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Près de 2 millions de Britanniques ne veulent pas que Trump rencontre la reine

Suite au décret anti-immigration mis en place par le président américain, de nombreux Britanniques souhaitent faire annuler la visite de Trump dans le pays.

Le gouvernement britannique refuse d'annuler la visite officielle du président américain Donald Trump (prévue pour cette année), alors que plus de 1,68 million de personnes ont signé une pétition pour demander que l'invitation soit retirée. Au cours du week-end dernier, et alors que l'impact du décret anti-immigration se fait ressentir, des personnalités politiques britanniques ont également interpellé Theresa May pour lui demander d'annuler la venue du président américain.

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1,68 million de signatures

La pétition en question a recueilli plus de 1,68 millions de signatures en deux jours. Mais Downing Street a déclaré qu'il ne remettra pas en cause l'invitation car elle reste « substantiellement dans l'intérêt national ».

Selon une source au sein du gouvernement qui a parlé à la BBC, l'annulation de ce voyage serait « un geste populiste » et réduirait à néant tout ce que May a réussi à faire pendant sa rencontre avec Trump, ce vendredi dernier.

Outre-Manche, le parlement britannique doit analyser et éventuellement débattre de toute pétition à destination du gouvernement qui recueille plus de 100 000 signatures. La Chambre des communes devrait décider aujourd'hui si un débat aura lieu. Après avoir déclaré sur Twitter que le décret américain « sème la discorde », le chef de la diplomatie britannique Boris Johnson a prononcé un discours devant le parlement et a dit que Downing Street n'est pas d'accord avec cette politique « hautement controversée » et que les citoyens britanniques ne seraient pas affectés par le décret.

La pétition ne demande pas d'interdire la visite de Trump au Royaume-Uni mais plutôt de l'empêcher de le faire de manière officielle — en l'empêchant d'avoir un entretien avec la reine. Pour motiver sa demande, la pétition cite notamment la « misogynie et la vulgarité » de Trump. À cause de son comportement, il ne devrait pas recevoir un tel privilège.

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Ne le laissez pas entrer

Cette visite officielle a créé une vague de critiques dans tout l'univers politique. Le leader de l'opposition, à la tête du parti Travailliste, Jeremy Corbyn a demandé à Theresa May d'annuler le voyage, en accusant Trump d'abuser de « nos valeurs communes avec son honteux bannissement des musulmans. »

Le leader des libéraux-démocrates, Tim Farron, va dans le même sens : « [Theresa May] devrait défendre le peuple britannique et les intérêts britanniques, et non pas aller là-bas et lui chatouiller le ventre. » Selon la co-leader du parti vert Caroline Lucas, la faible réponse de May « nous fait honte à tous », et ce décret est une « attaque envers les musulmans de partout dans le monde. »

Over 1 million people have signed. — Jeremy Corbyn MP (@jeremycorbyn)January 30, 2017

« Plus d'un million de personnes ont signé. Theresa May, nous n'allons pas abandonner, annulez la visite officielle et condamnez le bannissement des musulmans »

Une demi-réponse

L'étau s'est resserré autour de Theresa May pour qu'elle condamne le décret, qui a été signé quelques heures après la fin de sa rencontre avec Donald Trump vendredi dernier. Lors d'une conférence de presse tenue en Turquie samedi dernier, May a d'abord refusé de le faire, puis a publié un communiqué dimanche matin. Selon celui-ci, si Downing Street « n'est pas d'accord » avec le décret, il s'agit d' « une affaire propre au gouvernement des États-Unis. »

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Cette demi-réponse de Theresa May sur le décret controversé n'a pas empêché une partie de son propre parti de critiquer la mesure.

Selon la parlementaire conservatrice Sarah Wollaston, Westminister ne devrait pas « aduler » Trump, qu'elle a qualifié d'etre « un sacré numéro dégoûtant ». Nadhim Zahawi, parlementaire conservateur né en Irak, a révélé que lui et son épouse ne pourraient pas rendre visite à leurs enfants, des étudiants dans une université américaine, à cause de la mesure. Selon David Gauke, le secrétaire en chef du Trésor britannique, le décret ne va en rien entraver la montée du groupe État islamique. Selon lui, la mesure va plutôt aider le groupe.

« Un succès massif »

Le décret est l'objet d'une vague de critiques. Des cours de justice annulent des parties du décret, la Maison blanche a déjà partiellement reculé sur certaines mesures et une vague d'intenses manifestations a gagné de nombreux aéroports américains. Malgré tout, l'entourage de Trump a qualifié ce décret présidentiel d'un « énorme succès ».

Our country needs strong borders and extreme vetting, NOW. Look what is happening all over Europe and, indeed, the world - a horrible mess!

— Donald J. Trump (@realDonaldTrump)January 29, 2017

« Notre pays a besoin de frontières solides et des vétos extrêmes. MAINTENANT. Regardez ce qui se passe partout en Europe et dans le monde — un horrible bordel ! »

Une vague de manifestations

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Des dizaines de milliers de personnes ont gagné les rues du Royaume-Uni ce mardi contre le décret américain et contre la future visite officielle de Trump, selon Al Jazeera. À Londres, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté devant le siège du gouvernement britannique, à Downing Street, aux cris de « Shame on May » (Honte sur May). Selon la BBC, des manifestations ont également eu lieu à Glasgow, Edimbourg, Cardiff, Newcastle, Sheffield, Oxford, Cambridge, Brighton, Gloucester, Leeds, York, Liverpool, Leicester et dans de nombreuses autres villes.

.— Ed Miliband (@Ed_Miliband)January 29, 2017

« Theresa May, vous êtes Premier ministre. Parlez au téléphone avec le Président et dites-lui que le décret anti-immigration ne peut pas demeurer. Et faites-le aujourd'hui. »


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