Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

La primaire à gauche passée, Macron veut reprendre l’initiative

La candidature de Benoît Hamon pourrait favoriser le ralliement du flanc droit du PS au candidat d’En marche !, qui espère rassembler 10 000 personnes samedi à Lyon.

Par 

Publié le 31 janvier 2017 à 06h35, modifié le 31 janvier 2017 à 09h43

Temps de Lecture 3 min.

Emmanuel Macron, le 19 janvier à Paris.

Anticipée depuis le premier tour de scrutin, la victoire de Benoît Hamon est officiellement vécue comme un « non-événement » parmi les troupes d’Emmanuel Macron. Mieux, affirme son entourage, elle confirme les intuitions de l’ancien ministre de l’économie, qui ne voyait dans la primaire qu’une « guerre des clans » à laquelle il n’avait aucun intérêt à participer. « Cette élection, c’est un congrès à ciel ouvert à l’issue duquel aucun rassemblement n’est possible », répète depuis dimanche soir Richard Ferrand, député (PS) du Finistère et secrétaire général d’En marche !

En réalité, l’équipe de campagne de l’ex-locataire de Bercy a suivi avec attention le scrutin et surveille comme le lait sur le feu ses conséquences à gauche. A priori, l’élection de M. Hamon ouvre un boulevard à M. Macron sur le flanc droit du Parti socialiste. « Nombre d’électeurs sociaux-démocrates ne se retrouvent pas dans le programme de Hamon, qu’ils jugent irréaliste, et vont se tourner vers nous », se réjouit un parlementaire membre du comité politique d’En marche !

Doigté

Mais, alertent certains proches, le boulevard sera d’autant plus large que cet intérêt sera géré avec finesse. « Si 200 élus socialistes nous rejoignent du jour au lendemain, on risque de ressembler à un Parti socialiste bis et faire fuir des électeurs », met en garde Christophe Castaner, député (PS) des Alpes-de-Haute-Provence. Pour éviter cet afflux, les porte-parole du candidat martèlent depuis plusieurs jours que « ralliement ne vaut pas investiture ». « Ceux qui viennent pour négocier une circonscription ne sont pas les bienvenus », prévient M. Castaner.

Le moment doit être géré avec d’autant plus de doigté que M. Macron souhaite donner un nouvel élan à sa campagne, maintenant que ses adversaires sont tous connus. Il a demandé à son équipe de mettre le paquet sur son meeting de Lyon, prévu samedi 4 février au palais des sports de Gerland. Ce sera « l’un des plus importants à ce stade de la campagne », promet l’ex-locataire de Bercy dans un message posté dimanche sur Facebook, où il appelle ses sympathisants « de la ville, de la région, même au-delà » à se mobiliser. En privé, son entourage dit vouloir réunir 10 000 personnes. Objectif : montrer que s’il n’a pas participé à la primaire, M. Macron dispose lui aussi d’un soutien populaire. Il veut également distancer Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, qui, eux aussi, réunissent leurs électeurs dans la capitale des Gaules ce week-end.

Un programme toujours flou

S’il reste bien placé dans les sondages, où il est perçu comme le troisième homme du scrutin, Emmanuel Macron sait qu’il n’a pas le droit à l’erreur. Sans parti ni soutiens politiques d’envergure, en tout cas pour le moment, sa stratégie ne tient qu’à la condition de se maintenir devant les autres candidats de la gauche dans les études d’opinion. Que Benoît Hamon ou Jean-Luc Mélenchon le rattrapent, et son discours sur la nécessité pour la gauche de se ranger derrière lui si elle veut être présente au second tour s’effondre. « Macron, il est comme les requins, il doit nager sans cesse s’il ne veut pas couler », s’amuse un élu hollandais. Dimanche 29 janvier, l’ex-ministre a reçu le renfort de Pierre Bergé (actionnaire du Monde ) qui lui a apporté son « soutien sans la moindre restriction ». « Ceux qui disent qu’il n’a pas de programme sont des imbéciles. Le programme est clair et évident », a insisté l’homme d’affaires dans une déclaration à l’AFP.

La présentation du programme d’Emmanuel Macron, prévue fin février, sera à cette aune déterminante. Jusqu’ici, il s’est contenté d’annoncer quelques mesures, un jour sur l’éducation, un autre sur la santé ou la culture, sans véritablement les chiffrer ni donner de cadrage budgétaire global. Un flou qui donne un angle d’attaque à ses adversaires. « Emmanuel est en train d’arbitrer les propositions de son contrat avec la nation, rassure Benjamin Griveaux, porte-parole d’En marche ! L’ensemble sera axé autour de dix réformes prioritaires que nos candidats aux législatives devront s’engager par écrit à voter. Ce sera notre arme anti-frondeurs ! » Et, espère son entourage, un passeport pour l’Elysée.

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.