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Signal alarmant, le Hamas a placé un dur à Gaza

Le nouvel homme fort de Gaza est un dur: Yahya Sinouar sera toutefois soumis aux ordres de la direction centrale du Hamas.

Yahya Sinouar, le nouvel homme fort de Gaza, est un dur du Hamas. L'annonce de son élection au sein de l'organisation islamiste palestinienne est tombée lundi soir, alors même que le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, s'envolait pour Washington, où il rend sa première visite ce mercredi au président Donald Trump. Une coïncidence en forme de défi… et de mise en garde.

Dans le camp israélien, en tout cas, on n'y va pas par quatre chemins. Un extrémiste «cruel et impulsif», voilà comment le ministre israélien de l'Energie, Yuval Steinitz, dépeint Yahya Sinouar. «Son élection est un signal dangereux et préoccupant», estime pour sa part Kobi Michael, ancien responsable des Affaires palestiniennes au sein du Ministère des affaires stratégiques. «Sinouar ne croit pas à la coopération avec Israël et l'Egypte», les deux pays qui maintiennent la bande de Gaza sous blocus. «La seule chose qui l'intéresse, c'est de consolider les capacités militaires du Hamas.»

Malgré sa discrétion et sa méfiance vis-à-vis des médias, Yahya Sinouar, 55 ans, n'est pas un inconnu. Né à Khan Younès, au sud de la bande de Gaza, il est condamné par l'Etat hébreu à la prison à vie en 1989 pour l'enlèvement et le meurtre de deux soldats. Il profite de sa détention pour devenir le meneur des prisonniers palestiniens. Il est libéré en 2011 dans le cadre de l'échange de prisonniers avec Gilad Shavit. De retour à Gaza, il s'impose rapidement comme l'un des membres influents du Hamas, mouvement qui contrôle l'enclave palestinienne depuis juin 2007. Son nom figure depuis 2015 sur la «liste noire» américaine des terroristes les plus dangereux.

Même si Yahya Sinouar sera soumis aux ordres de la direction centrale du Hamas, exilée en Syrie, les experts s'accordent à considérer son élection comme une victoire pour les Brigades Al-Qassam, la branche militaire du parti islamiste, réputée plus radicale et belliciste que son pendant politique. «Ce choix est très clair: le Hamas va être mené par des purs terroristes, juge Yaakov Amidror, général de division réserviste et ancien conseiller de Benyamin Netanyahou. Nous devrions durcir notre action à son encontre.»

Faut-il donc s'attendre à une nouvelle confrontation armée avec Israël, après trois conflits ces huit dernières années? «Un nouveau cycle de violence est de toute façon inévitable», avance Mukhemar Abu Sada. Selon ce professeur en sciences politiques à l'Université Al-Azhar, à Gaza, les éléments modérés du Hamas ont progressivement été mis sur la touche car ils n'ont pas été capables d'améliorer la vie quotidienne des deux millions d'habitants.

L'annonce de cette élection interne juste avant la première rencontre officielle entre Donald Trump et Benyamin Netanyahou n'est pas anodine, insiste Kobi Mi chael: «L'hégémonie grandis sante de l'Iran dans la région sera au cœur des discussions entre les deux chefs d'Etat, et cette élection en est le symptôme.» A l'entendre, Téhéran serait ainsi parvenu à avancer un de ses pions dans la gigantesque partie d'échecs que disputent les puissances musulmanes au Moyen-Orient.