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L'excédent courant allemand a été le plus élevé du monde en 2016

Angela Merkel FABRIZIO BENSCH/REUTERS

L'Allemagne dépasse ainsi la Chine, à la faveur d'excellentes exportations de marchandises et de services.

Champion du monde. Avec un excédent des comptes courants de 297 milliards de dollars en 2016, l'Allemagne vient de ravir la première place du podium des nations exportatrices. Avec 245 milliards de dollars, la Chine est reléguée à la deuxième place devant le Japon, selon une étude réalisée par l'institut économique Ifo, en attendant les chiffres officiels des banques centrales. A l'inverse, les Etats-Unis accusent le déficit le plus important, avec un déficit courant de 478 milliards de dollars.

En 2015, l'excédent de la balance des paiements courants de la Chine s'élevait à 293 milliards de dollars tandis que l'Allemagne affichait 257 milliards de dollars.

La balance des paiements courants est composée pour l'essentiel du solde commercial mais on y ajoute les échanges de service et certains revenus du travail et du capital. En revanche, la fuite des capitaux (particulièrement élevée s'agissant de la Chine, supérieure à 700 milliards de dollars en 2016) n'entre pas dans ce solde de comptabilité nationale.

Pour l'Allemagne, la nouvelle est toutefois moins bonne qu'il n'y paraît. Certes les chiffres établis par l'Ifo attestent de la santé des entreprises allemandes et de leur compétitivité sur la scène internationale: le commerce extérieur demeure un pilier de l'économie allemande. Non seulement, l'Allemagne exporte des biens commerciaux mais aussi des capitaux, souligne l'étude de l'Ifo.

Mais avec son excédent commercial massif, l'Allemagne s'attire aussi les foudres de ses partenaires. Pour la Commission européenne, un excédent courant dépassant 6% du PIB annuel menace la stabilité économique de la zone euro. Celui de l'Allemagne dépasse 8% selon les calculs de l'Ifo. Les partenaires économiques de Berlin, en premier lieu la France, invitent le pays à rééquilibrer son économie. «Le problème de l'Allemagne n'est pas que ses exportations sont trop fortes», corrige l'économiste Marcel Fratzscher, de l'institut DIW, «mais que ses importations sont trop faibles». L'économie allemande n'est pas assez stimulée et la politique d'investissement n'est pas assez soutenue, juge-t-il.

Un atout pour l'économie européenne

Au sein du gouvernement allemand, on balaie les critiques et on répond volontiers que la compétitivité de l'économie allemande est au contraire un atout pour l'économie européenne. Par ailleurs, la consommation intérieure a été soutenue par les excédents budgétaires, qui ont été utilisés en partie pour répondre à la crise des réfugiés en 2015 et 2016. La consommation intérieure allemande reste l'un des principaux moteurs économiques. Avec 1,9% de croissance en 2016, l'Allemagne a confirmé sa solidité.

«Mais l'Allemagne est exposée aux incertitudes internationales compte tenu de son économie particulièrement ouverte», poursuit Marcel Fratzscher: la menace protectionniste aux Etats-Unis, les négociations du Brexit ou les fragilités de la Chine sont autant de facteurs qui peuvent remettre en cause les performances économiques allemandes. Le nouveau président américain Donald Trump a pointé du doigt l'économie allemande dans son interview à Bild: il s'est plaint de voir des Mercedes circuler dans les rues américaines et peu de Chevrolet en Allemagne.

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