Alors que s'ouvre le Salon de l'Agriculture le samedi 25 février 2017 à Paris, Sciences et Avenir revient sur l'évolution de l'agriculture en France au cours des 60 dernières années. Car la modernisation agricole a radicalement changé la donne depuis les années 50, sonnant le glas de la petite paysannerie, mais ouvrant aussi la voie à un secteur très professionnalisé et en pointe sur la technologie, qui trouvera peut-être un nouveau souffle dans les cultures biologiques. Le point sur l'ampleur des mutations en quelques chiffres.
La surface agricole utile décroît et la forêt reprend ses droits
Entre 1950 et aujourd'hui, la surface agricole utile (c'est à dire la surface foncière déclarée comme étant utilisée pour la production agricole) a décru de 20%, passant de plus de 35 millions d'hectares en 1950 à seulement 28 millions d'hectares aujourd'hui. Parallèlement, la surface couverte par les forêts a augmenté de 60%
Un nombre d'exploitations et d'agriculteurs en baisse
Les surfaces agricoles ne sont pas les seules à avoir pâti des 60 dernières années : le nombre d'exploitations agricoles a chuté de 80%, passant de plus de 2 millions à 452 000. Les emplois se sont d'autant plus raréfiés, chutant de 6,2 millions en 1955 à un petit million à peine aujourd'hui.
Mais l'agriculture se concentre et se professionnalise davantage
Les nombres d'emplois et d'exploitations agricoles ont ainsi beaucoup plus chuté que la superficie cultivée. Un paradoxe qui s'explique par l'augmentation de la surface moyenne des exploitations, qui a été multipliée par 3 entre les années 1950 et aujourd'hui, passant d'une moyenne inférieure à 20 hectares à une moyenne de 62 hectares aujourd'hui. Ce mouvement s'accompagne de la professionnalisation du secteur : 1970, seuls 13% des agriculteurs avaient reçu une formation supérieure. Ils sont aujourd'hui 43%.
La percée de l'agriculture biologique
Quelle place pour l'agriculture biologique, demandée par les consommateurs ? Celle-ci progresse régulièrement chaque année : elle a augmenté de 5% en 2016 par rapport à l'année précédente, mais ne représente encore qu'à peine 5,8% de la surface agricole utile. Les filières consacrées à l'élevage plébiscitent également le label, avec un développement attendu de la collecte de lait bio estimée à 30% d'ici 2018.
Source des données : Agreste, IGN, Ministère de l'Agiculture, France Agrimer, Agence bio