Le centre de déradicalisation de Pontourny est désormais vide

Ouvert depuis septembre, le centre de Pontourny peinait à recruter des volontaires, l’un des pensionnaires avait même été arrêté mi-janvier dans le Bas-Rhin pendant une permission, soupçonné d’avoir voulu se rendre en Syrie.
Ouvert depuis septembre, le centre de Pontourny peinait à recruter des volontaires, l’un des pensionnaires avait même été arrêté mi-janvier dans le Bas-Rhin pendant une permission, soupçonné d’avoir voulu se rendre en Syrie. © AFP
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Salomé Legrand et O.G , modifié à
Rejeté par une partie de la population locale, le centre de déradicalisation de Pontourny peinait à recruter des volontaires. Selon nos informations, le tout dernier pensionnaire a quitté le centre mercredi.
INFO EUROPE 1

Plus aucun pensionnaire... Selon une information Europe 1, le centre de déradicalisation de Pontourny en Indre-et-Loire est désormais vide. Ouvert depuis septembre, ce centre peinait à recruter des volontaires, l’un des pensionnaires avait même été arrêté mi-janvier dans le Bas-Rhin pendant une permission, soupçonné d’avoir voulu se rendre en Syrie.

Le dernier pensionnaire est resté deux mois. Le tout dernier pensionnaire a quitté le centre mercredi, deux mois après son entrée, en décembre. Il en a été exclu parce qu’il ne correspondait plus aux critères. Et pour cause : ce tout jeune majeur originaire de l’Ouest de la France a été condamné mercredi pour violences et apologie du terrorisme, à quatre mois de prison avec sursis et des travaux d’intérêt général. Les faits datent d’il y a trois ans, alors qu'il était mineur mais le centre ne pouvait plus le garder. 

Un rejet de la France amplifié. Selon nos informations, son passage de quelques semaines a eu l’effet inverse de celui recherché. L’encadrement avait noté qu’il vivait le programme comme du prosélytisme anti-islam et qu’il semblait se radicaliser d’avantage. Son rejet de la France tendait à s’amplifier. Alors, il ne peut plus rester dans le centre mais il ne peut pas non plus rentrer chez lui car les violences pour lesquelles il vient d’être condamné concernent les membres de sa famille.

Il va donc passer quelques jours à l’hôtel, toujours suivi par les services de l’État qui vont chercher une solution, une structure d’accueil. Malgré cet échec, le ministère de l’Intérieur ne remet pas en cause l’existence de centre, les profils accueillis pourraient même varier. Fin janvier pourtant, Bruno Le Roux excluait la fermeture de ce centre, indiquant qu'il fallait "encore continuer à travailler"