Jusqu'où François Fillon peut-il descendre? Depuis qu'il s'est imposé comme candidat des Républicains à l'issue de la primaire à droite, le député de Paris n'a pas su garder la main. Dès le mois de décembre, son effacement après trois années de campagne intense a entamé sa cote de popularité. Une tendance accentuée par le flou autour de son programme économique, puis accélérée par les révélations de la presse sur son épouse, ses enfants et sa société de conseil.
Au mois de décembre, François Fillon était pourtant donné grand favori pour l'élection présidentielle. Alors que Marine Le Pen a dominé la plupart des sondages d'intentions de vote depuis 2014, l'ancien Premier ministre est passé devant elle fin 2016, dopé par son triomphe face à Alain Juppé le 27 novembre.
L'état de grâce aura été éphémère. À titre de comparaison, François Hollande a également subi un "trou d'air" lors de l'élection présidentielle de 2012. Mais là où l'actuel chef de l'Etat n'aura connu d'érosion face à Nicolas Sarkozy qu'en mars-avril, François Fillon a rapidement amorcé sa chute, passant de 28 à 18% d'intentions de vote au premier tour en l'espace de deux mois.
Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop, apporte une autre donnée, encore plus préoccupante selon lui: "Au-delà des intentions de vote, il y a le fait que François Fillon s'avère incapable, pour l'instant, de rassembler les électeurs de droite derrière lui. Notamment ceux de Nicolas Sarkozy en 2012, dont 50% nous disent ne pas vouloir glisser de bulletin Fillon. 20% comptent aller chez Marine Le Pen, 20% chez Emmanuel Macron", analyse-t-il pour L'Express.
Perdre 15 places en deux mois
La baisse est aussi vertigineuse en termes de cote de popularité pour le champion de la droite. Vainqueur de la primaire, François Fillon était dans le trio de tête des personnalités politiques préférées des Français (avec 39% d'opinions favorables), en compagnie de son ex-rival Alain Juppé et du fondateur d'En Marche!, Emmanuel Macron. D'une troisième place plus timide (35%) au mois de janvier dans le baromètre Elabe pour Les Echos et Radio Classique, le député de Paris est passé à la 18e place, avec un taux d'approbation à 22%.
Une chute jamais observée depuis la mise en place du baromètre, en octobre 2015. Interrogé par L'Express, le directeur des études politiques d'Elabe Yves-Marie Cann explique que l'affaire Penelope "touche à l'identité même du candidat Fillon". "Dans l'ordre des raisons qui ont poussé les électeurs à voter pour lui à la primaire, l'honnêteté arrivait en deuxième position", rappelle-t-il.
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