Affaire Penelope Fillon : comment les parlementaires contournent la loi

L'épouse du candidat assure avoir "toujours aidé" son mari pendant "ses campagnes électorales". Problème : les collaborateurs parlementaires en ont l'interdiction.

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Les collaborateurs parlementaires ont normalement interdiction de faire la campagne de leur employeur ou de leur parti politique.
Les collaborateurs parlementaires ont normalement interdiction de faire la campagne de leur employeur ou de leur parti politique. © Thomas SAMSON / Jean-François MONIER (AFP)

Temps de lecture : 2 min

- « Vous êtes-vous impliquée dans ses campagnes ou sa carrière politique ? » demande la journaliste.

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- « Oui, je l'ai fait, enfin en plus des enfants, répond Penelope Fillon. Je l'ai toujours accompagné dans ses campagnes électorales, les meetings, pour l'aider... Je faisais ce genre de choses, glisser des prospectus sous les portes. J'aime bien me mettre au fond de la salle et écouter les commentaires que les gens font sur ce qu'il dit. C'est quelque chose que je faisais quand il était maire de Sablé. J'allais dans les associations de personnes âgées. Des choses comme ça. Mais rien de plus, rien. »

Pourquoi ces propos sont embarrassants

Dans une interview réalisée par le Sunday Telegraph en 2007 et exhumée jeudi soir sur France 2 par l'émission Envoyé spécial, Penelope Fillon affirme avoir « toujours » participé aux campagnes électorales de son mari, mais nie avoir été « son assistante ou quoi que ce soit du genre ». Or, selon des contrats de travail retrouvés par Le Canard enchaîné, l'épouse du candidat a bien été rémunérée en tant que collaboratrice parlementaire. Problème : les assistants parlementaires ont normalement interdiction de prendre part aux campagnes... Cela résulte d'une décision du Conseil d'État du 8 novembre 1999 parfaitement connue dans le microcosme politique.

Voir l'interview Penelope Fillon : « Je n'ai jamais été son assistante ou quoi que ce soit de ce genre »

Ainsi, dans son « guide du candidat » disponible sur son site internet, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) précise que les collaborateurs doivent « travailler uniquement pour le parlementaire dans le cadre de l'exercice de sa mission. Leur participation à une campagne électorale pendant les heures de travail est proscrite ». La seule manière pour des collaborateurs de participer à la campagne est donc de se mettre en congé sans solde ou de militer sur son temps de vacances.

Capture d'écran CNCCFP.


Une pratique très répandue

Or, selon Le Canard enchaîné, Penelope Fillon était déjà l'assistante parlementaire de son mari en 1988. Le fait qu'elle ait avoué avoir « toujours » participé aux campagnes électorales de son mari, et en particulier l'élection municipale de Sablé-sur-Sarthe en mars 1989, pourrait donc poser problème.

Dans la pratique, députés et sénateurs ne respectent absolument pas ce règlement, comme le confient au Point.fr plusieurs assistants parlementaires : « Tout le monde met ça sous silence. » En période d'élection, les collaborateurs sont en effet très souvent dédiés à la campagne électorale d'un candidat, voire du parti politique qu'ils représentent...


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Commentaires (99)

  • Le vosgiena dit

    Vous pourissez cette campagne en voulant nous imposer vos vues avec une complicité certaine. Vous avez eu la même tactique avec Alain Juppé lors de la primaire et vous savez ce qu'il en et devenu, c'est peut-être vos pronostiques et vos article qui en sont pour partie responsables !
    Ne rejouer pas las même chanson pour ce qui de Macron :
    Affaires étrangères : 0
    Armée : 0
    Il confond politique économique avec affairiste : 0
    Service national d'un : c'est delirant 0
    ... ET VOUS VOULEZ EN FAIRE UN chef d4etat ?

  • titomi

    Je comprend que les parlementaires, comme beaucoup de gens, contournent la loi quand elle est idiote. Le problème est que se sont eux qui la votent !

  • animats

    Au lieu de ressasser des informations que nous connaissons depuis des semaines, faites-vous donc la dent sur d'autres parlementaires, puisque vous voulez à tout prix nous détourner des réformes qui attendent le nouveau président !