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Penelope Fillon a reçu 45 000 euros d’indemnités de licenciement, selon « Le Canard enchaîné »

L’hebdomadaire affirme, dans son édition de mercredi, que l’épouse de François Fillon a touché à deux reprises des indemnités de départ : 16 000 euros en 2002 et 29 000 euros en 2013.

Le Monde avec AFP

Publié le 07 février 2017 à 18h19, modifié le 08 février 2017 à 07h30

Temps de Lecture 3 min.

Penelope Fillon en compagnie de Sylvie Fourmont, la secrétaire personnelle de François Fillon, à Paris en février 2013.

Penelope Fillon a touché au total 45 000 euros d’indemnités de licenciement payées en deux fois par l’Assemblée nationale, selon Le Canard enchaîné à paraître mercredi 8 février.

Selon l’hebdomadaire, l’épouse de François Fillon, candidat des Républicains (LR) à la présidentielle, a perçu en août 2002 « 16 000 euros d’indemnités, soit l’équivalent de cinq mois de salaire ». Ces indemnités portent sur la période 1998-2002, pendant laquelle Mme Fillon a été rémunérée comme assistante parlementaire de son époux, pour 165 686 euros net de salaires, selon François Fillon.

De plus, Mme Fillon aurait touché, à l’été 2002, un double salaire pour son travail d’assistante de son époux – avec qui le contrat a pris fin le 21 août – puis de son suppléant, Marc Joulaud – qui l’a embauchée le 13 juillet.

Par ailleurs, lorsque François Fillon a mis fin, en novembre 2013, au dernier contrat de son épouse à l’Assemblée nationale, celle-ci aurait perçu « 29 000 euros » de « primes » pour dix-sept mois de travail rémunérés 65 839 euros net.

« La législation ne prévoit pas un tel niveau »

Comme tout salarié, les assistants parlementaires ont droit aux indemnités de licenciement. Mais, selon Le Canard enchaîné, « la législation ne prévoit pas un tel niveau (…) pour un collaborateur parlementaire ».

Selon le code du travail, les indemnités minimums sont calculées en fonction du salaire de référence et de l’ancienneté du collaborateur parlementaire. Quand un assistant a entre un et dix ans d’ancienneté, son indemnité correspond à 1/5e de mois de salaire de référence par année d’ancienneté. Autrement dit : pour cinq ans d’ancienneté, un collaborateur parlementaire touche l’équivalent d’un mois de salaire.

En déplacement dans l’Aube, mardi après-midi, interpellé par quelques manifestants qui ont fait référence à ces indemnités, François Fillon a contesté les chiffres donnés par Le Canard enchaîné : « Faites votre métier vous-mêmes au lieu de laisser les calomnies se répandre », a déclaré le candidat de LR en marge d’une visite de la médiathèque à Troyes, alors que des dizaines de journalistes le pressaient de répondre aux nouvelles révélations du Canard.

Dans un communiqué, François Fillon précise ses arguments et explique que les indemnités mentionnées par l’hebdomadaire figuraient déjà dans sa déclaration de patrimoine mise en ligne lundi soir :

« Elles ont bien été prises en compte dans le calcul de son salaire moyen sur une période de quinze ans, soit 185 mois, qui s’élève bien à 3 677 euros net mensuels.

Par ailleurs, la somme reçue par Mme Penelope Fillon en novembre 2013 n’est pas de 29 000 euros, comme le prétend le Canard, mais de 7 754,02 euros, comprenant les congés payés.

Il confond certainement avec une somme de 29 565,43 euros qui correspond au total du bulletin de paye du mois d’août 2007 au terme de cinq ans de collaboration avec Marc Joulaud.

Quant à la somme de 16 000 euros dont le Canard Enchaîné prétend qu’elle l’aurait reçue en août 2002, elle lui a en fait été payée en juin 2002, à l’issue de 51 mois de collaboration en tant que ma collaboratrice parlementaire et s’élève exactement à 16 616,93 euros.

« Un petit livre rouge »

Contactés par Le Monde, les représentants des assistants parlementaires de gauche comme de droite précisent que le recours à des indemnités de licenciement est légal sur le papier, mais attendent d’avoir plus de précisions pour se prononcer sur le montant des indemnités.

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« Qu’un collaborateur parlementaire puisse toucher des indemnités de licenciement, ça me paraît logique, déclare Marianne Darmon, coprésidente du Cercle des collaborateurs et attachés parlementaires de l’Assemblée nationale, assistante du socialiste Christophe Borgel, député de Haute-Garonne. Comme pour tout salarié de droit privé dans ce pays, il y a un petit livre rouge qui s’appelle le code du travail. »

Nicolas Thibault, lui, a déjà pris publiquement la défense de Penelope Fillon. Assistant parlementaire de Marianne Dubois, députée (LR) du Loiret, le président de l’Association des collaborateurs parlementaires estime que « si ça a été versé par l’Assemblée, de façon légale, nous sommes dans une conformité totale. On est licencié lorsque le député n’est pas réélu. Les contrats de travail tombent. »

Marie Fillon, alors assistante parlementaire, suivait en même temps un stage d’avocate

Outre les nouvelles révélations concernant l’épouse de François Fillon, Le Canard enchaîné rapporte, dans l’édition à paraître mercredi 8 février, que la fille du candidat de la droite à la présidentielle, Marie, suivait un stage d’avocate alors qu’elle était employée dans le même temps par son père en tant qu’assistante parlementaire.

Selon l’hebdomadaire, Marie Fillon est entrée à l’école de formation du barreau (EFB) en janvier 2006 et a commencé « en parallèle un stage d’avocate payé 11 035 euros brut par an ». Mais depuis le 1er octobre 2005, la jeune femme qui avait alors 23 ans, était également embauchée comme assistante parlementaire de son père à temps plein. « On ne voit pas comment elle a pu cumuler le tout », ironisent d’anciens camarades de l’EFB de Marie Fillon dans Le Canard enchaîné.

Le Monde avec AFP

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