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Syrie

Carnet de route en Syrie: le difficile retour des réfugiés d'Alep-Est [Reportage]

A Alep-Est on assiste au timide retour d'une partie des habitants de la ville, reprise par l'armée syrienne il y a un peu moins de deux mois. Retour progressif, car les conditions de vie restent très difficiles dans les quartiers autrefois contrôlés par la rébellion. Il n'y a ni eau courante, ni électricité, et pour se nourrir les revenants d'Alep-Est dépendent bien souvent de l'aide humanitaire.

Alep (Syrie), le 2 février, femmes faisant la queue en attendant une distribution de nourriture.
Alep (Syrie), le 2 février, femmes faisant la queue en attendant une distribution de nourriture. REUTERS/Ali Hashisho
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Avec notre envoyé spécial à Alep, Daniel Vallot

C'est l'un de ces quartiers dévastés par le conflit. Partout des amas de pierres, des immeubles effondrés sur eux-mêmes, des débris de verre et de béton, et au milieu quelques familles revenues dans les bâtiments restés habitables.

Seuls quelques axes sont ouverts à la circulation et il est de toute façon très difficile de se déplacer tant les rues sont jonchées de débris. C’est donc à pied que ces déplacés reviennent chez eux, et qu’ils tentent de survivre. « J'ai décidé de revenir dès que l'armée a libéré la zone, raconte Amal. Je ne pouvais pas attendre davantage, il fallait que je revienne, et je suis revenue sous la neige ! C'était très difficile, tout était détruit, et l'armée nous a mis en garde contre les engins explosifs... Mais il fallait que je revienne, c'est très important pour moi ici ». Amal, son mari et ses trois enfants sont revenus après quatre années d'absence.

Se nourrir et se chauffer au milieu des décombres

Dans ce quartier, il n'y a pas d'électricité, pas d'eau courante et il est très difficile de trouver de la nourriture et de quoi se chauffer. Certains cherchent du bois dans les décombres pour se chauffer, d’autres vont traverser toute la ville pour charger des batteries qu’ils ramèneront ensuite chez eux. Et pour se nourrir, la plupart des habitants dépendent quasiment exclusivement de l'aide humanitaire.

« Tous les jours on fait la queue pour obtenir du pain, de la nourriture ou une bouteille de gaz, nous explique un homme. Quand il n'y a pas de distribution, je vais chercher du bois dans les bâtiments détruits. C'est dangereux, mais pour nous chauffer, on n'a pas d'autre solution. Pour l'instant, mon objectif c'est d'arriver à nourrir mes enfants. J'essaie, mais c'est très difficile... » Cet homme de 51 ans, au visage marqué par les épreuves, fait partie de ceux qui sont restés à Alep-Est jusqu'aux derniers instants de la bataille.

Vieille ville d'Alep: ce vieil homme transporte une porte qui finira en bois de chauffage, le 31 janvier 2017.
Vieille ville d'Alep: ce vieil homme transporte une porte qui finira en bois de chauffage, le 31 janvier 2017. REUTERS/Omar Sanadiki

Qui sont ces déplacés qui commencent malgré tout à revenir à Alep-Est ?

Parmi ces déplacés, il y a donc ceux qui avaient fui Alep-Est lorsque la rébellion s’est emparée de cette partie de la ville en 2012 – ceux là retrouvent donc leur domicile plusieurs années après l’avoir quitté. Nous avons ainsi rencontré une mère de famille qui avait vécu à Tartous, à Damas, puis à Alep-Ouest avant de finalement revenir chez elle.

Autre cas de figure, des habitants qui sont eux restés jusqu’à la fin de la bataille ou qui n’ont quitté Alep-Est qu’au dernier moment, lorsque l’armée syrienne est entrée dans la ville. Ceux-là n’auront passé que quelques semaines hors de chez eux – et eux ont encore en mémoire l’enfer qu’ils ont vécu à Alep-Est : les bombardements, les privations-. Bien souvent, ils considèrent qu’ils ont de la chance d’en avoir fini avec ce cauchemar qu’aura été pour eux la bataille d’Alep. Durant le siège de la ville nos conditions de vie étaient bien pires qu'aujourd'hui, nous explique encore un habitant d'Alep-Est.

Trouver du combustible, une préoccupation de chaque instant: enfant transportant une bouteille de gaz, Alep le 30 janvier 2017.
Trouver du combustible, une préoccupation de chaque instant: enfant transportant une bouteille de gaz, Alep le 30 janvier 2017. REUTERS/Ali Hashisho

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