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L’infante Cristina relaxée, son mari condamné à six ans de prison

L'infante Cristina, soeur du roi d'Espagne, et son époux Inaki Urdangarin quitte le tribunal de Palma de Majorque, le 10 juin 2016.
L'infante Cristina, soeur du roi d'Espagne, et son époux Inaki Urdangarin quitte le tribunal de Palma de Majorque, le 10 juin 2016. © REUTERS/Enrique Calvo
Clément Mathieu avec AFP , Mis à jour le

L’infante Cristina, sœur du roi d'Espagne, a été relaxée dans l'affaire "Noos" mais son mari, Inaki Urdangarin, a été condamné à six ans de prison pour détournements de fonds.

Après des années de scandales et de procédures, le verdict du procès de l’infante Cristina d'Espagne et de son mari a enfin été rendu. La sœur du roi Felipe a été relaxée des deux délits fiscaux liés aux malversations de l’affaire “Noos” ; mais condamnée à une amende de 265 000 euros par responsabilité commune avec son mari, principal accusé. Ce dernier, Inaki Urdangarin, a été condamné à six ans et trois mois de prison pour détournement de fonds, fraude et trafic d'influence, et d'une amende de 512 000 euros. Le parquet a requis à son encontre 19 ans et six mois d'emprisonnement.

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Inaki Urdangarin, 49 ans, ancien médaillé olympique de handball, était accusé de malversations avec un associé (lui condamné à huit ans) quand il présidait l'institut Noos, une fondation à but non lucratif. Profitant de sa position de gendre du roi Juan Carlos, Urdangarin a obtenu facilement des subventions et des marchés publics pour Noos, de la part des gouvernements régionaux des Baléares et de Valence, alors dirigés par le Parti populaire (droite) entre 2004 et 2006, et détourné près de six millions d'euros. Un congrès Tourisme et Sport de deux jours avait été facturé 1,2 million d'euros, "un prix complètement disproportionné" fondé sur "un budget fictif", selon l'accusation. Selon le dossier, une partie des fonds détournés avaient été reversés à une société appartenant conjointement à Inaki et Cristina.

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Inaki et Cristina, jugés "comme n'importe quel autre citoyen"

En janvier 2016, Cristina de Bourbon avait été le premier membre de la famille royale à comparaître devant un tribunal. Les trois juges auront pris plus de sept mois pour rendre leur jugement dans cette affaire ultrasensible pour la monarchie. Le procès des dix-sept prévenus a duré plus de cinq mois, constamment sous l’œil des médias retransmettant certaines audiences en direct sur internet. Inaki, amaigri, et Cristina, muette le plus souvent, avaient tous deux fait profil bas. Car à l'extérieur du tribunal, des Espagnols réclamaient qu'ils soient jugés "comme n'importe quel autre citoyen".

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Le juge d'instruction avait tenu à ce que l'infante soit poursuivie pour complicité de fraude fiscale, tandis que le Trésor public et le parquet considéraient qu'elle n'avait commis aucun délit. La princesse n'a finalement été jugée que sur plainte d'un collectif de défense des contribuables, Mains propres, considéré d'extrême droite, qui réclame huit ans de prison à son encontre. Un énorme coup de théâtre a cependant marqué le procès quand le dirigeant de Mains propres a été incarcéré, soupçonné d'avoir codirigé un vaste système d'extorsion de fonds. Les avocats de Cristina l'accusaient eux-mêmes de tentative de chantage, assurant qu'il leur avait réclamé des millions contre un retrait de plainte.

Exil amer

Tout au long du procès, le procureur Pedro Horrach aura clairement pris la défense de Cristina. "Ce serait pour moi une surprise si elle était condamnée", insistait-il encore en novembre devant des journalistes. L'infante, elle, a toujours dit qu'elle ne savait rien des dossiers évoqués au procès et faisait pleinement confiance à Inaki, son époux depuis bientôt vingt ans et le père de ses quatre enfants.

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En photos : Cristina, le jour où elle a dit oui à Inaki

Le scandale Noos avait éclaté en 2011 alors que l'Espagne vivait sa pire crise économique depuis des décennies. Exilée depuis 2009 avec sa famille - à Washington puis à Genève - Cristina était passée du statut d'"infante moderne, tellement aimée, à présumée voleuse", résumait en 2015 son amie Rosario Nadal dans Vanity Fair. Le scandale avait accentué la chute de popularité du roi Juan Carlos I qui avait finalement abdiqué en 2014 en faveur de son fils Felipe. Depuis, le souverain a pris publiquement ses distances avec sa sœur , bannie de tous les actes officiels.

A lire : Pourquoi Juan Carlos abdique

L’infante Cristina devant le tribunal

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