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Renaud : "Un exemple à suivre pour ceux qui sont au fond du trou !"

© HELENE PAMBRUN / PARIS MATCH
Benjamin Locoge , Mis à jour le

Son dernier album est la meilleure vente de disques en France en 2016. Nous l’avons retrouvé en tournée pour assister à son incroyable renaissance. Il vient d'obtenir sa deuxième Victoire de la musique du meilleur artiste masculin de l'année.

La dernière fois que nous nous étions parlé, Renaud était un homme heureux. Comblé par son mariage avec Romane Serda, jeune père d’un petit Malone né le 14 juillet 2006, une semaine après la disparition de son père. Devant lui une tournée immense s’annonçait et le chanteur allait pouvoir de nouveau profiter de la vie. Il en fut autrement. Le Renard repointa le bout de son nez dès la fin de son histoire avec Romane et, pendant neuf ans, Renaud sombra. Dépression, alcool et pages blanches devinrent son quotidien avant qu’un coup de fouet de Grand Corps Malade ne l’oblige à reprendre la plume en 2015. Neuf mois plus tard sortait son nouvel album, vendu depuis à plus de 770 000 exemplaires. En octobre, il retrouvait même les routes et impressionnait par son endurance, sa volonté d’aller de l’avant malgré une voix rocailleuse. Mi-janvier, Renaud nous a conviés sur quelques dates de sa tournée pour assister au phénomène : des salles pleines, un public bouleversé par cet homme debout malgré les épreuves de la vie. Et c’est de tout cela que le chanteur a voulu parler après une soirée de bringue – sans alcool pour lui – dans un restaurant de Rouen. Il est midi trente, Renaud n’a pas envie de passer à table. Mais plutôt de se raconter.

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Paris Match. Ça te fait quoi de voir ces salles pleines, ce public ému de te retrouver ?
Renaud. C’est Byzance. Il semblerait que je manquais au public… Bon je m’y attendais un peu vu l’accueil de mon disque. Je remplis partout entre 7 000 et 10 000 personnes par soir, on a même fait 11 000 personnes à Strasbourg. C’est mieux qu’“Age tendre et tête de bois”, hein ? [Il rit.]

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Mais toi tu ressens quoi ?
Ça me bouleverse. [Il marque un temps.] Les soirs de concert, en ce moment, j’arrive sur scène un peu naze parce que je traîne une rhino-pharyngite. Avant que le rideau tombe, on m’a massé, ma coach vocale m’a donné des cours de chant… Mais une fois qu’il est tombé, je suis reboosté. En ce moment, je me sens vraiment vivant. Je sors de scène lessivé mais heureux. Et ça ne m’était pas arrivé depuis longtemps ! On passe quatre jours en province et quand je reste les trois autres jours de la semaine à Paris, je m’emmerde. Alors que, dans les salles, je sens l’adrénaline qui monte au fur et à mesure. Surtout quand le public hurle “Renaud président !”

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Présente-toi à la prochaine élection !
Je n’aurai jamais les 500 signatures. En tout cas, ça veut dire que les gens ont besoin qu’on leur parle, qu’on leur dise des choses. Je reprends des chansons anciennes de mon répertoire, celles des années 1970 notamment, où j’avais tendance à sortir mon flingue. Elles sont ovationnées tous les soirs.

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Je me sens vivant. Surtout quand le public hurle :“Renaud président !” 

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Dans “Hexagone”, en 1975, tu critiquais la police. Désormais tu lui rends hommage. Pourquoi cette volte-face ?
“Hexagone” est une chanson de jeunesse et ce que je balance sur les flics de manière assassine est caricatural. Autrefois, plus il y avait de flics plus j’avais peur, maintenant plus il y en a plus je suis content. Désormais, ce sont eux les victimes, dans chaque manif, on leur tire dessus, ils sont brûlés à coups de cocktails Molotov par les racailles. Alors oui, après “Charlie”, j’ai eu envie de leur dire merci. Quand je les vois défiler devant la Closerie des Lilas, je sors pour les applaudir. Ils m’offrent des écussons, des patchs…

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Tu n’as pas l’impression de trahir le loubard que tu étais ?
Il a pas mal changé, le loubard, mais c’est le même Renaud…

