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Sale temps pour Les Républicains: Nicolas Sarkozy renvoyé en justice

Nicolas Sarkozy a été renvoyé, mardi, devant le Tribunal correctionnel.

A peine François Fillon s'est-il expliqué, lundi, sur le «Penelopegate» qu'une autre figure du parti Les Républicains revient au centre des «affaires». Nicolas Sarkozy a été renvoyé, mardi, devant le Tribunal correctionnel, ainsi que treize autres coaccusés. Il s'agit d'un nouvel épisode du dossier Bygmalion, nom de cette société de communication qui s'était occupée de la campagne présidentielle de l'ancien président français en 2012.

Il est reproché à l'ancien locataire de l'Elysée d'avoir sciemment pulvérisé le plafond des dépenses électorales autorisées. Ce plafond était fixé à 22,5 millions d'euros (24 millions de francs); Nicolas Sarkozy est accusé de l'avoir dépassé de plus de 20 millions (21,3 millions de francs). La société Bygmalion aurait organisé un système de fausses factures et de transferts de dépenses sur le parti de Sarkozy pour masquer ce dépassement.

Le Monde citait mardi plusieurs passages de l'ordonnance de renvoi concernant l'ancien président. Le juge d'instruction signataire de cette ordonnance relève notamment que «Nicolas Sarkozy a incontestablement bénéficié des fraudes révélées par l'enquête qui lui ont permis de disposer, lors de sa campagne de 2012, de moyens bien supérieurs à ce que la loi autorisait». Le magistrat ne croit pas que l'ancien chef de l'Etat ignorât tout de la manière dont se déroulait sa campagne: «L'autorité de Nicolas Sarkozy, son expérience politique (…) rendent peu crédible l'hypothèse d'un candidat déconnecté de sa campagne laissant à ses équipes ou son parti et ses dirigeants agir en dehors de lui et décider de tout à sa place.» Toutefois, le juge admet que l'enquête n'a pas établi que l'ancien président eût ordonné les fraudes, «ni qu'il y avait participé ni même qu'il en avait été informé». C'est pourquoi le magistrat ne retient pas d'autre délit que le «financement illégal de campagne électorale».

Du côté de Nicolas Sarkozy, on proteste bien sûr contre ce renvoi. Surtout, l'avocat de l'ancien président, Me Thierry Herzog, met le doigt sur un élément qui lui permet de contester en appel cette ordonnance. Celle-ci n'est signée que par un seul juge d'instruction, Serge Tournaire. Or l'information pénale a été menée par deux magistrats, l'autre étant Renaud van Ruymbeke. Et celui-ci a refusé de signer le renvoi. Il est de notoriété publique que les deux juges sont en désaccord concernant l'implication de Nicolas Sarkozy dans ce dossier. Me Herzog ne manquera pas de s'engouffrer dans cette brèche devant la Cour d'appel.