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Les Etats-Unis imposent de nouvelles sanctions à l'Iran

Ces sanctions visent le programme balistique de l'Iran et non l'essai militaire effectué le 29 janvier, qui avait provoqué la colère de Washington. En guise de riposte, l'Iran a mené ce samedi des exercices militaires incluant des missiles.

Par Les Echos

Publié le 2 févr. 2017 à 17:46

La période d’apaisement n’aura pas duré très longtemps... A peine un an et demi après un réchauffement des relations entre les Etats-Unis et l’Iran, les tensions reviennent au galop. L'administration Trump a imposé ce vendredi de nouvelles sanctions contre l'Iran pour son programme balistique. Ces nouvelles sanctions, qui ne concernent pas le programme nucléaire de Téhéran, visent 25 personnes et entités soupçonnées d'avoir apporté un soutien logistique aux missiles balistiques iraniens, détaille le département du Trésor dans un communiqué. Ces sanctions visent notamment un réseau de soutien basé en Chine. Les personnes et entités ciblées voient leurs éventuels avoirs aux Etats-Unis gelés et ne peuvent plus faire de transaction avec des structures américaines.

"Le soutien continu de l'Iran au terrorisme et le développement de son programme de missiles balistiques fait peser une menace sur la région, sur nos partenaires dans le monde et sur les Etats-Unis", a affirmé John Smith, directeur par intérim de l'unité en charge des sanctions financières (Ofac). "L'Iran joue avec le feu. Ils ne se rendent pas compte de combien le président Obama était +gentil+ avec eux. Pas moi!", a tweeté ce vendredi matin le nouveau président américain.

Essai de missile

Ce nouvel arsenal est dévoilé alors que les Etats-Unis viennent de mettre en garde l'Iran pour avoir procédé dimanche à un test de missile. Mercredi, Michael Flynn, conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump et ancien chef du renseignement militaire américain, avait accusé l'Iran d'avoir un « comportement déstabilisateur » au Moyen-Orient et une attitude de « provocation ».

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Accusation à laquelle avait réagi, dès le lendemain, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Ghasemi. « Les remarques faites par le conseiller à la Sécurité nationale du président américain Donald Trump sont sans fondement, répétitives et provocatrices », avait-il déclaré.

Pas de remise en cause des accords internationaux

Pourtant, le ministre iranien de la Défense, le général Hossein Dehghan, a bel et bien confirmé qu’un « test » de missile avait été effectué, mais en assurant qu’il n’était en contradiction ni avec l’accord nucléaire de juillet 2015, ni avec la résolution 2231 de l’ONU qui l’a entérinée.

Signé le 14 juillet 2015, l’Iran et six grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne), l’accord encadrait les activités nucléaires de l’Iran en échange d’un assouplissement des sanctions à l’encontre de la République islamique. Adoptée six jours plus tard, la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’Onu notait, pour sa part, que « l’Iran est tenu de ne mener aucune activité liée aux missiles balistiques conçus pour pouvoir emporter des armes nucléaires ».

L’Iran va mener une « action réciproque »

En réponse aux sanctions américaines, l’Iran a annoncé qu’elle allait mener une action réciproque. « La République islamique d'Iran, en réponse à la nouvelle démarche des Etats-Unis et, comme action réciproque, va imposer des limitations légales à certains individus et entreprises américaines ayant eu un rôle dans la création et le soutien de groupes extrémistes terroristes dans la région », indique un communiqué du ministère.

Samedi, au risque d'envenimer davantage ses relations exécrables avec les Etats-Unis, l'Iran a mené des exercices militaires incluant des missiles. Selon les Gardiens de la révolution, l'armée d'élite iranienne, l'objectif des manoeuvres est de montrer "la totale préparation à confronter les menaces" et "les sanctions humiliantes" contre l'Iran.

Echanges entre les chefs d'Etats

Face à ces critiques, le principal conseiller de l’ayatollah Ali Khameneï, guide suprême de la Révolution islamique, a déclaré pour sa part que l’Iran ne céderait pas aux pressions et a défendu son droit souverain à tester des missiles. Et un tweet de faire le reste…

Fidèle à ses habitudes, le 45ème président des Etats-Unis s’est fendu d’un message sur Twitter assassin, achevant de tendre les relations, déjà mises à mal depuis son accession au pouvoir, le 20 janvier dernier.

Il y a deux jours, pourtant, le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, avait appelé les Etats-Unis à ne pas chercher de « prétexte » pour créer de « nouvelles tensions » entre les deux pays. Mais les intentions de Donald Trump sur l’accord international sur le nucléaire iranien, qui a entraîné la levée d’une grande partie des sanctions internationales frappant Téhéran, ont de quoi inquiéter.

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Un accord contesté

Durant sa campagne, le milliardaire avait en effet promis de « déchirer » cet accord, considéré comme une victoire diplomatique à la fois pour Barack Obama et pour son homologue iranien Hassan Rohani. Si depuis son arrivée, il n’a pas déposé de proposition claire sur le sujet, le nouveau président des Etats-Unis n’en est pas à sa première provocation à l’encontre de Téhéran.

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Le 27 janvier, il avait d’ores et déjà signé le décret interdisant l’entrée sur le territoire national des ressortissants provenant de sept pays majoritairement musulmans (Iran, Iraq, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen) pendant 90 jours. Et le gouvernement iranien de décider d’y appliquer un principe de réciprocité

Source AFP et Reuters.

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