Keolis remporte l'exploitation du tramway de Manchester
Par Lionel Steinmann
Voilà un succès qui va faire du bien au moral des équipes de Keolis outre-Manche. Le groupe de transport public a confirmé mercredi que Keolis Amey, coentreprise britannique dont il détient 60 % des parts, a gagné l'appel d'offres pour l'exploitation et la maintenance du tramway de la ville de Manchester. Ce réseau, le plus grand du Royaume-Uni, compte 7 lignes et 96 kilomètres de voies, ainsi qu'une flotte de 120 tramways. Il transporte 37 millions de passagers par an.
Le contrat débutera en juillet prochain sur une durée maximale de dix ans, pour un montant qui n'a pas été dévoilé. Keolis l'a emporté sur trois autres candidats, dont les deux autres poids lourds tricolores du secteur, Transdev et la RATP, qui était l'exploitant sortant.
Dans un contexte tendu
Avec cette victoire, dont l'éventualité avait fuité il y a quelques semaines (« Les Echos » du 21 novembre), la filiale à 70 % de la SNCF accroît encore un peu plus son activité en Grande-Bretagne. Le groupe y opère désormais (via des filiales où il n'est pas toujours majoritaire) sur trois réseaux ferroviaires, un métro automatique et deux réseaux de tramways. Il revendique 540 millions de voyageurs annuels.
Surtout, l'implantation à Manchester survient dans un contexte où le groupe est sous pression à Londres. Keolis détient en effet 35 % de la société qui exploite les trains de banlieue desservant le sud de l'agglomération. Celle-ci doit faire face à un conflit au long cours avec les conducteurs. La compagnie veut en effet supprimer les postes des employés chargés de contrôler la fermeture et l'ouverture des portes. Une réforme demandée par le ministère des Transports, mais que les syndicats combattent avec des mouvements de grève très suivis. Les usagers sont excédés et les exploitants sont sous le feu des critiques de la presse et d'une partie de la classe politique.
Ce climat tendu n'a finalement pas pesé dans la décision prise par les élus de Manchester.
Lionel Steinmann