundi, ledéputé Philippe Doucet, membre du Pôle des Réformateurs et proche de Manuel Valls.

Publicité