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Des milliers de manifestants en France contre les violences policières

Plus de 2 300 personnes se sont rassemblées en soutien à Théo L. à Paris, place de la République, à l’appel d’associations antiracistes et de syndicats.

Le Monde avec AFP

Publié le 18 février 2017 à 16h32, modifié le 18 février 2017 à 19h04

Temps de Lecture 3 min.

« Justice pour Théo », pouvait-on lire sur les pancartes brandies lors de la manifestation qui s’est tenue samedi 18 février à Paris.

« Justice pour Théo », « Stop aux violences », « A bas le racisme et la violence d’Etat » : plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi 18 février après-midi dans plusieurs villes de France pour protester contre les violences policières. La manifestation à Paris, place de la République, a donné lieu à quelques incidents.

Ces rassemblements se déroulaient à l’appel notamment d’associations antiracistes et de syndicats, en soutien à Théo L., victime d’un viol présumé lors de son interpellation brutale le 2 février à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis.

Notre journaliste Chloé Marriault était sur place :

A Paris, 2 300 personnes selon la police, 4 000 à 5 000 selon les organisateurs, se sont rassemblées sur la place de la République, sous étroite surveillance. Plusieurs dizaines de camions de compagnies républicaines de sécurité (CRS) et de gendarmes mobiles étaient postés sur les différents axes menant à la place et les personnes porteuses de sacs se voyaient fouillées. La station de métro République était fermée.

« On ne pardonne pas »

Ces derniers jours, plusieurs rassemblements ont donné lieu à des débordements.

Peu après 15 heures, les premiers slogans se sont fait entendre : « On n’oublie pas, on ne pardonne pas ! », « Police partout, justice nulle part ! », « C’est l’impunité et l’injustice, alors désarmons la police ! » Une banderole barrée de l’inscription « De Zyed et Bouna à Théo et Adama, à bas le racisme et la violence d’Etat » a également été déployée.

Quelques incidents ont eu lieu après la fin du rassemblement. Un peu avant 17 heures, un groupe de quelques centaines de personnes a « testé les barrages des forces de l’ordre », a indiqué une source policière. Puis, après avoir essuyé des jets de divers projectiles (bâtons de bois, canettes, pavés), les forces de l’ordre ont riposté avec charges et tirs de gaz lacrymogènes. Deux policiers ont été légèrement blessés, selon une source policière.

Ce rassemblement parisien est notamment organisé par des associations antiracistes et des syndicats, comme le CRAN, la Ligue des droits de l’homme, le MRAP, SOS-Racisme, la CGT, l’UNEF ou encore la FSU*. Plusieurs élus, notamment le député écologiste Noël Mamère, ont pris part au rassemblement, ainsi que le candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon. Le footballeur champion du monde 1998, Lilian Thuram, était également présent.

« L’affaire Théo n’est pas qu’un fait divers, c’est un problème structurel de violences policières que la France doit avoir la maturité de traiter », a déclaré le président de SOS-Racisme, Dominique Sopo. Le dirigeant de l’association s’est dit « déçu » de la réunion à laquelle les associations antiracistes ont été conviées lundi à Matignon. « Aucune solution concrète n’a été proposée et aucune mesure que nous avons proposée n’a été reprise », a-t-il regretté. Il s’est notamment montré favorable à un retour de la police de proximité et à l’affectation de policiers expérimentés dans les quartiers populaires.

Des slogans déposés à la fin du rassemblement contre les violences policières à Paris, place de la République, samedi 18 février.

Nice, Poitiers, Montpellier…

D’autres manifestations ont réuni environ 250 personnes à Nice, 200 à Poitiers, 150 personnes à Montpellier, 150 à Dijon – où des incidents ont également eu lieu –, une centaine à La Rochelle, 80 à Avignon.

Vendredi soir, une centaine de personnes avaient également défilé à Marseille. Le même jour, c’est à Rouen que des débordements ont eu lieu, à la suite desquels huit personnes ont été interpellées. Mercredi et jeudi, deux rassemblements non déclarés avaient donné lieu à des heurts et dégradations à Paris et Bobigny.

Théo L., un jeune homme de 22 ans, a quitté l’hôpital jeudi, deux semaines après son viol présumé lors d’une interpellation. Quatre policiers ont été mis en examen, dont un pour viol, dans cette affaire devenue hautement politique.

*CRAN (Conseil représentatif des associations noires de France), MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples), CGT (Confédération générale du travail), UNEF (Union nationale des étudiants de France), FSU (Fédération syndicale unitaire).

Le Monde avec AFP

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