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L'Autriche, base arrière des proches de Ianoukovitch

De nombreux dignitaires du régime Ianoukovitch ont profité des largesses de Vienne, notamment sur le secret bancaire. L'Autriche a finalement décidé de surveiller les mouvements de comptes bancaires suspects.

Par  (Vienne, correspondante)

Publié le 24 février 2014 à 12h07, modifié le 24 février 2014 à 12h09

Temps de Lecture 2 min.

L'ancien premier ministre ukrainien, Mykola Azarov, en novembre 2013 à Kiev.

Mieux vaut tard que jamais : la brutalité de la répression à Kiev a enfin incité Vienne, accusée de fermer les yeux sur les affaires opaques des oligarques ukrainiens en Autriche, à renforcer la surveillance des comptes bancaires suspects.

Dans un entretien accordé au magazine Profil du 23 février – qui signale que, la semaine dernière, plusieurs jets privés en provenance d'Ukraine ont atterri à Vienne –, le ministre autrichien des affaires étrangères, Sebastian Kurz, confirme qu'il y a bien, en Autriche, « des capitaux ukrainiens ». Mais il prend soin d'ajouter que ce phénomène concerne aussi « beaucoup d'autres pays européens ».

En attendant qu'une éventuelle liste des personnes tombant sous le coup de sanctions soit établie à Bruxelles, les banques autrichiennes sont tenues, rappelle M. Kurz, de signaler immédiatement tout mouvement suspect à l'Autorité de surveillance des marchés financiers, qui peut bloquer des comptes.

Début février, des opposants ukrainiens ont manifesté, à Vienne, devant le siège de la banque Unicredit Bank Austria, soupçonnée de complaisance envers les proches de l'ancien président Viktor Ianoukovitch. Au même moment, l'ancien premier ministre ukrainien, Mykola Asarov, qui venait de démissionner de son poste, a fait un bref séjour dans la capitale autrichienne, où réside souvent son fils Alexei.

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DESTINATION PRIVILÉGIÉE

Les oligarques ukrainiens ont trouvé, en Autriche, une terre accueillante, grâce au secret bancaire, que la précédente ministre des finances, Maria Fekter, membre, comme son successeur Michael Spindelegger, du parti démocrate-chrétien ÖVP, a défendu avec acharnement contre ses alliés de l'Union européenne. La certitude de pouvoir compter sur la discrétion des institutions financières, a ainsi fait de Vienne une destination privilégiée pour les riches originaires de l'ex-Union soviétique : depuis dix ans, on a vu se multiplier palaces et boutiques de luxe, où vendeuses et personnels parlent russe.

Le 21 janvier, l'antenne ukrainienne de l'ONG PEPWatch a adressé une lettre à l'Autorité autrichienne de surveillance des marchés financiers, la FMA, pour lui demander une enquête sur des opérations de blanchiment menées, selon elle, au profit de M. Ianoukovitch et de ses proches.

SOCIÉTÉS ÉCRANS

Déjà, en 2012, l'opposition et des organisations civiles ukrainiennes avaient écrit au parquet de Vienne et à Europol, l'organisme d'entraide policière à La Haye, en exposant leurs griefs contre deux riches Ukrainiens impliqués dans la politique du gouvernement : Andrei Kljujev, récemment président du Conseil national de sécurité (et, à ce titre, considéré comme responsable des opérations contre les opposants); ainsi que son frère Sergueï, député du Parti des régions de M. Ianoukovitch.

Tous deux ont fondé, à Vienne, la société Activ Solar, qui a bénéficié de subventions publiques et d'avantages fiscaux. Depuis 2008, c'est le gendre de Sergueï qui est propriétaire de cette entreprise, devenue le principal fournisseur d'énergie solaire en Ukraine. Les ramifications des intérêts des deux frères se perdent souvent dans un maquis de sociétés écrans réparties au Liechtenstein, en Autriche et en Grande-Bretagne On retrouve cependant leur trace dans la fameuse datcha privée de Viktor Ianoukovitch, près de Kiev, où la population a pu constater, le week-end dernier, le luxe dans lequel vivait le président : le terrain a en effet été loué à l'Etat par la firme Tantalit, propriété de Sergueï Kjlujev, qui possède aussi, avec son frère, la société Slav, basée à Vienne.

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