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Santé

Paludisme : nouveaux résultats encourageants pour un vaccin expérimental

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Photo non datée fournie par le laboratoire américain Sanaria de moustiques infectés par le parasite responsable du paludisme, qui vont servir à l'élaboration d'un vaccin-SANARIA INC/AFP/Archives/Robert THOMPSON
Photo non datée fournie par le laboratoire américain Sanaria de moustiques infectés par le parasite responsable du paludisme, qui vont servir à l'élaboration d'un vaccin-SANARIA INC/AFP/Archives/Robert THOMPSON

Deux nouvelles petites études cliniques confirment la possible efficacité d'un vaccin expérimental contre le paludisme, élaboré à partir de la forme active du parasite responsable de la maladie.

Une étude menée au Mali sur 88 adultes et une étude menée en Allemagne sur 35 adultes ont donné des "résultats très encourageants", avec "un niveau de protection "significatif", selon le laboratoire américain Sanaria, qui développe le vaccin, baptisé PfSPZ.

Le paludisme - ou malaria - est provoqué par des parasites du genre Plasmodium, notamment Plasmodium falciparum, le plus mortel.

L'étude réalisée dans une zone rurale du Mali, publiée jeudi dans The Lancet, a consisté à injecter, directement dans le sang des volontaires en bonne santé, le Plasmodium falciparum dans une phase précoce de son développement (sporozoïte) et atténué par irradiation.

Six mois après les cinq injections, 93% du groupe ayant reçu le placebo a été infecté au moins une fois par le parasite, mais cette proportion est tombée à 66% chez les personnes vaccinées.

- "Niveau le plus élevé de protection" -

Ce qui reste important, mais c'est "le niveau le plus élevé de protection jamais vu pour un vaccin contre le paludisme", a souligné Stephen Hoffman, directeur général et fondateur de Sanaria, interrogé par l'AFP.

Sanaria avait déjà mené une étude comparable en 2013, portant sur 57 personnes, mais elle ne portait pas sur une population naturellement exposée au paludisme, a-t-il ajouté.

La deuxième étude, menée en collaboration avec l'Institut de médecine tropicale de Tübingen (Allemagne) et publiée mercredi dans Nature, a utilisé une version non atténuée des sporozoïtes de Plasmodium falciparum, en association avec un médicament antipaludéen, la chloroquine.

Les participants ont reçu trois injections du vaccin puis ont été volontairement infectés par le Plasmodium falciparum, pour tester leur réponse immunitaire.

Les neuf personnes qui ont reçu la dose la plus élevée du vaccin avec quatre semaines d'intervalle entre chaque injection étaient toutes protégées contre la maladie et ce, pendant au moins 10 semaines après la dernière injection.

La protection était également élevée (cinq volontaires sur huit) parmi ceux qui ont reçu la même dose, mais avec seulement cinq jours entre les injections, un délai plus compatible avec une campagne de vaccination.

Le niveau de protection était de 6 sur 9 chez ceux ayant reçu une dose moyenne, et de 3 sur 9 chez ceux ayant reçu la dose la plus faible.

D'autres études sont en cours dans plusieurs pays, afin de déterminer la dose et le mode d'administration les plus efficaces.

"D'autres recherches sont nécessaires pour déterminer si le vaccin pourrait être efficace dans le cadre d'une stratégie de vaccination de masse contre le paludisme", ont souligné les auteurs.

Le paludisme, transmis par des moustiques, touche 200 millions de personnes et cause plus de 400.000 décès chaque année, surtout en Afrique subsaharienne, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Il n'existe pour l'instant aucun vaccin et les patients sont généralement traités par des dérivés de l'artémisinine, en combinaison avec d'autres médicaments.

Le vaccin expérimental le plus avancé, le RTS,S développé par l'ONG PATH et le laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK), cible une seule des protéines produites par le parasite.

Or le Plasmodium falciparum compte 5.400 gènes, qui codent la fabrication de nombreuses protéines, ce qui pourrait rendre l'approche du PfSPZ plus efficace, a estimé Stephen Hoffman.

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