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En 40 ans, le Centre Pompidou a démocratisé l'art contemporain

+ VIDEO Inauguré le 31 janvier 1977, Beaubourg a vu défiler depuis plus de 102 millions de visiteurs. Remplissant l'objectif fixé  par le président Pompidou de créer de nouvelles conditions d’accès à l’art.

Par Elsa Dicharry, Martine Robert

Publié le 31 janv. 2017 à 12:21

Le 31 janvier 1977, le Centre Pompidou était officiellement inauguré au cœur de Paris – en l’absence de Georges Pompidou, qui fut l’un des initiateurs du projet, mort en 1974 avant d’avoir vu s’achever les travaux. A l’époque, l’ouverture de l’établissement fit grand bruit. Du fait de son architecture hors norme, d’aucuns qualifiant le bâtiment imaginé par Renzo Piano, Gianfranco Franchini et Richard Rogers de « monstre affreux » ou de « super-raffinerie ». Du fait aussi de ses coûts de fonctionnement faramineux, évalués à l’époque à 130 millions de francs par an.

Quarante ans plus tard, ces polémiques sont loin. Et l’objectif de l’ancien président de la République, qui voulait « créer de nouvelles conditions d’accès à l’art », a été totalement atteint, estime Serge Lavisgnes, . En témoigne l’engouement du public, alors que certains craignaient que le Centre Pompidou ne reste réservé à une élite : depuis son ouverture, il a attiré plus de 102 millions de visiteurs. Et en 2016, il a devancé pour la première fois le musée d’Orsay, devenant le deuxième musée le plus visité de France après le Louvre.

VIDEO Centre Pompidou : 40 ans et des records plein les tuyaux

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« Le Centre Pompidou a inspiré tous les musées et pas seulement ceux dédiés à l’art contemporain, il a été la matrice des nouvelles formes de présentation de l’art, le moteur puissant d’une acculturation du pays. Il a fait sauter les cloisons entre grande et petite culture, notamment grâce à la pluridisciplinarité : voir un DJ dans un musée, c’était inconcevable avant ! Cette réussite dépasse largement la sphère de l’établissement », se félicite Serge Lavisgnes.

L'une des collections les plus importantes au monde

Autre motif de satisfaction, la collection du musée. « En 1977, le Centre Pompidou a hérité de la collection du musée d’art moderne du Palais de Tokyo, d’une richesse relative. Aujourd’hui, l’établissement compte 120.000 œuvres et s’enrichit encore, malgré un budget d’acquisition modeste, grâce aux donations d’artistes, de collectionneurs, de galeristes : c’est la deuxième plus importante collection au monde derrière celle du Moma de New York », souligne-t-il. Récemment, Beaubourg a encore bénéficié d'une exceptionnelle donation de 350 œuvres d'art russe.

Autre cadeau en perspective pour ce quarantième anniversaire : une enveloppe de 100 à 150 millions d'euros allouée par l'Etat pour la rénovation du musée, selon certains médias. D'après la direction de l'établissement, toutefois, le montant de l'enveloppe n'aurait pas encore été fixé.

Il y a quarante ans dans « Les Echos »

Le 31 janvier 1977, « Les Echos » consacraient une série d’articles à l’inauguration du Centre Pompidou. « Au “physique“, tout a été dit sur Beaubourg, écrivait notamment notre journaliste. Super-raffinerie de pétrole ou plate-forme off-shore, il semble que malheureusement, une quasi-unanimité se fasse : “Ce n’est pas beau !”. Mais est-ce bien le problème d’un musée, ou plutôt d’un centre culturel regroupant autant de possibilités ? Son problème, c’est plutôt de se faire connaître et d’attirer le plus de monde possible. Beaubourg méritera certainement son titre de “supermarché de la culture”. Mais sera-t-il à ce titre un “magasin populaire” ? Ou restera-t-il réservé à une élite ? On peut se le demander avec inquiétude (....) ».

Le Centre Pompidou s’est aussi étendu en province, avec l’ouverture, en 2010, du Centre Pompidou Metz, à la fréquentation certes irrégulière et en baisse constante depuis son ouverture, mais qui demeure très supérieure aux attentes (un peu plus de 300.000 visiteurs en 2016). Le musée reste « une locomotive pour Metz et sa région », estime Serge Lavisgnes. Beaubourg, désormais, cherche à développer ses recettes à l’international avec, après l’antenne provisoire du musée ouverte à Malaga, en Espagne, en 2015, « un projet très avancé à Shanghai pour 2018 et à Bruxelles pour 2019 ». L’établissement entend valoriser à l’étranger son ingénierie culturelle.

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