Vendredi, Fanny est sur Facebook quand elle aperçoit une pub pour des t-shirts à messages dans son fil. Jusque-là, rien d’anormal. Sauf qu’en y regardant de plus près, elle hallucine. « Trop jolie pour étudier » ou « Trop jolie pour travailler » sont inscrits sur ces sweats et t-shirts de la marque Store de Paris. La jeune femme parisienne, qui travaille dans « un univers majoritairement et historiquement masculin » décide d’agir, à son échelle. Première étape : elle interpelle la marque via Messenger. Son interlocuteur lui répond que « la mauvaise publicité n'existe pas », qu’elle « manque d'objectivité », « qu’il s’agit d’un long débat stérile » ou encore qu’il « faut prendre cela avec humour ». Ah l’humour, ah le second degré, qu’on nous ressort à chaque fois qu’on signale une blague, un comportement ou un message sexiste ! « C'est souvent difficile d'avoir une légitimité, d'exprimer mes idées quand la blague grasse est commune et la misogynie latente », nous écrit Fanny mercredi. « Alors, quand je me rends compte que des marques banalisent le sexisme, je n'en peux plus : les larmes montent (…). Comment peut-on accepter cela ? S'il vous plait, dites à vos lectrices que ce n'est pas acceptable, qu'on vaut mieux que cela. Que nous sommes fortes, compétentes, intelligentes, aimantes, éduquées, bienveillantes, solides, informées, directes, courageuses, vaillantes... » Un message que nous souhaitons publier aujourd’hui pour saluer l’engagement de Fanny. Et de ses ami(e)s. 

La mobilisation sur Facebook

 
Car, pendant ce temps, Fanny a décidé d’alerter ses proches, dont Clémence qui sans traîner interpelle également la marque sur Facebook.
 

« Je trouve vos tee shirts "trop jolie pour étudier" et "trop jolie pour travailler" absolument misogynes et révoltants. Vous devriez avoir honte. […] Je suis jolie, ce qui ne m’empêche pas d’avoir deux masters et de parler 4 langues », écrit-elle à Store de Paris. Qui lui répond - accrochez-vous - : « respirez profondément ça va passer », suivi d’un smiley. En vrai, ça ne les fait pas vraiment rire Fanny et Clémence. Et nous non plus. Traquer le sexisme sans relâche, c’est ainsi qu’on fera bouger les choses. Ensemble.