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Nantes : les policiers municipaux inquiets d'aller patrouiller dans les quartiers difficiles

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C'est une de leurs nouvelles missions, confiées par la ville de Nantes. Depuis début février, les policiers municipaux vont patrouiller dans les quartiers difficiles. Ils s'inquiètent pour leur sécurité, d'après le syndicat Force ouvrière.

Police municipale, illustration
Police municipale, illustration © Maxppp -

Depuis le début du mois de février, les policiers municipaux de Nantes patrouillent aussi dans les quartiers difficiles de la ville. Par équipe de deux, ils suivent un parcours prédéfini pour aller à la rencontre des habitants, des commerçants et des associations de ces quartiers. Sauf qu'ils n'y sont pas les bienvenus et qu'ils s'inquiètent pour leur sécurité, d'après le syndicat Force ouvrière.

Ils ont la boule au ventre quand ils y partent le matin - Laurent Desgens, de Force ouvrière

Jusque là, les policiers municipaux n'allaient à Malakoff, Bellevue ou au Breil que pour enlever les carcasses des voitures brûlées, explique Patrick Lefèvre, le secrétaire national du syndicat Force ouvrière. Rien à voir avec des patrouilles quotidiennes, par équipe de deux, à pied ou à vélo. "Ils ont la boule au ventre quand ils partent le matin", poursuit Laurent Desgens, lui aussi de Force ouvrière. Et encore plus quand il voit le dispositif déployé par la Police nationale pour aller aux mêmes endroits. "On y va en force, avec des renforts", décrit Stéphane Léonard, le secrétaire départemental du syndicat Unité SGP Police. "On est armé, avec des grenades de désencerclement, on a des gilets par balle, on a des casques... Malgré tout ça, c'est déjà difficile d'y entrer sans incident, donc on comprend pas trop que des policiers municipaux y soient envoyés à deux !"

Des matraques, des lanceurs de balle mais toujours par d'armes à feu

Et sans arme à feu, puisque la maire de Nantes, Johanna Rolland refuse toujours. Alors, les policiers municipaux doivent recevoir un nouvel équipement (ils l'attendent toujours) : de nouveaux gilets pare-balles, de nouvelles matraques télescopiques, des lanceurs de balle (qui ont remplacé les flashball) et des caméras, mais ils ne doivent venir qu'en complément des armes à feu pour Patrick Lefèvre. "Il y a la menace terroriste et on sait bien qu'en face de nous, dans les quartiers, on peut se retrouver face à des gens armés. La preuve, ces coups de feu en début de semaine à la Bottière. Imaginez si des policiers municipaux se retrouvent pris dans un échange de coups de feu ce qui pourrait se passer !".

Des commerçants leur demandent déjà de ne plus venir

Ils s'inquiète pour ses collègues, surtout qu'il sait très bien que les policiers municipaux ne sont pas les bienvenus dans ces quartiers. Même des commerçants et des responsables d'association leur ont demandé de se faire discrets : "il leur ont demandé d'éviter de passer parce que ça les met en difficulté vis à vis de certains habitants qui voient d'un mauvais œil qu'on puisse parler à la police, qui craignent d'être dénoncés ou que sais-je".

Force ouvrière demande donc, encore une fois, des armes à feu pour les policiers municipaux nantais et qu'ils soient plus nombreux pour partir en patrouille dans les quartiers. Nous avons sollicité Gilles Nicolas, l'adjoint à la tranquillité publique de la ville de Nantes pour une réponse, il n'a pas donné suite.

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