La Hongrie s’apprête à construire une nouvelle barrière anti-migrants

La Hongrie a l’intention de construire une deuxième barrière pour protéger sa frontière. [Freedom House/Flickr]

Le cabinet de Viktor Orbán a notifié l’intention de la Hongrie de construire une nouvelle clôture le long de sa frontière avec la Serbie, au sud du pays, afin de repousser les migrants en cas de dégradation de la situation dans les mois à venir.

La Hongrie édifie des barrières pour protéger ses frontières depuis le début de la crise migratoire en 2015. Des centaines de milliers de migrants et de réfugiés ont traversé la Hongrie et l’Autriche en 2015, dans le but de rejoindre les pays européens les plus riches.

En août dernier, Viktor Orbán a annoncé l’édification d’une deuxième clôture afin de renforcer la barrière existante, construite l’année dernière le long des 175 kilomètres de frontière.

Qualifiée de « clôture intelligente » par certains médias en raison de ses caractéristiques hautement technologiques, la barrière mesure trois mètres de haut et 10,3 kilomètres de long. Elle est équipée de capteurs de chaleur et de mouvements, ainsi que de caméras infrarouge installées à intervalles réguliers.

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Au cours d’une conférence de presse le 9 février, Janos Lazar, chef de cabinet du Premier ministre, a fait savoir que les autorités prévoient d’installer des camps dotés de conteneurs le long de la frontière sud du pays, où les migrants séjourneront dans l’attente du traitement de leur demande d’asile.

Selon lui, environ 600 migrants attendent le traitement de leur demande d’asile en Hongrie, pour la plupart dans des camps ouverts, ce qui pose un « risque sécuritaire ». L’objectif est de restreindre leur déplacement et de les laisser à la frontière.

Les groupes de défense des droits de l’Homme ont reproché à Budapest de détenir déjà un grand nombre de demandeurs d’asile dans des camps fermés. Pour eux, une détention aussi massive et systématique de tous les demandeurs d’asile « n’a pas été observée depuis des décennies dans une Europe démocratique ».

Le comité hongrois d’Helsinki s’est engagé à poursuivre la Hongrie devant la Cour de justice de l’UE pour chaque cas où les demandeurs d’asile sont illégalement retenus en garde à vue, et ce, afin de contraindre Budapest à verser des indemnisations.

« Le gouvernement ferait mieux d’améliorer la qualité des centres d’accueil ouverts et de dépenser cet argent dans l’intégration des personnes qui ont reçu l’asile en Hongrie », estime le groupe.

La Hongrie a accordé l’asile ou une certaine forme de protection à 425 personnes en 2016, alors qu’elle a reçu 29 432 demandes. En juillet dernier, Viktor Orbán a qualifié l’arrivée de réfugiés en Europe de « poison ».

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