Les anti-inflammatoires non stéroïdiens ne sont pas la solution idéale contre le mal de dos

Publié le par Alexandra Bresson

Contre le mal de dos, les antalgiques sont loin de se montrer efficaces, affirment des chercheurs australiens. Ces derniers ne se montrent pas bénéfiques pour la plupart des personnes qui en souffrent alors que leurs effets indésirables, eux, sont bien présents.

Que la douleur se manifeste au niveau cervical, dorsal ou lombaire, le mal de dos aussi appelé "rachialgie commune" peut rapidement devenir handicapant et rendre les gestes du quotidien très difficiles à effectuer. Certaines personnes en parlent directement à un spécialiste, essayent de se relaxer, ou de supporter leur mal en se disant que "ça finira bien par passer".

Enfin, d'autres personnes préfèrent se tourner directement vers l'automédication, et plus précisément certains anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), des médicaments aux propriétés anti-inflammatoires, antalgiques (contre la douleur) et antipyrétiques (contre la fièvre). Pourtant, ce réflexe serait inutile selon une récente étude menée par des chercheurs de l'Institut George pour la santé mondiale.

Ces derniers indiquent que les médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens couramment utilisés pour traiter le mal de dos, tels que l'ibuprofène, offrent peu d'avantages, mais provoquent plus d'effets secondaires. De plus, seulement un patient sur dix traité de cette manière bénéficierait d'une réduction significative de sa douleur, d'où le besoin urgent de développer de nouvelles thérapies. Pour en venir à cette conclusion, ils ont examiné 35 essais impliquant plus de 6.000 personnes.

Mieux vaut miser sur les exercices physiques

"Le mal de dos est la principale cause d'incapacité dans le monde et est couramment géré par la prescription de médicaments comme les AINS. Mais nos résultats montrent que ces médicaments ne fournissent en réalité que très peu de soulagement de la douleur à court terme. Ils réduisent le niveau de la douleur, mais seulement très légèrement et sans avantage cliniquement significatif", soulignent les chercheurs.

Ces derniers ajoutent : "Il devient clair que ces médicaments ne sont pas la réponse à fournir pour soulager la douleur aux millions de personnes qui souffrent de cette condition débilitante chaque année". En ce qui concerne les effets secondaires, ils ont constaté que les patients prenant des anti-inflammatoires étaient 2,5 fois plus susceptibles de souffrir de problèmes gastro-intestinaux tels que des ulcères d'estomac et des saignements.

Il s'agit en effet de l'un des effets indésirables les plus importants lors de la prise d'AINS, comme l'indique l'ANSM dans un rappel de leur bon usage. Ainsi, "les complications digestives sévères (ulcères, perforations, hémorragies), potentiellement fatales, peuvent survenir à tout moment au cours d’un traitement par AINS", explique-t-elle. Dans leurs conclusions, les chercheurs mettent l'accent sur l'importance de la prévention des maux de dos.

Celle-ci repose principalement sur des programmes d'éducation et d'exercices physiques qui peuvent réduire considérablement le risque de développer des douleurs lombaires. C'est aussi ce que recommande l'Inpes*: pratiquer une activité physique et réaliser quotidiennement quelques exercices simples pour étirer, tonifier et relaxer le dos sont les meilleurs moyens d'en prendre soin. Le mieux est d'en parler à un médecin ou un kinésithérapeute qui conseillera le type d’activité physique le plus adapté.

*Institut national de prévention et d'éducation pour la santé

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