Tu mets toute la classe politique dans le même bateau pendant le spectacle. On t’a connu militant, maintenant tu dis “Fillon, Macron, Hamon, tous des cons”. Tu avais pourtant dit vouloir voter Fillon…
Cette histoire m’a énervé. Bien sûr que si, au second tour, Fillon se retrouve face à Le Pen, j’irai voter pour lui. Mais quand on lit son programme, il fait peur. C’est le retour à l’ordre catholique, tout ce que j’ai toujours détesté. Après on sort des phrases de leur contexte et on me fait dire que je le soutiens. C’est totalement faux. Mon public a vite réagi. “Tu vires ta cuti, t’es plus de gauche…”

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Fillon, c’est leretour à l’ordre catholique, tout ce que j’ai toujours détesté

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Si le FN accède à l’Elysée, tu quitterais la France ?
J’ai vécu à Londres avec Romane, j’ai adoré. Les gens, la bouffe, l’architecture, la courtoisie, l’humour et le flegme britanniques, les cabines téléphoniques rouges, les bus à impériale, les taxis noirs, tout me plaisait. Mais bon, si le FN passe, il faudra résister. Quand la gauche disait qu’il ne fallait pas chanter à Toulon ou à Orange, moi j’y allais. Il y a toujours des gens qui pensent autrement, il fallait montrer à ceux qui n’avaient pas voté pour le FN qu’on était là, qu’on était toujours présents, qu’on ne les laissait pas tomber.

Tu crois plus en Jean-Luc Mélenchon par exemple ?
Faut voir. Il se peut que je vote pour lui, effectivement, mais j’ai l’impression que sa candidature ne sert à rien. Il fera entre 12 et 15 %, et tout ce qu’il aura réussi, ce sera à diviser encore plus la gauche. De toute façon, il n’y a qu’une solution : refaire l’union de la gauche, le programme commun, comme Mitterrand. Je suis nostalgique de cette belle époque. On me dit que je devrais prendre ma plume pour écrire sur tout ça, mais je n’ai plus envie de décortiquer et d’analyser le monde. Il est trop dégueulasse. Regarde ce qui se passe à Alep, en Syrie… C’est scandaleux et la communauté internationale ne fait rien. Elle laisse les Russes bombarder la ville et les Syriens de Bachar El-Assad raser ce qu’il reste de la population civile.

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Il y a trente ans, ce genre de conflits t’inspirait des chansons comme “Morts les enfants”. Ce n’est plus ton rôle ?
Rien n’a changé hélas, ça a même empiré : dans tous les conflits ce sont les enfants qui trinquent. Naïvement, je pensais que mes mots allaient faire prendre conscience aux gens qu’il ­fallait agir. Mais je suis trop sensible au monde, à sa misère, ça me rend profondément malheureux. J’essaie de me préserver désormais.

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La vie est un jeu qui finit mal. Et ça me terrorise

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As-tu renoncé à tes idéaux ?
Je ne sais pas trop. Il y a des jours où j’ai envie de tout envoyer balader, la gauche, la droite, le bon Dieu. Et il y a des jours où j’y crois. Quand je vois 7 000 personnes devant moi, j’y crois à mort. Certains m’écrivent : “Tu as participé à notre formation politique.” Ça me touche. 

Tu sens que tu dois beaucoup à tes fans ? Qu’ils sont à l’origine de ta renaissance ?
J’ai toujours eu un peu peur du mot fan, on n’est pas très loin du fanatisme. Pendant mes neuf années de trou noir à L’Isle-sur-la-Sorgue, certains venaient du Nord-Pas-de-Calais, d’autres de Bretagne, de Picardie ou de Belgique : “On a fait 800 bornes pour te voir.” Ils restaient trois minutes et ils étaient contents. Alors sur le moment ça m’agaçait. Mais à chaque autographe que je signais, je me disais: “Il faut que je rechante, que je réécrive.” Mais je n’y arrivais pas, j’étais trop imbibé, j’étais devenu autiste.

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Ça aurait pu rester ainsi pendant des années…
Clairement… Le déclic est venu de Grand Corps Malade qui m’a presque forcé à écrire une chanson. Et de là c’est reparti, j’ai écrit tout le disque en un mois. Quand je suis arrivé en studio à Bruxelles, j’étais dans un état pitoyable, incapable de chanter. C’est là que j’ai décidé de me faire soigner dans une clinique spécialisée. Et, depuis un an et demi, je ne bois plus que de l’eau. Enfin presque.

