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Des archéologues irakiens formés à Londres pour sauver le patrimoine de Mossoul

50 experts irakiens seront formés grâce à un programme archéologique du British Museum et pourront ainsi évaluer les dégâts sur place, une fois les affrontements terminés. The Olympian/TNS/ABACA

VIDÉO - Le programme de formation du British Museum vise à préparer 50 experts pour le jour où les sites de la deuxième ville du pays seront libérés de l'État islamique. Durée prévue du cursus: cinq ans.

Pendant que les forces irakiennes se battent pour reprendre Mossoul des mains du groupe djihadiste État islamique, au British Museum de Londres, des archéologues préparent déjà une autre bataille: sauver ce qu'ils pourront du patrimoine de la deuxième ville d'Irak.

En pointe sur l'étude de ce pays souvent décrit comme un berceau de la civilisation, le musée londonien forme depuis un an des experts irakiens aux dernières technologies afin de leur permettre de conserver et de documenter au mieux leur héritage culturel.

«Quand la ville sera libérée, il y aura un vaste plan de reconstruction du Musée de Mossoul», dont des trésors préislamiques ont été saccagés, explique à l'AFP Sebastien Rey, du Programme de formation du British Museum.

« Nous voulions faire quelque chose de constructif face à certaines des plus effroyables destructions auxquelles on ait assisté ».

Jonathan Tubb, directeur du Programme de formation du British Museum

«Un des participants à notre programme sera le premier archéologue à pénétrer dans le musée et à y évaluer les dégâts», poursuit-il, alors que les forces irakiennes ont lancé dimanche une offensive pour reprendre la partie ouest de Mossoul, après avoir repris le contrôle de la partie est.

Le programme, qui doit durer cinq ans, vise à former 50 experts irakiens pour le jour où les sites archéologiques de Mossoul seront repris à l'EI par les forces irakiennes, explique son directeur, Jonathan Tubb. «Nous voulions faire quelque chose de constructif face à certaines des plus effroyables destructions auxquelles on ait assisté», souligne-t-il, en référence aux différents sites saccagés par les djihadistes ces dernières années.

En Irak, en Syrie et au Mali, ces derniers ont ciblé plusieurs sites archéologiques classés au Patrimoine mondial de l'Unesco, comme les mausolées de Tombouctou et les temples de Palmyre.

Le British Museum, protecteur de longue date

Lancé en janvier 2016, le programme du British Museum forme des archéologues irakiens sur un semestre, divisé entre trois mois à Londres et trois mois en Irak. Les recrues, formées outre-Manche à l'imagerie satellite et à la cartographie numérique, partent ensuite tester leur acquis en Irak. «La formation est très utile et bénéfique pour nous. Nous pouvons utiliser les outils que nous obtenons ici», a déclaré à l'AFP Halkawt Qadir Omer, l'un des participants.

Un des experts passés par le programme mène désormais le travail d'évaluation des dégâts causés sur les ruines de Nimroud, joyau de l'empire assyrien fondé au XIIIe siècle et détruit au bulldozer, à la pioche et à l'explosif par l'EI.

Depuis 2003, le British Museum est impliqué dans la sauvegarde des trésors de l'histoire irakienne. Il avait mis en garde contre les pillages du patrimoine culturel du pays, et dénoncé en 2005 les dégâts causés dans la cité antique de Babylone par la présence des armées américaine et polonaise qui en avaient fait un camp militaire.


À VOIR AUSSI - À Palmyre, Daech s'en prend à l'un des plus célèbres temples de la ville:

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14 commentaires
  • Lorenzo002001

    le

    Pourquoi sont-ils formés à LONDRES et pas en FRANCE ?

  • Pas choux

    le

    Il est vrai que dans toutes ces guerres et destructions, l'occident n'y est strictement pour rien.... Que des âmes charitables....

  • Laurent 46

    le

    La France envoi ses troupes aux frais des contribuables et ce sont les Anglais qui se dépêchent pour aller y récolter les fruits !
    Mais là encore, rien de nouveau c'est la technique socialiste des droits de l'homme !

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