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Culture

Aucun mur ne sera jamais assez grand pour toutes les remarques misogynes des politiciens

Zoë Buckman et Natalie Frank ont consigné sur un bout de béton quelques-uns des propos les plus choquants sur les femmes de Donald Trump, Bill Clinton et consorts.
Photos : Fred Attenborough

Au cours de la campagne présidentielle de 2016, est ressorti un enregistrement de Donald Trump se vantant auprès de Billy Bush de pouvoir « attraper les femmes par la chatte » (sic) grâce à sa célébrité. Cette révélation a provoqué un tollé mais elle n'est malheureusement pas la première remarque ouvertement misogyne proférée par un homme politique. Le duo d'artistes Zoë Buckman et Natalie Frank ont compilé bon nombre d'entre elles et ont dédié à ces intolérables saillies un mur entier du centre New York Live Arts.

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Près de 40 hommes et femmes politiques sont ainsi épinglés dans We Hold These Truths To Be Self-Evident. « Ça fait plusieurs mois que Natalie et moi parlons de la quantité de déclarations scandaleuses qui ont été faites sur les femmes et le corps féminin au cours de la campagne », raconte Buckman, dont le travail précédent, Every Curve, s'intéressait à l'ambiguïté des paroles de certains morceaux de hip-hop traitant des femmes. « Ce projet mural parle des effets cumulés de la négativité, de la haine et du délaissement de la science qui nous portent tort à nous, les femmes. »

Le titre de l'œuvre vient ici de la « Déclaration de sentiments » d'Elizabeth Cady Staton, déclamée en 1848 lors de la première convention des droits des femmes à Seneca Falls, dans l'État de New York. En arrière plan, on devine une vieille photo d'un club de gentlemen — tous blancs. En clin d'œil, une odalisque au-dessus de la cheminée du salon où ils sont solennellement assis. Au premier plan donc, des citations de Bill Clinton, Mike Huckabee, Jeb Bush ou encore Ted Kennedy, auxquelles sont accolées un numéro renvoyant au portrait de son auteur et au contexte desquelles elles sont sorties.

Parmi elles, on en trouve quatre de l'actuel président et d'autres de ses conseillers et membres de son cabinet, dont Ben Carson et Steve Bannon. « Morale de l'histoire : les femmes à l'armée, très mauvaise idée » avait ainsi dit le Vice Président Mike Pence, après avoir regardé Mulan avec ses enfants. « Y a des filles, c'est tout de suite du viol », avait pour sa part sorti Roger Rivard, député du Wisconsin, alléguant que son père l'avait prévenu que les femmes inventent des viols. Une culture du viol que les artistes dénoncent au sein de la société américaine et contre laquelle elles entendent lutter en se mettant à l'écoute des femmes discriminées ou maltraitées.

We Hold These Truths To Be Self-Evident est à voir au New York Live Arts, à New York, jusqu'à l'été. Plus d'infos ici.