Tu t’autorises des écarts ?
J’ai une santé en béton. Les médecins m’ont dit : “Au bout de six mois sans une goutte d’alcool, vous aurez le droit à une bière ou deux par semaine.” Qu’est-ce qu’ils n’avaient pas dit là… J’en bois un peu plus que ça. En revanche, je ne toucherai plus jamais au Ricard, c’est un poison. Et, heureusement pour moi, je n’aime pas le vin. Mon problème, c’est que je sais que la vie n’est qu’un jeu qui finit mal. Et ça me terrorise, ça m’empêche de vivre bien. Donc je fais des conneries.

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J’ai tout pour être heureux. Mais je n’ai pas de gonzesse. C’est comme si j’étais condamné à vivre avec mes assistants… 

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Tu as bien vécu parfois, pourtant ? 
Mon enfance était trop belle et elle est désormais trop loin. Et ça ne va pas s’arranger. Alors je vais me faire tatouer un truc que j’ai vu dans la rue récemment. Il s’agit d’une silhouette de Peter Pan accompagnée de la phrase “Ne grandissez pas, c’est une arnaque”. Pendant vingt ans ensuite, avec Dominique, c’était le paradis. J’ai essayé de retrouver ça avec Romane, ça a marché huit ans, puis ça s’est effondré.

C’est l’amour qui te manque le plus ?
Oui. J’ai tout pour être heureux. Mais je n’ai pas de gonzesse. C’est comme si je n’avais plus de libido. Comme si j’étais condamné à vivre avec mes assistants… Et puis je n’ai plus envie d’être le coureur de jupons que j’étais naguère.

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Tu as essayé de suivre une psychanalyse ?
Oh oui… Psychologues, psychothérapeutes, psychiatres, j’ai tout fait. Mais ce n’était que des conneries. Je suis tombé sur des moralistes qui ne m’ont été d’aucune utilité. Et aujourd’hui, je le vois bien, il n’y a que ma propre volonté qui me permet d’avancer. Et l’amour du public. Son amour démesuré.

Qu’est-ce qui peut encore t’émouvoir ?
Mes enfants bien sûr… Pendant neuf ans, j’ai ressenti une immense culpabilité vis-à-vis de Malone. Immense… Je l’ai ignoré durant toute cette période, je n’étais pas un bon père. Depuis que j’ai arrêté de boire, je le vois deux fois par semaine et ça me fait beaucoup de bien, j’essaie de lui transmettre mes valeurs : l’amour des gens, des livres, de la musique et des arts. On fait des balades dans la forêt de Meudon, où il vit avec mon ex-femme. Il y a deux mois, il m’a vu sur scène au Zénith et il m’a littéralement découvert. Il savait que j’étais chanteur mais il ne se rendait pas compte de ce que je représentais pour certains.

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Moi qui étais pro-palestoche à mort, je porte aujourd’hui une étoile de David au cou

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Comment Lolita a-t-elle vécu tes années de dépression ?
Elle m’engueulait, elle me soufflait dans les bronches. J’étais désespéré mais je ne pouvais rien faire, j’étais trop accro.

Tes quatre frères et sœurs t’ont-ils aidé à décrocher ? Existe-t-il une fratrie Séchan ? 
Mon frère David, un peu. Thierry, lui, a dit trop de conneries sur mon compte… Mes sœurs, je ne les vois pas spécialement. Nous n’habitons pas côte à côte, on se croise aux anniversaires, à Noël, mais nous n’avons pas beaucoup de relations. C’est triste. Et je ne fais pas d’efforts pour que cette fratrie vive…

Dans ton autobiographie, tu racontes que ton père a été empêché d’écrire son grand livre par ton succès. Ça fait partie de tes blessures profondes ?
Complètement ! Mon père était un amour de bonhomme, un grand séducteur devant l’éternel, mais nous ne communiquions presque pas. C’est un immense regret… Il était bourgeois, ma mère était prolo. Je suis le fruit de ces deux cultures, même si je me suis toujours plutôt senti du côté des prolos. Ceux qu’on appellerait aujourd’hui les racailles. Mon succès devait sembler étrange à mon père, même si je crois qu’il était admiratif. Mais il n’a jamais osé me le dire.

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Tu fais l’inverse avec tes propres enfants ?
Ah oui ! Je suis heureux d’avoir fait des enfants artistes. Lolita s’épanouit avec ses BD, Malone joue de la batterie, il s’est mis au piano, il fait aussi de la poterie, tout ce que j’aime.

