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Plus fréquemment propriétaires de leur résidence principale, les retraités sont immunisés contre les hausses des prix des l'immobilier.

Getty Images/Creatas RF

Les jeunes se paupérisent. Les retraités s'enrichissent. C'est l'enseignement d'une étude diffusée par le Conseil général de l'environnement et du développement durable qui a comparé l'évolution des revenus et du patrimoine.

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De 1970 à 2013, le revenu des jeunes âgés de 20 à 29 ans n'a augmenté que de 3%, contre +55% pour les 30 à 39 ans, selon les travaux de Jacques Friggit, économiste au CGEDD, organisme qui dépend du ministère de l'Environnement. Dans le même temps, le revenu moyen des 60 à 69 ans bondissait de 152% et celui des 70 à 79 ans, de 148%.

Hausse du prix des logements

En cause: l'augmentation des retraites et de la montée du chômage, "qui ne touche pas les retraités", épargnés aussi par "la concurrence des pays à bas salaires", souligne l'économiste. Les jeunes se sont également appauvris pour d'autres raisons: départ plus fréquent du foyer parental avant un emploi stable, allongement des études et mise en couple plus tardive.

Ainsi, "les personnes âgées sont les grandes gagnantes des 45 dernières années par le revenu, et des 15 dernières années par les prix de cession des logements", affirme Jacques Friggit. Plus fréquemment propriétaires de leur résidence principale, et donc "immunisées contre les hausses des prix d'achat et des loyers", elles sont "les gagnantes de l'envolée du prix des logements depuis 2000".

16% des 20-25 ans habitent en HLM

A contrario, ces phénomènes ont joué au détriment des jeunes, qui en sont les "grands perdants". Ils "bénéficient de moins en moins de HLM depuis 20 ans": seuls 16% des 20-25 ans habitent en HLM en 2011 contre 25% en 1995, dit l'économiste du CGEDD. Car "la garantie de maintien dans les lieux joue contre eux et les occupants actuels des HLM en sortent moins souvent pour accéder à la propriété".

En outre, "primo-accédants, ils ont été les perdants de l'envolée du prix des logements". Alors qu'ils héritent de plus en plus tard de leurs parents -vers 55 ans actuellement-, ils vont supporter l'augmentation de la dette qui a financé l'envolée du prix des logements (via la dette des ménages) et une partie des retraites (sous forme de dette publique).

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Autre constat: "Les ménages qui ont le plus de difficultés de logement sont, sauf exception, ceux qui ne sont pas propriétaires, d'autant plus si leur revenu est faible". Les locataires, très nombreux parmi les jeunes, sont donc au coeur de la politique du logement. Or rapportée à l'ensemble des ménages, cette cible ne diminue pas -la proportion de locataires représente environ 40% des ménages depuis 40 ans-, et se paupérise.

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