Depuis plus d'une semaine, les coups pleuvent. Et pas seulement sur le clan Fillon. À l'origine des révélations sur le "Penelope gate", le Canard Enchaîné, a dû essuyer une salve d'attaques venant, naturellement des soutiens politiques du candidat mais aussi de la part de certains médias.
Thèse du complot et "instrumentalisation de la gauche"... Les arguments de la défense du candidat, qui a affirmé avoir été "victime d'un coup d'État institutionnel", ont été largement relayés ces derniers jours et cela a fini par agacer le palmipède. Dans un billet, intitulé avec humour "Comme par hasard", paru dans l'édition de mercredi 1er février, le rédacteur en chef du journal satirique Louis-Marie Horeau regrette ces soupçons encouragés par certains de ses confrères.
"De toute manière, il ne peut s'agir que d'"un coup", d'"une opération" bien "orchestrée", écrit-il en reprenant ironiquement l'argumentaire de ses détracteurs. "Refrain connu, il n'est pas interdit d'en rigoler, reprend-t-il plus loin. Un peu moins, tout de même, quand ce sont des journalistes qui reprennent en choeur et sans états d'âme ces analyses de comptoir", blâme le journaliste.
Dernier exemple en date, alors qu'elle reçoit mardi 31 janvier Louis-Marie Horeau dans son émission sur BFM TV, Ruth Elkrief demande au rédacteur en chef s'il a "l'intention de feuilletonner longtemps ce poison lent qui influe sur l'élection?". Des attaques en règle que les journalistes dénoncent.
Sur France Inter, Christophe Nobili, co-auteur de l’enquête qui risque de coûter sa candidature à François Fillon, enfonce le clou. Le journaliste défend l'intégrité de son travail becs et ongles en renvoyant la balle au candidat : "Le seul qui a instrumentalisé cette enquête, c'est François Fillon lui-même. Parce que dans sa déclaration de revenus il y a un flou, ce n'est pas carré. Et parce que dans ses déclarations à TF1, il y a trois mensonges", argumente l'enquêteur.
"On est abreuvé de mails de théories conspirationnistes, on nous dit 'ça tombe maintenant, vous l'aviez déjà sous le coude, vous êtes en train de torpiller une candidature'...", rejoue Christophe Nobili. "Quand on a une information, on la sort. Ces analyses de comptoir sont reprises par des confrères, c'est désespérant", regrette-t-il.
Concernant l'origine des sources permettant ces révélations, le journaliste de fait pas de mystère : si les documents n'ont pas été publiés, c'est avant tout pour protéger les gens les ayant fournis. Le "fantasme" sur les sources "est alimenté par des responsables politiques et par des confrères, si prompts à dénoncer le complotisme en période d'attentat, et là la première chose qu'on fait quand une enquête sort, c'est de crier au complot". "On a eu beaucoup de documents. Il faut aussi brouiller les pistes... (...). Certains documents, si vous les publiez, vous pouvez donner une indication sur la provenance", a-t-il justifié.
Il n'empêche. Depuis le début du "feuilleton" Fillon, le Canard Enchaîné a vu ses ventes en kiosque bondir. Concernant l'édition du 1er février, le journal avait fourni 391.000 exemplaires aux marchands de journaux de France, soit presque 100.000 de plus que ses ventes moyennes en kiosque en 2015. Des chiffres rondelets auxquels s'ajoutent les 74.000 livrés aux abonnés. De nombreux lecteurs se sont lancés à la recherche de kiosques distribuant encore le journal, qui était en rupture de stock à la mi-journée. Un joli coup à l'heure du tout numérique.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.