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J’ai vendu mes planches de Tintin parce que j’en avais marre de vivre entouré de cadavres

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Y a-t-il des choses qui te font rêver ? Tu as arrêté la navigation, puis le golf…
J’ai des passions fulgurantes mais éphémères ! [Il rit.] La pêche à la ligne, par exemple, je m’y suis mis, j’ai adoré ça pendant des années, puis j’ai laissé tomber. Tout comme les voyages. La Californie, ça m’a plu dans les années 1980, mais je n’y vais plus, pareil pour l’Irlande que j’ai adorée. Il n’y a qu’Israël qui m’intéresse en ce moment, parce que je n’y suis encore jamais allé. Je vais m’y rendre en octobre pour donner un concert à Tel-Aviv. Je prendrai le temps de visiter Jérusalem, ne pas le faire serait une hérésie. Je ne suis pas religieux mais j’ai plein de copains juifs qui m’ont parlé d’Israël, de l’histoire du judaïsme et c’est pour ça que je porte une étoile de David autour du cou. J’ai découvert trop tard la religion et la culture juives, mais elles me fascinent. Je trouve ça gai, plein de bon sens, moi qui étais pro-palestoche à mort…

Pourrais-tu partir y vivre ?
Je pourrais, ouais… [Il rit.]

Pourquoi as-tu vendu tes planches originales d’Hergé l’an passé ?
Parce que ma fille se séparait de son jules et qu’elle avait besoin d’argent pour lui racheter les parts de leur appart. Je lui ai filé les planches en lui disant : “Tu en fais ce que tu veux.” De toute façon, j’en avais marre de vivre entouré de cadavres. C’est pour ça que j’ai aussi vendu une partie de mes éditions originales de Tintin. Elles étaient toutes là, bien rangées dans ma bibliothèque. Je ne les lisais plus, ne les feuilletais plus. Ce qui m’avait vraiment intéressé, c’était de les avoir dénichées.

Tu n’es plus du tout collectionneur ?
Si, j’ai encore un peu la collectionnite ! [Il rit.] Notamment tout ce qui touche à Georges Brassens, j’ai tous ses vinyles, ses affiches originales. Je vais aussi dans les Salons du jouet ou de modélisme, pour retrouver les locomotives de mon enfance. J’ai acheté récemment une dizaine de trains électriques, avec les wagons, les rails, les gares, les petits personnages. J’ai construit tout ça dans ma maison de L’Isle-sur-la-Sorgue. Puis j’ai tout remis dans les cartons. Qui prennent désormais la poussière…

A part Brassens, qui fait partie de ton panthéon dans la chanson française ?
Il y aura toujours Ferrat, bien sûr. Trenet aussi, dont je suis un fan inconditionnel et qui n’est pas reconnu à sa juste valeur. Il y a trente ans, je ne comprenais pas pourquoi Higelin ou Brassens se revendiquaient de lui. Je ne connaissais que ses chansons les plus légères, je ne savais même pas qu’il était auteur-compositeur. Mais je me suis penché sur le dossier et j’ai découvert des chefs-d’œuvre comme “La folle complainte” ou “L’âme des poètes”… Il y a des choses que j’aime toujours entendre comme “Mon vieux”, de Daniel Guichard, notamment. Lui, d’ailleurs, il est venu me voir à Paris et il m’a dit : “Bon, faut que tu vires ton ingénieur du son, il n’est pas bon. Ensuite tu changes de bassiste parce qu’il joue trop fort. Enfin tu m’engages comme doublure vocale en coulisses. Faut juste que tu me files un prompteur et un micro…”

On a beaucoup écrit que ta voix était ­“caverneuse”. Tu préfères la qualifier de “généreuse”…
Parce que je donne tout ce que j’ai. Bon, y a des jours plus durs que d’autres, où là elle est vraiment rocailleuse. Mais je suis stakhanoviste, je n’annule pas, j’y vais coûte que coûte, j’en ai besoin parce que je n’ai rien foutu pendant neuf ans.

Dans le boulot, en amour, avec l’alcool, tu n’as jamais de limites, tu vas jusqu’au bout. Pourquoi ?
Je n’en ai jamais eu. Je ne suis pas suicidaire mais je suis autodestructeur. Ce qui est paradoxal. Je suis aussi hypocondriaque et paranoïaque !

