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François Fillon et Marine Le Pen englués dans les affaires judiciaires

Pour la première fois, deux des principaux candidats à l’Élysée, François Fillon et Marine Le Pen, sont visés par des enquêtes. Tous deux se défendent en accusant la justice.

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François Fillon et Marine Le Pen sont mis en cause dans des affaires judiciaires.
François Fillon et Marine Le Pen sont mis en cause dans des affaires judiciaires. © Reuters

François Fillon et Marine Le Pen sont mis en cause dans des affaires judiciaires. (Reuters)

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Une tempête judiciaire souffle sur la campagne présidentielle. Pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, deux des principaux candidats à l'Elysée – François Fillon et Marine Le Pen - sont visés par des enquêtes financières dont les développements flétrissent au moins leur image et contredisent leurs proclamations publiques. L'un et l'autre se défendent en accusant la justice. Alors que la période électorale devrait être le temps des explications, ils font le choix de l'affrontement.

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Confronté à des soupçons d'emplois fictifs, le vainqueur de la primaire de la droite pensait avoir fait le plus dur en résistant aux révélations de la presse, aux questions de la police et aux doutes de ses partisans. Avec l'ouverture d'une information judiciaire , annoncée vendredi soir par le Parquet national financier, il a compris qu'il traînerait jusqu'à l'élection (et peut-être au-delà) le boulet du "Penelopegate". 

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Le jeu démocratique en question

Le coup est d'autant plus rude pour Fillon qu'il l'atteint au moment précis où il espérait être enfin parvenu à lancer sa campagne et à susciter le débat autour de ses propositions. Ses proches en déduisent que "l'utilisation politique de l'affaire continue" et que "tout est fait pour le déstabiliser". En réalité, l'accélération du parquet s'explique surtout par des motifs techniques mais les tergiversations qui ont entouré la décision peuvent alimenter le trouble. Face à la perspective d'un feuilleton lancinant qui transforme sa campagne en calvaire, le candidat et ses soutiens ont intérêt à brandir cet argument pour sa défense – mais rien ne dit qu'il pèse du même poids que les suspicions qui l'entourent.

Comme sur d'autres sujets, Marine Le Pen va plus loin : fidèle à une tactique déjà éprouvée, la présidente du Front national a refusé cette semaine de répondre à une convocation de la police. Son immunité parlementaire d'eurodéputée l'y autorise, mais son attitude jure avec l'affirmation réitérée qu'elle n'a "rien à se reprocher". De fait, le FN est aujourd'hui le premier parti de France en matière de poursuites judiciaires et fiscales. Plusieurs proches de Marine Le Pen sont mis en examen, le financement de ses campagnes est contesté et l'enquête sur les collaborateurs de son groupe au Parlement de Strasbourg révèle que sa vindicte contre les institutions européennes souffre des exceptions.

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Une telle cascade de mises en cause perturbe-t-elle le jeu démocratique? Les juges devraient mettre entre parenthèses leurs investigations pour préserver l'élection ? A ces questions, le garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas, répond catégoriquement non . "Aucun texte, souligne-t-il, ne prévoit une suspension des enquêtes" pendant la campagne électorale.

Ce sera donc aux juges de décider. Ils n'ont de toute façon plus que de mauvais choix : laisser prospérer le soupçon sans trancher, ou influer sur le scrutin en transformant un candidat en cible. En attendant, les débats de fond que l'élection devait arbitrer – la relance de l'économie, la refonte du modèle social, la transformation écologique, les questions liées à l'identité – restent désespérément inaudibles derrière les concerts de casseroles et les hurlements anti-juges. Qu'importe l'issue des enquêtes, c'est la campagne qui est condamnée.

Source: JDD papier

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