La prime de présence pour les employés de mairie décolle en France

De plus en plus de communes accordent des gratifications à leurs employés en échange de leur assiduité. Le but : amortir le coût de l'absentéisme.

Par 6Medias

Cette mesure a permis de diviser les absences par quatre à Florensac.
Cette mesure a permis de diviser les absences par quatre à Florensac. © SIPA

Temps de lecture : 2 min

Être payé pour venir au travail. Voilà la nouvelle arme des communes françaises pour inciter les employés publics à faire preuve d'assiduité. Le principe : les mairies offrent une prime aux agents de la voirie et autres jardiniers municipaux s'ils se sont présentés chaque jour de l'année à leur poste. Entre autres, les élus de Montbrison dans la Loire ont adopté cette technique pour un budget total de 40 000 euros à l'heure où les collectivités se serrent pourtant la ceinture, rapporte Europe 1. « On a l'équivalent de dix agents absents toute l'année, sur 224 agents équivalent temps plein », déplore le maire de la commune, Christophe Bazile. Pour récompenser leur présence, les agents concernés reçoivent donc 200 euros par an.

La newsletter Économie

Tous les jeudis à 17h

Recevez le meilleur de l’actualité économique.

Votre adresse email n'est pas valide

Veuillez renseigner votre adresse email

Merci !
Votre inscription a bien été prise en compte avec l'adresse email :

Pour découvrir toutes nos autres newsletters, rendez-vous ici : MonCompte

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

D'autres élus, comme Vincent Gaudry, maire de Florensac, ont opté pour cette méthode. Dans cette commune de l'Hérault, les agents assidus reçoivent 50 euros par mois, soit 600 euros sur l'année. « Lorsque j'ai été élu en 2008, j'ai dû faire face à un absentéisme galopant qui atteignait 18 % », a constaté l'élu auprès du Figaro . « J'ai au départ choisi de retirer, pour les absents, la prime qui était versée à tous les agents. Mais cela était trop pénalisant. J'ai donc opté pour une méthode plus incitative. Hormis le droit de grève, aucune absence n'est tolérée. C'est strict », a-t-il ajouté. Grâce à ce système, l'élu de cette ville de 6 000 habitants affirme avoir divisé les absences au travail par 4 et gagné 120 000 euros.

7,9 % d'absentéisme dans les collectivités

À Bondy en Seine-Saint-Denis, où la prime d'assiduité varie en fonction du temps travaillé, cette technique anti-absence avait en revanche été mal accueillie en 2015. « Au-delà de huit jours d'absence par an, on perdra une partie de cette prime », s'était indignée une employée à l'état civil et membre du syndicat FO, selon Le Parisien . « Très clairement, l'an dernier, j'ai dû m'arrêter pendant quinze jours à cause d'une grippe carabinée. Si ça m'arrive maintenant, je perds une grosse partie de cette prime. Une somme non négligeable pour mon ménage. » Les absences restent cependant l'une des bêtes noires des collectivités.

Le taux d'absentéisme dans la fonction publique territoriale a atteint les 7,85 % hors congés maternité, selon une enquête de l'Association des DRH des grandes collectivités publiée en janvier par Les Échos . Les absences pour raisons de santé seulement ont coûté près de 2 067 euros par salarié en 2015, selon le courtier en assurance Sofaxis. Au micro d'Europe 1, le maire de Florensac insiste par ailleurs sur l'intérêt managérial de cette prime : « Ce n'est pas que de l'argent, c'est aussi un moyen de reconnaître [les employés] pour ce qu'ils font, leur montrer que celui qui se donne la peine peut devenir chef. »

Ce service est réservé aux abonnés. S’identifier
Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.

0 / 2000

Voir les conditions d'utilisation
Lire la charte de modération

Commentaires (60)

  • JLL

    Tel est le bilan que je peux faire me concernant, et ce alors que j'ai été payé par l'état, certes non pas comme fonctionnaire mais militaire pendant 27 ans puis 13 ans dans le privé.
    Ce sont toujours les mêmes qui sont en arrêt, et les médecins sont complices, car ces "malades" sont leurs "clients" et obtiennent en contrepartie des 23 € un arrêt "maladie" alors au lieu de sanctionner le fonctionnaire sanctionnons le médecin.

  • papapaola

    Mais p... QUI va mettre un coup de pied dans cette fourmilière de zozos, qui nous coûte un bras en impôts chaque année ! Pour RIEN !

  • tristesire

    Un salaire rémunére un travail effectif.
    Les jours non travaillés qui ne font pas partie d'exceptions légales ou conventionnelles ne sont pas payés.
    Après les mairies doivent recevoir les citoyens pendant les jours ouvrables.
    Et trouver des solutions quand les bureaux d'accueil sont vides.
    Ne faudrait il pas se demander comment certains salariés sont plus enclin à rester chez eux plutôt que de venir occuper leur poste.
    Pas sûre qu'une prime d'assiduité régle le problème à moyen terme.
    Chantage ?
    Absence totale de lien de causalité entre salaire et travail ?