Tout ce que tu vis en ce moment c’est donc une revanche ?
Une revanche sur ceux que je dénonce dans “Toujours debout”, ceux qui me croyaient mort et enterré, ces artistes qui disaient : “Renaud ne reviendra jamais, il ne chantera plus, il n’a plus de voix, il est alcoolique.” On peut toujours s’en sortir. Je suis un exemple à suivre pour ceux qui sont au fond du trou. Il suffit de taper un grand coup pour remonter à la surface et reprendre sa vie en main.

C’est la bonne, pour toi, cette fois ?
Oui. J’ai quand même perdu quinze années de ma vie dans la boisson. Je suis passé trop près de la mort pour jouer au con avec l’alcool…

Donc tu es condamné à être sur scène pendant les trente prochaines années ?
J’en ai bien peur ! [Il rit.]

Un tour en Renaud

1952. Naissance le 11 mai à Paris, fils d’Olivier Séchan, écrivain, et de Solange Mériaux.

1968. Il occupe la Sorbonne pendant trois semaines et écrit sa première chanson, « Crève salope ».

1975. Après des années de petits boulots, libraire ou comédien au Café de la gare avec Coluche, il enregistre son premier album, « Amoureux de Paname ». Il fait ses armes à la Pizza du Marais où il se produit accompagné d’un accordéoniste.

1977. Le chanteur quitte sa tenue de gavroche pour revêtir l’habit de loubard avec son deuxième album, « Laisse béton », et devient le chantre du prolétariat.

1979. Il tombe amoureux de Dominique, épouse de Gérard Lanvin, qu’il va conquérir et qui deviendra sa muse.

1980. L’album « Marche à l’ombre » se vend à plus de 300 000 exemplaires et lui permet de se produire plusieurs semaines à Bobino. En août, naissance de sa fille Lolita.

1984. « Morgane de toi » dépasse le million d’exemplaires. Le 17 janvier, il inaugure le Zénith de Paris où il se produit pendant trois semaines.

1985. Il cartonne de nouveau avec « Mistral gagnant ». Mais sombre dans une première dépression liée à son succès. Le chanteur énervé doit se justifier en permanence de ses combats, de ses prises de parole.

1989. « Putain de camion » est dédié à Coluche. La critique évoque une légère désaffection… soldée par plus de 800 000 ventes. Renaud y affirme son attachement à François Mitterrand dans le titre « Socialiste ».

1992. Il participe à la relance financière de « Charlie Hebdo » dans lequel il tient une chronique régulière.

1993. Il incarne Etienne Lantier dans le film « Germinal », de Claude Berri. Pendant le tournage il file chaque soir à Lille pour enregistrer un disque en hommage aux chansons populaires du Nord.

1994. « A la Belle de Mai », entièrement acoustique, est son plus beau disque à ce jour, suivi d’une longue tournée.

1997. Son voyage à Cuba le plonge dans une crise de paranoïa aiguë. Pour soigner son mal, Renaud se met à boire déraisonnablement. Deux ans plus tard, il se sépare de Dominique et noie son chagrin dans une vaste tournée acoustique.

2002. « Boucan d’enfer », qui contient le tube « Manhattan-Kaboul », signe son retour et se vend à près de 2 millions d’exemplaires. La tournée qui suit est un triomphe.

2005. Il épouse Romane Serda, rencontrée quelques années plus tôt à la Closerie des Lilas. Le couple donne naissance à Malone l’année suivante.

2006. Il retrouve une plume amoureuse et engagée sur le disque « Rouge sang » qui sort en septembre, accompagné d’une vaste tournée qui lui permet de se produire pour la première fois à Bercy.

2011. Rattrapé par ses démons depuis plusieurs années, il divorce. Renaud quitte leur maison de Meudon pour s’installer à L’Isle-sur-la-Sorgue et devient peu à peu l’ombre de lui-même.

2014. Il se rend au Stade de France pour assister au concert d’Indochine, au moment où sort « La bande à Renaud », une compilation qui lui rend hommage. « C’était comme me voir enterrer de mon vivant », dira-t-il.

2015. Grand Corps Malade exige qu'il lui écrive un texte. Renaud sort de son éthylisme et écrit tout un album en quelques semaines.
2016. « Renaud » est le disque le plus vendu de l’année, avec 770 000 albums écoulés. Il remonte sur scène le 1er octobre à Evry et triomphe à nouveau. 

« Renaud » (Parlophone/Warner), en tournée actuellement, les 19 et 20 mai à Paris (Zénith).

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