L'humoriste Nicolas Canteloup a regretté son intervention "pas drôle et vulgaire", ce mercredi sur Europe 1.

L'humoriste Nicolas Canteloup a regretté son intervention "pas drôle et vulgaire", ce mercredi sur Europe 1.

L'Express

"On est consternés. Même si c'est sous couvert de l'humour, insinuer que les homosexuels sont à la recherche constante d'être violés, c'est inadmissible!", a réagi auprès de L'Express Mehdi Aïfa, le président de l'association de lutte contre l'homophobie, l'Amicale des jeunes du refuge.

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Peu avant 9h mercredi, lors de sa chronique quotidienne sur Europe 1, Nicolas Canteloup s'est prêté à ce qu'il a appelé lui-même "un très gros déparage", concernant l'affaire Théo, ce jeune homme grièvement blessé lors d'une interpellation, jeudi à Aulnay-sous-Bois. "Amis gays, ce n'est pas la peine non plus de chercher un deux-pièces sur Aulnay centre, la police ne recommencera plus. C'était un accident, pas une pratique courante sur Aulnay-sous-bois", a notamment clamé Nicolas Canteloup, en endossant pour les besoins de sa chronique le costume de François Hollande.

"On s'attaque toujours aux minorités"

La Société des rédacteurs de la radio a immédiatement fait part de "son indignation" et ce mercredi matin, de nombreux internautes ont utilisé le mot-clé #StopHomophobie pour dénoncer l'intervention de l'humoriste sur Twitter.

L'association AJL LGBT (Association des journalistes lesbiennes, gays, bi-e-s et trans) a diffusé sur Twitter un questionnaire de signalement de programme au CSA. Joint par L'Express mercredi, le Conseil supérieur de l'Audiovisuel affirmait qu'avant 10h30, il avait déjà reçu 22 plaintes contre les propos de Nicolas Canteloup. Selon un nouveau décompte effectué ce jeudi, 320 signalements ont été envoyés.

Mehdi Aïfa, de l'Amicale des jeunes du refuge, critique de son côté de "l'humour malsain" et "des propos inquiétants", prononcés par "quelqu'un qui a une parole publique". "On peut rire de tout, sauf de ce genre de choses, surtout avec ce qui est arrivé au jeune Théo", estime-t-il, en regrettant que l'on "s'attaque toujours aux minorités".

"Une homophobie ordinaire" renforcée

"Si on enlevait le terme 'gay' dans sa phrase et qu'on le remplaçait par 'femme' ou n'importe quel autre mot, ce ne serait toujours pas drôle!", constate aussi le militant. Son association ne souhaite pas porter plainte pour le moment, mais elle va dénoncer les propos de Nicolas Canteloup auprès du CSA. "C'est de leur ressort", estime Mehdi Aïfa, qui précise que c'est la première fois que son collectif effectue une telle démarche.

"Faut-il porter plainte ou saisir le CSA? Nous nous posons encore la question d'une action", indique à L'Express Virginie Combe, la porte-parole de l'association SOS Homophobie. Elle fustige des propos de Nicolas Canteloup qui "renforcent une homophobie ordinaire." Cette intervention "libère la parole homophobe" et a "malheureusement une portée importante sur les gens qui vont l'entendre", regrette la militante.

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