Candidats à l’élection française, do you speak English?

... mais les politiques français ne le savent pas. [LeicherOliver/Shutterstock]

Les Français sont connus pour leur mauvaise maîtrise de l’anglais, et les chefs d’États sont loin de faire exception. Tour d’horizon des talents des candidats à l’élection présidentielle dans la langue de Shakespeare.

Do you speak English ? La question, pourtant simple, a pris au piège les candidats à la primaire de la gauche, Maunel Valls et Benoît Hamon lors d’un débat télévisé. La fonction de président français consiste pourtant notamment à représenter le pays à l’étranger, et à s’entretenir avec d’autres chefs d’États.

À Bruxelles, où 24 langues officielles se côtoient, la maîtrise de l’anglais est un avantage certain pour les chef d’Etat et de gouvernement lors des Conseils européens.

Mais entre les déclarations énigmatiques de Jean-Pierre Raffarin, les bredouillements de Nicolas Sarkozy et les tentatives manquées de François Hollande, force est de constater que jusqu’ici, les hommes politiques français n’ont jamais brillé par leur maîtrise de la langue de Shakespeare.

L’ex-premier ministre et candidat malheureux à la primaire de la gauche Manuel Valls n’en fait pas un secret : il parle espagnol, mais n’est pas à l’aise en anglais. Et il est loin d’être le seul dans ce cas. À ses côté lors du débat du 25 janvier, Benoît Hamon, le candidat socialiste, affirme parler couramment l’anglais, mais d’un air mal assuré.

Jean-Luc Mélenchon ne fait pas exception à la règle. Son anglais est balbutiant, teinté d’un accent à couper au couteau, comme le prouve son résumé – très résumé – de l’une de ses interventions dans une université : « I am very dangerous ». Par contre, le leader de la France insoumise parle  espagnol, comme Manuel Valls.

Étonnamment, malgré les origines galloises de sa femme, François Fillon ne sort pas non plus du lot. L’ancien premier ministre semble pourtant avoir le mérite de ne pas se laisser abattre par son accent quand il récite un discours.

« My wife may be British, but my English remains quite French », a-t-il averti lors d’une allocution à Washington, en 2008 (Ma femme est peut-être britannique, mais mon anglais reste très français).

Les candidats qui parlent donc réellement bien anglais font donc figure d’exception. Ils sont deux à sortir du lot : l’écologiste Yannick Jadot, qui vient de rejoindre Benoît Hamon dans la perspective du scrutin présidentiel, et Emmanuel Macron.

Les années passées au Parlement européen expliquent en partie l’aisance en anglais du candidat d’Europe Écologie Les Verts, actuellement député européen.

Quant à Emmanuel Macron, l’ancien banquier maîtrise évidemment la langue de la City. A 39 ans, c’est également le candidat le plus jeune, et de loin. Et le candidat en profite : il a fait des discours en anglais à plusieurs reprises, à Londres et, plus récemment, à Berlin, où il a livré sa vision d’une Europe « de souveraineté » menée par le traditionnel axe franco-allemand.

Une intervention qui a fait bondir Marine Le Pen et Florian Philippot, qui ont dénoncé un manque de « respect » pour le français. Pas étonnant de la part d’un parti dont la candidate n’a pas semblé comprendre les questions de base qu’on lui a posé en anglais lors de sa visite aux États-Unis.

 

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