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Trump élu, Christo remballe son projet dans le Colorado

L’artiste a annoncé qu’il renonçait à implanter une oeuvre au-dessus de l’Arkansas.

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Publié le 30 janvier 2017 à 10h01, modifié le 15 janvier 2018 à 14h29

Temps de Lecture 2 min.

Si on suit le raisonnement de certains écologistes américains, les mouflons du Colorado doivent beaucoup à Donald Trump : ces bêtes étaient, selon eux, menacées par le projet de Christo d’implanter une œuvre conçue avec son épouse, Jeanne-Claude (décédée en 2009), au-dessus de la rivière Arkansas. Or l’artiste a annoncé dans un communiqué qu’il renonçait à son projet Over the River. Interrogé par le New York Times, il a précisé que sa décision tenait à l’élection du nouveau président des Etats-Unis.

Il est probable que le mur à la frontière mexicaine ait rappelé à l’artiste de mauvais souvenirs.

« J’utilise mon propre argent, mon propre travail et mes propres plans, car je veux être totalement libre. Et maintenant, ici, le gouvernement fédéral est notre propriétaire [le ministère américain de l’intérieur, en charge des eaux et forêts]. Je ne peux pas faire un projet pour le bénéfice de ce propriétaire », a-t-il déclaré, rappelant que, né en Bulgarie en 1935, il avait dû lui-même franchir le rideau de fer, qu’il évoquait d’ailleurs dans une de ses toutes premières installations, un mur de barils de pétrole empilés barrant la rue Visconti, à Paris. Il est très probable que la décision du président de bâtir un mur à la frontière mexicaine ait rappelé à l’artiste de mauvais souvenirs. Lui-même est citoyen américain depuis 1973.

Le projet de la rivière Arkansas est né d’un incident survenu lorsque le couple emballait le pont Neuf, à Paris. « Pour couvrir le dessous des arches, confiait Christo au Monde en 2010, nous avions disposé le tissu sur des barges, d’où il était ensuite treuillé par des alpinistes venus de Chamonix, avant d’être disposé de manière à épouser le cintre de la voûte. A un moment, au cours de l’opération, nous avons vu ces toiles tendues à l’horizontale, suspendues entre le ciel et l’eau. » D’où l’idée de couvrir ainsi une rivière.

Couvrir de toile une partie de la rivière

Deux ans ont été nécessaires pour trouver le site idoine. « Nous avons parcouru 22 000 kilomètres à travers les Rocheuses et inspecté 89 rivières, a détaillé Christo. La rivière Arkansas offre plusieurs avantages. Une autoroute la longe, sur environ une heure trente de trajet. C’est aussi un site de rafting, emprunté chaque été par 300 000 sportifs. Sur l’autre rive, il y a une voie de chemin de fer. Nous avons d’ailleurs prévu notre propre train à cet effet. » Un train, mais aussi, après discussions avec les autochtones et les autorités locales, six hélicoptères au cas où l’événement aurait provoqué une congestion du trafic routier, et qu’il aurait fallu évacuer des malades d’urgence. Plus un camion tout neuf pour les pompiers du cru.

Il s’agissait de couvrir la rivière à l’aide de 9,5 kilomètres de toile étalée, avec des interruptions, sur 60 kilomètres. La toile devait être posée sur des câbles tendus sur 8 500 ancres, des tiges d’acier implantées à 7 mètres de profondeur dans les berges de part et d’autre. Entièrement financé par l’artiste, qui y a pour l’instant consacré 15 millions de dollars (14 millions d’euros), le projet devait, d’après les estimations, générer pour l’économie locale 50 millions de dollars (46,7 millions d’euros) de retombées en création d’emplois et 121 millions de dollars (113 millions d’euros) en recettes touristiques.

« J’ai décidé de dévouer toute mon énergie, mon temps et mes ressources à la réalisation du Mastaba, un projet pour Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis, que Jeanne-Claude et moi avons conçu il y a quarante ans », affirme désormais Christo, 81 ans.

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