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Joachim Gauck : « L’Allemagne veut une Europe forte »

Le président allemand se dit convaincu que ses concitoyens seront les derniers en Europe à « succomber de nouveau à la tentation de passer à un modèle de société quelque peu autoritaire ».

Propos recueillis par  (Berlin, correspondant)

Publié le 04 février 2017 à 10h16, modifié le 04 février 2017 à 10h16

Temps de Lecture 7 min.

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Joachim Gauck, à Berlin, le 9 octobre 2016.

Président de la République fédérale d’Allemagne depuis 2012, Joachim Gauck, 77 ans, avait annoncé, en juin 2016, qu’il ne briguerait pas un second mandat en raison de son âge. A quelques jours de l’élection de son successeur, prévue le 12 février, ce pasteur luthérien, figure de l’opposition démocratique de l’ex-Allemagne de l’Est, a reçu au château de Bellevue, à Berlin, les quotidiens européens El Pais (Espagne), La Stampa (Italie), Le Monde, NRC Handelsblad (Pays-Bas) et The Guardian (Royaume-Uni).

Vous serez à Maastricht (Pays-Bas), mardi 7 février, pour l’anniversaire des 25 ans de la signature du traité sur l’Union européenne (UE). Le projet européen n’est-il pas menacé de mort ?

Beaucoup le prétendent, certains le souhaitent, mais ils ne sont pas majoritaires. Même si on a assisté, chez nous comme dans d’autres pays européens, à l’éclosion d’un mouvement de repli national, les Allemands restent fidèles au projet européen. Ce qui ne les empêche pas de partager en même temps avec beaucoup d’autres Européens des interrogations critiques sur la nature et l’avenir de l’Union européenne. Mais ces interrogations ne signifient nullement que la sortie de l’UE recueillerait une majorité politique en Allemagne. Heureusement.

A propos des mouvements populistes en Europe, le pape a récemment établi un parallèle avec les années 1930, rappelant qu’à l’époque les Allemands avaient élu Hitler. Partagez-vous ses inquiétudes ?

Dans l’entre-deux-guerres, les populistes, de droite comme de gauche, ont vu grossir leurs rangs du fait d’une situation de détresse sociale extrême. Nous ne sommes pas dans la même situation en Europe à l’heure actuelle. Il y a davantage de démocrates qui défendent la démocratie, et nous bénéficions en règle générale de meilleurs systèmes de sécurité sociale. Aujourd’hui, nos populations craignent aussi que leur manière de vivre et leur identité soient mises à mal par la mondialisation et les flux migratoires. Je crois que cela nous aiderait de demander à ces citoyens : mais de quoi avez-vous peur au juste ?

Pourquoi pensez-vous que ce soit la question déterminante ?

Le populisme propage les peurs. Nous aurons besoin d’un dialogue encore plus serré, et d’encore plus de vraies rencontres avec ceux qui éprouvent ces peurs. La démocratie est le système qui peut relever ce défi. L’homme fort ou la femme à poigne que d’aucuns appellent de leurs vœux ne seront là d’aucune utilité. Je plaide pour une manière de parler qui ne recule pas devant la simplicité ni devant l’expression du sentiment, sans me rapprocher de la langue des populistes. Je ne leur laisserai pas le privilège d’exprimer des données complexes dans un langage intelligible par tous.

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