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Le scandale russe de Trump est comparé au Watergate

Au lendemain de la démission lundi de Michael Flynn (à dr.), le New York Times a révélé que l'entourage de Donald Trump avait été en relation avec les services secrets russes pendant la campagne électorale.

Donald Trump donne l'impression de se débattre face à la crise grandissante du «Flynngate». Au lendemain de la démission lundi de Michael Flynn, le conseiller à la sécurité nationale qui a payé le prix de ses contacts avec le gouvernement russe, le New York Times a révélé que l'entourage de Donald Trump avait été en relation avec les services secrets russes pendant la campagne électorale. Selon le quotidien, Paul Manafort, l'ancien chef de campagne de Donald Trump, fait partie des personnes dont les communications ont été interceptées par les services de renseignement américains.

Donald Trump a tenté ce mercredi de contre-attaquer sur Twitter, son moyen de communication de prédilection. Dans une série de tweets, il a assuré que les dernières révélations du New York Times étaient du «n'importe quoi». Il s'en est ensuite pris aux services de renseignement américains, qu'il a accusé d'avoir transmis des «informations illégales» comme des «bonbons» au New York Times et au Washington Post.

La pointe de l'iceberg?

La Maison-Blanche est toutefois dans une situation inconfortable provoquée par la perspective de l'ouverture d'une enquête parlementaire. «Les contacts du général Flynn avec l'ambassadeur de Russie aux Etats-Unis avant la prise de fonctions de Donald Trump afin d'évoquer des futurs changements de politique américaine à l'égard de la Russie n'avaient techniquement pas de quoi ébranler la Maison-Blanche», explique Michael Federici, un professeur de sciences politiques à la Mercyhurst University en Pennsylvanie. «Mais comme ils se sont produits dans le contexte de l'ingérence russe dans la campagne électorale, ils représentent peut-être aujourd'hui la pointe de l'iceberg d'un scandale aux proportions historiques.»

Dan Rather, un journaliste légendaire aux Etats-Unis, a affirmé sur Facebook mardi que le «scandale russe» qui menace l'administration Trump avait la capacité de devenir «au moins aussi grand que le Watergate». L'affaire avait été fatale à la présidence de Richard Nixon en 1974. Dan Rather a poursuivi en demandant l'ouverture d'une «enquête indépendante» et a justifié son appel par le fait que la Maison-Blanche n'avait «aucune crédibilité» dans l'affaire russe. Il a aussi mentionné les révélations de la presse américaine selon lesquelles Donald Trump savait «depuis des semaines» que Michael Flynn avait induit en erreur le vice-président Mike Pence sur ses conversations avec Sergueï Kislyak, l'ambassadeur de Russie aux Etats-Unis.

Dans un premier temps, Michael Flynn avait assuré n'avoir pas abordé la question des sanctions imposées par l'administration Obama pour punir la Russie de son ingérence dans la campagne électorale américaine. Mais de nouvelles révélations du Washington Post la semaine dernière avaient forcé le conseiller du président en matière de sécurité nationale à faire marche arrière.

Le «Flynngate» a incité certains élus de la majorité républicaine au Congrès à se distancer de la Maison-Blanche. «La démission du général Flynn soulève des questions sur les intentions de l'administration Trump vis-à-vis de la Russie de Vladimir Poutine», a affirmé le sénateur John McCain. Quant à Lindsey Graham, le sénateur de Caroline du Sud s'est demandé si Michael Flynn avait agi seul ou si sa démarche était venue de «quelqu'un d'autre à la Maison-Blanche».

Des républicains s'alarment

«La Maison-Blanche a de quoi s'inquiéter en voyant désormais des appels de parlementaires conservateurs en faveur de l'ouverture d'une enquête parlementaire», poursuit Michael Federici. «Les enquêtes risquent de révéler qui savait quoi sur les liens avec la Russie.» Autre souci pour la Maison-Blanche: la multiplication des fuites dans les services de renseignement américains. «L'entourage de Donald Trump semble avoir perdu le contrôle du flot d'informations en provenance de la Maison-Blanche et semble vulnérable face aux actions de gens voulant affaiblir le président», conclut le professeur de la Mercyhurst University. «Donald Trump souffre aujourd'hui d'un mal similaire à celui qui a coûté très cher à Hillary Clinton pendant la campagne électorale.»